Petite escapade Belge pour inaugurer le dernier week-end de septembre : direction Mons et son Lotto Mons Expo, là où même se produira Nile dans le cadre de sa tournée A Vile Desolate Sands Tour en compagnie de Hate Eternal, Vitriol et Omophagia. À cette occasion, la configuration et la jauge de l’immense salle ont été revues de sorte à pouvoir finalement accueillir 500 personnes (un peu plus de 250 fans auront finalement fait le déplacement…).

Par Axl Meu

Crédit photo : Isabelle Ducci


C’est à 19h pétantes que le public découvre avec stupefaction le style vestimentaire abracadabrantesque des Suisses d’Omophagia. Il faut dire que ce n’est pas tous les jours que des gars en costard font dans le gros Death Metal technique… Mais comme le souligne l’adage, l’habit ne fait pas le moine, et il nous faut avouer que les Suisses s’en sortent allègrement bien pour un début de soirée : on est à des kilomètres des premières parties qui se sont greffées sur l’affiche à la dernière minute. Bref, une prestation qui, sans nous faire sauter au plafond, engagera sans doute de notre part une écoute attentive de 646965, nouvel album paru dernièrement via Unique Leader Records.

Fort d’une signature avec Century Media, contrat dont on espère qu’il portera ses fruits à long terme, Vitriol commence à se forger une bonne réputation chez nous, en Europe. Et dire que la formation n’en est qu’à ses balbutiements… Un détail, puisque c’est une performance digne des plus grands qui nous sera présentée : le trio investit correctement l’espace scénique et présente quelques pistes tirées de Pain Will Define Their Death, son premier EP et de To Bathe From The Throat Of Cowardice, son premier LP. Et c’est que le concert passe à vitesse grand V ! Les trois gars en cuirasse sont en transe et nous emportent dans leur univers malsain, inquiétant, mais tellement prenant à la fin. Alors, comme l’ensemble des prestations livrées ce soir, les retours sonores sont trop moyens. C’est assez brouillon. Mais, on est conscient que faire ce genre de salle relève plus de l’exploit qu’autre chose : un chouïa de basse en plus, et c’était le drame assuré…

On passe à la suite avec Hate Eternal qui, en l’espace de vingt ans et huit albums, a su gravir lentement, mais sûrement, les échelons du Death Metal. Bref, inutile de vous dire que l’on mise beaucoup sur cette formation, mais finalement, on ne sait trop quoi penser de cette performance, car minée par de nombreuses imperfections en tous genres. Quand ce n’est pas la voix d’Art Paiz (le bassiste-session) qui est inaudible, c’est son instrument (on ne l’entendra presque jamais). Dès lors, c’est un peu le flou artistique sur scène, John Longstreth (batterie) ne sait trop où donner de la tête, mais laisse toutefois Erik Rutan (chant/guitare) s’exprimer comme bon lui semble. Oui, de cette performance, il n’y avait que la prestation de son leader à sauver. Et encore. 

Et là, on retrouve Nile sur scène qui se fendra là d’une prestation ternie, comme ses prédécesseurs, par de nombreux problèmes de son (les balances ne cessent de fluctuer…) et de lumières (un véritable calvaire pour les photographes qui ont dû faire avec les moyens du bord : quatre spots et puis c’est tout). Cela dit, les Américains, aguerris dans l’art de donner des concerts poignants, s’en sortent plutôt bien – il faudra bien plus qu’un « faux-départ » pour contrarier George Kollias qui nous offrira là ses plus beaux « blast-beat ». De même que Karl Sanders (chant/guitare). Ce dernier, soucieux de l’état de santé d’un des gars posés à la barrière (« tell me if this guy is alright »…) nous semble bien en forme ce soir : ses growls n’ont jamais été aussi gras et ses sweeps corrects (quand l’impossible devient possible !).

Bref, tout roule pour la machine américaine qui se plaît à faire voyager ses fans loin, loin, loin du temps maussade qui fait actuellement rage au sud de le sud de la Belgique et à défendre les atouts de son prochain album, Vile Nilotic Rites (sortie prévue pour le 1er novembre via Nuclear Blast). Ses membres en font des tonnes et nous balancent des « est-ce que vous êtes prêts pour le nouvel album ? » à tout bout de champ. C’est trop ! Une belle prestation toutefois !

Au bout du compte, on aura quand même passé une belle soirée dans cette salle si symbolique à nos yeux : celle du feu « PPM Fest » ! À l’heure d’aujourd’hui, gageons que l’association continuera à faire programmer des tournées de cette envergure dans le coin. La seule condition à cela ? Que le public soit au rendez-vous ! Affaire qui nous semble loin d’être gagnée d’avance malheureusement… 

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