Les Dog’s nous reviennent regonflés à bloc pour leur deuxième « grosse » sortie, Only Stronger ! Et force est constater que les Dog’N’Style ont su rouler leur bosse entre temps, bien conscients que tout se joue sur scène… D’ailleurs, désormais aguerrie dans ce domaine, la formation du Grand-Est partage désormais la scène avec des formations d’envergure : Mass Hysteria, Tagada Jones, Ultra Vomit, Nashville Pussy, Kadavar, et même Phil Campbell… D’une bonne humeur contaminante, Greg Hal nous a tout dit sur ce Only Stronger.
Propos de Greg Hal (chant/guitare) recueillis par Axl Meu
Vous êtes sur la sortie de votre deuxième album, Only Stronger. Que s’est-il passé entre celui-ci et Pub’s Calling ?
Pas mal de choses en toute sincérité. Le premier album, on l’avait sorti en septembre 2016 et on s’était alors lancé le défi de tourner de manière intensive. Puis, on a été amené à donner pas moins de 250 concerts à travers l’Europe. Puis, on s’est posés et on a fini par rencontrer Rudy Lenners, un des anciens batteurs des Scorpions, avec qui on a été amenés à travailler sur le fond des morceaux… Ensemble, nous avons maquetté 35 morceaux pour finalement ne retenir que les neuf plus intéressants : ceux que tu retrouves sur Only Stronger.
Je dois avouer que c’est un peu grâce à vous que j’ai appris que Rudy Lenners était producteur…
Je n’irai pas jusqu’à dire que je suis un spécialiste des Scorpions, mais je connaissais déjà l’album Virgin Killer. En toute franchise, je ne savais même que les Scorpions avaient engagé un batteur franchone belge ! J’ai appris par la suite qu’il avait jeté l’éponge deux ans après son intégration en 1977 pour ainsi se consacrer à d’autres projets, notamment le management. Nous avons eu la chance de le rencontrer un peu par hasard suite à une résidence, et musicalement, ça a accroché donc on s’est associés à lui.
Revenons à votre nouvel album, Only Stronger… Penses-tu qu’il est une bonne définition de ce que doit être le Rock’n’Roll aujourd’hui ?
Je ne dirais pas qu’il représente la musique Rock dans sa globalité… Mais Only Stronger représente beaucoup pour nous, qui avons bossé sans relâche dessus pendant pas moins de deux années. On aspirait tout simplement à délivrer un opus plus recherché qu’auparavant. Pour ce faire, on a essayé de condenser en un disque toutes nos influences : Heavy, Hard Rock, Stoner et un peu de Metal… Ça peut donner l’impression d’un pot-pourri, mais finalement, en concert, tout le monde s’y retrouve. On peut désormais se produire devant tous types de public : du plus « Pop » au plus « Heavy ». Mais vraiment, rien n’était calculé d’avance… On ne se force pas trop, tout vient naturellement.

« Nous avons porté une attention une attention toute particulière à l’agencement des refrains sur ce nouvel album »
Je trouve qu’Only Stronger a un côté très Rock US : des refrains qui font très « Skillet ». Par moments, on croirait même écouter du Bukowski….
Oui, c’est vrai. Il y a toujours eu un côté Rock US dans notre musique… Nous avons porté une attention toute particulière à l’agencement des refrains sur ce nouvel album. Il faut savoir que c’est vraiment Rudy qui nous a amenés à les travailler d’une autre façon. En fait, après Pub’s Calling, on nous a fait la remarque que nos couplets étaient bien plus marquants que les refrains. Ça aurait dû l’inverse. Rudy nous a alors expliqué qu’il fallait travailler les couplets de sorte qu’ils amènent de façon efficace aux refrains, et non pas l’inverse…
Quid du clip pour « Feed Your Devil » ?
Ce n’est jamais trop évident de sélectionner le morceau qui fera l’objet d’un clip, car tu as tellement la tête dans le guidon que tu ne sais plus trop quoi penser. Néanmoins, notre choix s’est porté sur « Feed Your Devil », car c’est un morceau très rentre-dedans, efficace et qui fait office de passerelle entre ce que l’on faisait avant et ce que l’on fait maintenant. En tout cas, il y avait trois/quatre morceaux qui se détachaient un peu du reste… Je pense qu’on sera amené à faire un deuxième clip qui, lui, illustrera une autre chanson un peu plus différente.
Toi, en tant que chanteur/guitariste, quelle a été ta contribution pour la composition de l’album ?
On a vraiment travaillé ensemble en binôme pour la »pré-prod »… Par le passé, j’ai travaillé avec Guillaume Bideau (ex-Scarve, Mnemic) qui était passé au studio à plusieurs reprises pour m’épauler et m’aider, notamment pour le chant en anglais. Pour ce qui est de ce nouvel album, je me suis affranchi et je me suis débrouillé tout seul et ai fait en sorte d’harmoniser l’ensemble des riffs que l’on proposait avec mes lignes de chant. Bref, on a vraiment tous bossé ensemble à différents niveaux…
Il y a vraiment un côté « kitsch » qui ressort de votre identité. Pourquoi un tel décalage entre votre style de musique et votre identité visuelle ?
Bah, en fait, et ce, depuis nos débuts, on ne se produit sur scène que dans le seul but d’amuser les gens. Certains groupes font de la politique et de leurs revendications leur fond de commerce. Nous, c’est différent… Notre public, on veut le voir de bonne humeur et on déploie une énergie monstre de sorte à lui faire passer le meilleur moment possible ! Du coup, ça passe plutôt par ce côté un peu décalé… On est là à se produire sur scène avec des tenues hawaïennes histoire de casser les codes de cette musique. Ce n’est pas tous les jours que l’on voit des gens entrer sur scène et faire du Rock en tenue hawaïenne, si ? Ça fait marrer le public, ça nous fait marrer… Pourquoi s’en priver ?
