Dernièrement le nom de The Agonist est revenu à plusieurs reprises sur la toile. Car les nouvelles ont raconté que son ex-chanteuse, Alissa White-Gluz, aurait tout fait pour que The Agonist ne puisse jamais se remettre de son départ. Des véritables potins comme on les adore au sein de la rédaction à un tel point qu’ils nous auraient presque fait oublier que le groupe en question est sur la sortie de son nouvel album, Orphans…
Propos de Vicky Psarakis (chant) recueillis par Axl Meu
Nous voilà donc avec Orphans, ton troisième album avec The Agonist. Vous avez quand même mis trois ans pour le mettre en boîte !
En fait, ça faisait un moment qu’on avait enregistré cet album… Il était en boîte depuis été 2018 donc… Pourtant, j’ai quand même lu des retours disant que le groupe avait pris son temps de travailler sur l’album, mais en fait, non. On a procédé de la même façon que pour les autres albums… En fait, si nous ne l’avons pas sorti en 2018, c’est tout simplement parce que l’on a rencontré des problèmes dont nous en serions bien passés. C’était tellement chaotique que nous avions même songé à sortir notre album par nous-mêmes… Finalement, après quelques mois de négociation, Napalm Records nous a proposé un nouveau contrat. En vrai, c’était bien complexe que ça, mais tout ça pour te dire que l’album était prêt depuis un moment déjà !
C’est indéniable, Orphans marque une évolution dans le son de The Agonist…
Je ne peux pas me permettre de parler au nom de tout le monde, car je ne m’occupe que des lignes de chant… Je récupère les pistes instrumentales et c’est à partir de ces fichiers que je travaille. C’est Danny (guitare, ndlr) qui s’est occupé de la grosse partie de l’album. Une chose est sure néanmoins, c’est qu’il y a une certaine frustration qui ressort de cet album. Bien avant avoir entamé le processus de création de cet album, on s’était posé beaucoup de questions sur la direction qu’on allait prendre avec cet album. On a puisé dans nos démons intérieurs… et tous nos problèmes. Je veux dire, Orphans est arrivé à un moment très particulier de notre existence… Et l’inspiration et l’émotion sont arrivés au même moment.
De quoi parles-tu sur Orphans ?
Tous les sujets varient d’un morceau à l’autre, et je puise mon inspiration dans la littérature d’épouvante et films d’horreur… Puis, il y a ces textes qui sont directement inspirés des expériences que j’ai vécues, de tragédies, d’événements personnels. Je pense que c’est ça qui unit tous les morceaux de cet album : parfois, les images qui en sont développées sont très sombres… En général, on y traite de sujets tabous, néanmoins, il y a toujours un message positif qui se dessine au fur et à message. C’est un peu notre façon à nous de dire qu’après « la pluie, vient le beau temps ».

« Les fans ne savent sans doute pas qu’on amasse des heures de travail pour espérer s’approcher du résultat escompté«
Comment travailles-tu sur ta voix ? Continues-tu de t’essayer à de nouvelles choses ?
Le seul moyen que j’ai trouvé pour optimiser ma voix est de travailler encore et encore, et d’expérimenter. Bien sûr, nous répétons régulièrement avec le groupe, mais il m’arrive encore de prendre le temps et de visiter le répertoire d’autres groupes. C’est ainsi que j’expérimente : j’essaie de voir comment les autres chanteurs que j’admire s’y prennent. Les cordes vocales sont un instrument si particulier. Les gens ne savent sans doute pas qu’on amasse des heures de travail pour espérer s’approcher du résultat escompté. Ça reste un instrument très physique, mais très secret pour finir… Ce n’est pas comme la guitare ou le piano, où tu peux tout voir, comprendre… Pour ce qui est du chant, tout est dans le mental ! Il faut être bien dans tes baskets pour ainsi donner le meilleur de toi-même. Quoi qu’il arrive, il faut expérimenter, ne pas avoir peur de se planter : essayer reste la meilleur façon de s’améliorer !
Il y a cette fameuse tournée avec Jinjer qui pointe le bout du nez. C’est déjà un carton… Pas mal de dates affichent déjà « complet ». À ton avis, qu’est-ce qui fait la force de ce package « Jinjer/The Agonist » ?
