Avis aux amateurs de planches de bande dessinée, de Fantasy  »à la Naheulbeuk » et de Metal Alternatif, Magoyond nous présente ici Kryptshow, son nouvel album que nous sommes allés  »décrypter » avec l’un de ses géniteurs « Le Mago » (chant/guitare) lors de son passage au Hard Rock Café de Paris le 27 septembre dernier.

Propos de La Mago (chant/guitare) recueillis par Axl Meu


Est-ce que tu peux présenter le projet ? 

Magoyond, c’est un groupe de Metal Alternatif… On y joue des morceaux qui ont pour thématique la fin du monde. C’est un délire un peu particulier, car on essaie à la fois de s’approcher de l’univers cinématographique et de la bande dessinée. Notre musique ne part pas dans tous les sens, contrairement à ce que l’on pourrait croire… Toujours est-il que nous avons tout de même une ligne directrice à suivre : chaque chanson a son univers, son style qui lui est propre… Et pour ce qui est de Krypshow, on doit le considérer comme un double-recueil de nouvelles qui comprend un paquet de morceaux qui ont un lien avec un univers apocalyptique, le nôtre. 

Tu me dis que chaque morceau a sa propre histoire, son propre univers. Peut-on alors considérer chacune des pistes de Krypshow comme la bande originale d’un court-métrage ? 

Oui. Les albums de Magoyond que nous sortons sont plus des recueils de nouvelles à proprement parler… On se concentre dès lors sur une histoire, une thématique, un lieu, qui s’imbrique dans le concept global du groupe. 

Tu me parles d’une musique « cinématographique ». Comment fais-tu pour donner vie aux « images » de tes textes ?

Ce n’est vraiment pas évident, car on ne peut pas se contenter de jouer ces morceaux pour que ça fasse sens : il faut également les incarner, leur donner chair, donc quand on est sur scène, on s’adresse directement à l’auditeur. Sur le plan personnel, j’ai de de très solides références issues de la Pop Culture qui me permettent d’alimenter nos histoires. Du coup, quand on est amenés à aborder des sujets différents comme celui du cabaret, comme ce fut le cas pour « Vegas Zombie », on s’est inspiré de la musique des cabarets des années 50 que l’on a mis à notre sauce.

Ces références à la Pop Culture, on pouvait déjà bien les retrouver sur votre dernier EP…. 

En fait, on est très « Geek » au sein du groupe… Quand on a eu l’idée de reprendre nos morceaux à la sauce « Geek » en version « 8-Bit », on n’a pas trop réfléchi, on s’est mis au travail. On a repris notre son, et on a tout transformé l’ensemble. C’était un exercice assez amusant… ! 

Beaucoup des guests de ce nouvel album ne sont pas forcément issus du milieu Metal… Parmi eux, on retrouve notamment Pen Of Chaos du Naheulband…

Ça fait déjà quelques années que Magoyond empile les conventions « Geek » les unes après les autres… Donc, notre carnet d’adresse n’a guère cessé de s’étoffer au fur et à mesure. Pour la petite histoire, Magoyond s’est fait connaître sur Internet. Au départ, on a fait nos armes en produisant des histoires-audio, un peu dans le style du Donjon de Naheulbeuk… Puis l’idée de faire de la musique est venue progressivement… Donc, oui, on a rencontré beaucoup de gens, et forcément, on a voulu les faire participer. Pen Of Chaos, lui, intervient dans les interludes narrés, celle qui juxtaposent les morceaux ensemble sur l’album. JBX, de la série Reflet d’Acide, a également participé… Pour résumer, oui, on a été épaulés par un tas d’amis et connaissances issus du milieu « Geek », mais pas que. En fait, pour cet album, on s’est également entouré d’un « vrai » saxophiste, Arthur Heim, tout simplement, car on ne voulait pas se contenter de bandes enregistrées ou autres pour cet instrument… On a, par la suite, demandé de l’aide à d’autres personnes compétentes de nous accompagner ; Tony Beaufils du Naheulband assure même un solo sur le titre « Redspawn », le dernier titre du deuxième CD, Les Chroniques de la Crypte.  

Vous avez opté pour un Metal alternatif comme précisé plus tôt. Est-ce que tu pourrais gagner en précision à ce sujet ? 

Difficile de classer la musique que l’on joue en fait. C’est un peu un O.V.N.I…. Pendant des années, on a dit qu’on faisait du « Rock Zombie »… Sur notre premier album, on évoluait plutôt dans un régistre plus « Rock » qui est finalement devenu une sorte de « Monster Alternatif Metal », car la thématique des monstres est omniprésente. Après, on pioche dans tous les styles, même si la base reste « Metal » sur Krypshow. Mais pour finir, il y en a vraiment pour tout le monde ce disque.

Tu chantes en français… Comment perçois-tu ce fameux chant ? 