Vous n’avez pas encore signé sur un quelconque label…
Pour le moment, il n’y a qu’un label anglais qui assure la distribution en digital… Pour Only Stronger, avec Rudy à nos côtés, on a essayé d’approcher quelques labels d’envergure – C’était soit on signait sur un label intéressant, soit on ne signait nulle part – Pour nous, avoir un label « juste pour avoir label », ça ne sert vraiment à rien. Finalement et malgré nos efforts, ça n’a rien donné pour Only Stronger, mais on ne perd pas espoir. On verra pour les albums qui viendront. Dog’N’Style évolue et accroît sa fan-base progressivement. Dernièrement, nous avons signé un contrat avec l’agence de booking No Name Agency qui aspire à nous faire jouer dans les pays limitrophes à la France… Et notre collaboration semble porter ses fruits ; les dates que nous donnons sont de plus en plus intéressantes. Bref, nous avançons lentement, mais sûrement !
Dernièrement, vous avez assuré la release party d’Only Stronger en compagnie de L’Esprit Du Clan, chez vous, à La Sourie Verte d’Epinal. C’était comment ?
La soirée s’est très bien déroulée… L’Esprit du Clan s’est produit après nous. Ça nous semblait logique, même si c’était notre soirée. On est allés du plus « soft » au plus « Metal »… Comme dit précédemment, Dog’N’Style a un côté assez « Pop ». Après trois CDs, le groupe peut s’adapter à son public en piochant dans tel ou tel album…

« Certains groupes font de la politique et de leurs revendications leur fond de commerce. Nous, c’est différent. »
D’ailleurs, vous vous êtes produits dans le cadre du Rising Fest à Dijon dernièrement, qui est un festival de Heavy Metal pur et dur. Comment vous y êtes vous pris pour cette date ?
Oui, ne se sont produits dans le cadre de cette date que des groupes « pur souche »… Et nous… ! (Rires) On était un peu les « outsiders ». D’un côté, c’est intéressant, car tu te démarques vraiment de tout ce qui se fait ce soir-là, d’un autre, on savait pertinemment que tout le monde n’y trouverait pas son compte. Personnellement, je n’y ai vu que des bons côtés des choses… On avait plus de chances de marquer les esprits, et quand était venue l’heure de se produire, la salle était quand même bien remplie. L’association Rising est vraiment très pro’… C’était la troisième fois qu’elle nous programmait, et nous n’en gardons que de très bons souvenirs ! La première fois, c’était au Deep Inside (Dijon), puis à la suite, l’association nous avait fait jouer avec les Sticky Boys. C’était super !
Vous qui êtes d’Epinal, vous devez souvent trainer à Nancy… J’ai connu le Riveter, qui a fermé depuis… À part à Strasbourg, il se passe des choses chez vous ?
Oui, un de nos membres est de Nancy, et on s’est déjà produit au Riveter. C’est devenu un peu plus compliqué de s’y produire à Nancy, car il y a un paquet de salles qui ont mis la clef sous la porte… À Épinal, c’est un peu l’inverse finalement. On a connu un gros coup de mou il y a quelques années, puis il y a eu la création de la SMAC qui nous offre plusieurs opportunités ! Il y a toujours plus de groupes qui se forment et ça crée une petite émulsion. Après dans le coin, le Grand-Est, il y a une paire de bons groupes qui tournent, notamment les Iron Bastards, de Strasbourg…
Dog ’N’ Style compte quand même beaucoup de belles dates à son actifs… Dernièrement, vous vous êtes produits en première partie de Phil Campbell.
On a eu la chance de se produire en première partie de tous les groupes qui fonctionnent bien en France : Mass Hysteria, Ultra Vomit, Tagada Jones… On a également partagé la scène avec Nashville Pussy à deux reprises et de se produire sur des scènes plutôt imposantes et des salles pouvant accueillir jusque 4000 personnes. Ce sont toutes ces dates qui nous permettent de professionnaliser la démarche du groupe. Savoir appréhender une scène plus large, ça ne s’apprend pas en claquant des doigts… Il faut y aller petit à petit… Quand tu y accèdes trop vite, il y a de fortes chances que tu te casses la gueule !
Selon toi, que vous manque-t-il pour accéder à l’étape supérieure : vous produire en tant que headliner ?
Un entourage professionnel ? Un gros label ? Une bonne promo’ ? C’est ça le nerf de la guerre… Qu’est-ce qui fait qu’un groupe est connu aujourd’hui ? Ce sont les gens qui te placent sur les grands festivals, dans les magazines… Tous ces éléments réunis font que tu gagnes en popularité quoi qu’il arrive…
À quand un passage dans les Hauts-de-France ?
On devait se produire à Lille le 14 novembre prochain au Circus, mais ça ne se fera pas pour finir… On a appris ce matin que la salle avait fermé pour deux mois à cause d’une fermeture administrative… On va essayer de remettre ça à plus tard !
Dog’N’Style, c’est :
Greg Hal : Chant/Guitare
Yan Pierrat : Guitare/Backing vocals
Robin Rob’s : Basse/Backing vocals
Boub Tchak : Batterie
Discographie :
Dog’N’Style (EP-2015)
Pub’s Calling (2016)
Only Stronger (2019)
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