Nous sommes vraiment ravis que cette tournée puisse enfin avoir lieu ! J’ai rencontré Jinjer à la suite qu’un concert qu’on avait donné courant 2015/2016… Je suis allé les voir en coulisses, et humainement parlant, ça l’a tout de suite fait ! Puis, on s’est retrouvé à l’hôtel, on a fait la fête, puis nous sommes restés en contact. À chaque fois qu’ils passent par Chicago et que je suis dans les parages, on fait en sorte de se voir. Par le passé, nous avions déjà partagé la scène avec beaucoup de groupes, mais ce n’est que trop rarement que ce genre de relations a vu le jour, et on s’était promis de faire une tournée ensemble un de ces quatre… Et les choses ont fait que nos deux albums respectifs sortent au même moment. Puis, on a entendu dire via Napalm Records que Jinjer était en train de planifier une tournée Européenne, et que le groupe n’avait pas encore de première partie, donc on a sauté sur l’occasion !
Beaucoup de fans font le rapprochement entre Jinjer et nous, soit disant que nous avons la même approche de la musique… Mais ça me laisse perplexe… Peut-être disent-ils cela parce qu’il y a une femme au micro ? Je ne sais pas ! Certes, on expérimente, mais pas de la même manière… Après, de mon côté, je ne vois pas trop l’intérêt de voir deux fois le même groupe à la suite…
Aujourd’hui, on continue de te comparer à Alissa White-Gluz. Est-ce que ça te pose un quelconque problème ?
J’ai appris ça en surfant sur le net. Néanmoins, bien avant de rejoindre The Agonist, je savais pertinemment que l’on me comparerait toujours à elle. Et ce n’est pas prêt de s’arrêter ! Je ne comprends pas cette manie que les gens ont à vivre dans le passé. Et au risque d’en surprendre plus d’un, je ne connaissais pas The Agonist avant qu’il ne me propose de les rejoindre en 2014. Ce n’est que par la suite que j’ai écouté leurs musiques et que j’ai trouvé que l’apport de ma voix pourrait leur être bénéfique. Donc, pour ce qui est d’Alissa, on ne peut pas dire que je me sois inspiré d’elle, puisque je ne la connaissais pas ! Je veux dire, nos voix sont tellement différentes… Après, ça ne me dérange pas ; les gens peuvent continuer à nous comparer, chacun est en droit de penser ce qu’il veut. En tout cas, quoi qu’il arrive, je continue de me concentrer sur mes projets à moi, et aujourd’hui, je suis très satisfaite de tout ce que j’ai pu accomplir avec le groupe. On va vers l’avant !

« Les gens peuvent continuer à nous comparer, chacun est en droit de penser ce qu’il veut »
The Agonist t’a découvert grâce à ta chaîne de reprises sur Youtube… D’ailleurs, elle n’était pas très active jusque cet été. Dernièrement, tu as publié cette reprise de Bring Me The Horizon, « Shadow Moses »… Comptes-tu continuer à poster des vidéos par la suite ?
Oui, oui, c’est prévu ! Ça prend du temps à se mettre en place, et il se trouve que mes followers m’en ont réclamé des nouvelles. J’ai déjà enregistré quelques reprises, mais maintenant, il ne me reste plus qu’à tourner les vidéos, et ça, c’est vraiment une autre paire de manche ! Ça devrait se faire dans les mois à venir, car pour le moment, je suis déjà bien occupé avec le nouvel album de The Agonist. En tout cas, je me réjouis de pouvoir reprendre cette activité, tout simplement car j’adore me lancer des défis et chanter dans un autre registre.
Aujourd’hui, l’appellation de « female fronde band » peut poser problème. Est-ce que tu trouves ça normal, toi, de réduire le style de musique d’un groupe au sexe de son chanteur ?
Je ne saurais trop quoi dire. C’est une description comme une autre. Et comme dans tout, il y a du bon et du moins bon à en tirer. Ça dépend de ta manière de voir les choses. Cependant, tu ne peux pas prendre tous les « female fronde band » et les mettre dans la même case, tout simplement car chaque groupe a sa personnalité. La seule chose que les « female fronted band » ont en commun, c’est d’avoir une chanteuse.
D’un autre côté, je pense que c’est un peu hypocrite de s’offusquer pour si peu. Car on sait que cette formule n’est pas courante. Ça attire l’attention, c’est vrai… Et cela pris en considération, c’est un véritable avantage. En d’autres termes, ça nous donne plus de visibilité ! En tout cas, il est clair que des groupes comme Nightwish, Arch Enemy, Lacuna Coil et bien d’autres, sont bien différents malgré leurs points communs.
The Agonist, c’est :
Vicky
Danny
Chris Kells : basse
Simon McKay : batterie
Pascal « Paco » Jobin : guitare
Discographie :
Once Only Imagined (2007)
Lullabies for the Dormant Mind (2009)
Prisoners (2012)
Eye of Providence (2015)
Five (2016)
Orphans (2019)
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