Ça a été difficile pour moi au départ. En fait, je suis expert dans l’art d’écrire des histoires en Français, mais c’est vraiment une autre paire de manche quand il s’agit de les mettre en musique. Finalement, je trouve que notre langue se prête plutôt bien. On nous a déjà conseillé à maintes reprises d’écrire en anglais, mais il y a déjà beaucoup de groupes qui le font déjà donc… Puis le fait d’écrire en écrire en français est une façon comme une autre de « supporter » la scène ‘Rock française’. En général, le public français n’est pas trop client des paroles qu’il peut comprendre. On se bat avec ça depuis quelques années maintenant… Mais de fil en aiguille, c’est devenu hyper naturel pour nous d’écrire et de chanter en français. Je pense que l’on perdrait quelque chose si on était amenés à chanter en anglais… 

L’image contient peut-être : 3 personnes, personnes sur scène et personnes qui jouent des instruments de musique

« Sur notre premier album, on évoluait plutôt dans un régistre plus « Rock » qui est finalement devenu une sorte de « Monster Alternatif Metal », car la thématique des monstres est omniprésente.« 

Comme tu me disais, ce nouvel album est scindé en deux disques, le deuxième s’intitule Les Chroniques De La Crypte… C’est la deuxième partie de l’histoire, c’est bien ça ? 

Krypshow, c’est l’album, il comprend 19 pistes qui participent à la construction d’une entité globale. Avec Les Chroniques de la Crypte, on met en avant la facette la plus « légère » du groupe. C’est une sorte de complément… Sur la deuxième partie, tout est plus détendu, comme le souligne « Le Pudding à l’Arsenic », titre qu’on avait déjà dévoilé sur Internet… Ce supplément comprend également des morceaux de nos anciens EPs qu’on a voulu rattacher à l’univers de Krypshow. Je pense également que les deux disques réunis offrent un panorama assez complet de ce qu’a à offrir Magoyond aujourd’hui : une musique immersive, qui fait à la fois dans l’humour noir et la légèreté. 

Est-ce que vous pouvez revenir sur votre collaboration avec Tony Lingdren du Fascination Street Studios ? 

On l’a tout simplement contacté… Le Fascination Street Studios offre de superbes opportunités en matière de mastering. De notre côté, on s’est occupés de mixage de l’album, mais on souhaitait qu’un producteur s’occupe du mastering. Tony a été très réactif… Et par chance, il a beaucoup aimé notre album. Je dois t’avouer que ça fait plaisir de voir qu’une personne avec autant de bouteille aime notre album ! 

Toi qui es un gros lecteur de bandes-dessinées, j’imagine que tu as été particulierement fier de votre collaboration avec « Arsenic et Boule de Gomme » des éditions Glénat pour les illustrations de l’album…

Oui ! Ce sont des auteurs et illustrateurs que je suis depuis un moment déjà. Il faut également savoir que deux de nos membres sont graphistes dans la vie de tous les jours au sein de Magoyond… Dès qu’on s’est penché sur la conception de Krypshow, on a décidé qu’on allait cette fois-ci s’ouvrir à d’autres collaborations, pas forcément musicales… On savait que « Arsenic et Boules de Gomme » seraient partants… Et par chance, ils ont accepté. Ça a été un bonheur de travailler avec eux. Sans mâcher mes mots, je dirais qu’ils sont parvenus à rendre notre univers plus évocateur que jamais ! Pour nous, c’était un pas de plus dans la représentation et la concrétisation de notre univers. 

D’ailleurs, avez-vous déjà songé à illustrer l’histoire de Krypshow sous forme de bande dessinée ? 

Entre nous et « Arsenic et Boule de Gomme« , ça a tellement « matché » qu’on s’est, en effet, dit que ce serait une bonne idée. Après, il faut le budget. Pareil pour la suite, on verra s’il est possible de réaliser d’autres clips animés. Maintenant, va savoir ce que l’avenir nous réserve… 

L’image contient peut-être : une personne ou plus, personnes sur scène et nuit

« Magoyond a la chance de se produire devant un public généreux, hyper ouvert d’esprit »

La sortie de Krypshow ne remonte pas à hier. Il me semble que vous avez fêté sa sortie au Trolls & Légendes (Mons) en avril dernier.

On était avec nos amis du Naheulband… En général, la journée du vendredi leur est consacrée à eux et leurs potes. Donc, nous avons été une nouvelle fois conviés… Parmi ceux qui étaient là cette année, beaucoup nous avaient déjà vus en 2017… Et quel pied ! Krypshow a été superbement bien accueilli. On a pu le présenter dans son intégralité ! Le Trolls & Légendes est toujours une superbe expérience, un vrai « must » pour les fans de « fantasy » ! 

Quelle est votre priorité aujourd’hui ? Les conventions Geek ou les concerts « Metal » ? 

Pendant longtemps, on a été abonnées aux conventions Geek, parce qu’on s’est fait connaître grâce à Internet. Xes conventions nous correspondent mieux, car elles nous permettent de rencontrer notre public, de discuter avec lui… Mais, depuis le début de l’ère Krypshow, on a comme objetif de s’ouvrir aux festivals, aux concerts « purs ». C’est vrai que nous projetons de nous ouvrir toujours plus à la scène Metal à proprement parler. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’on a fait le tour de la question en ce qui concerne les conventions, mais presque… Magoyond aspire désormais à se produire dans plus de festivals « Metal ». 

Le public metal n’est pas forcément « Geek »… Vous visez désormais un autre public !

Oui, c’est vrai, ce sont deux ambiances différentes, des conditions de jeu différentes. Y’a pas photo… Mais Magoyond a la chance de se produire devant un public généreux, hyper ouvert d’esprit. Aujourd’hui, à nous de prouver que Magoyond a aussi sa place dans les festivals de musique purement Metal.


Magoyond, c’est :

Le Mago : Chant, Guitare 

Aspic : Clavier, Basse 

Nobru : Batterie

Vito : Guitare lead

Discographie : 

Musio-Therapy (2006)

M&Y (2008)

Pandemia (2012)

Krypshow (2019)

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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