
Il est impossible de s’autoproclamer « fervent défenseur de la scène Metal des Hauts-de-France » sans être passé – au moins une fois – par la case « Virgil ». Parce que – en trois années – de Initium jusque Divina Infernum, leur nouvel album, la formation n’a cessé de se produire en nos contrées et de peaufiner son style, passant alors de simple groupe de « Metalcore » en véritable machine à tuer labellisée « Blackened Hardcore ». C’est du moins ce que laissent entendre tous les moyens déployés par cette formation plus que jamais appelée à gagner en visibilité.
Par Axl Meu
Crédit photos : Eric Meuriche / Axl Meu
Après le Dreamer Fest en 2018, après le BetiZFest en 2019, après avoir écumé tous les petits spots des Hauts-de-France, Virgil nous revient regonflé à bloc. Le samedi 26 octobre dernier, au Majestic de Carvin, c’était la « release-party » de leur premier album, leur soirée à eux en quelque sorte. Heretik Magazine, tout comme Nornes, Solar Eruption, When Plagues Collide et d’autres artistes (KLM Ghost, Kadaver Ink….), étaient conviés à cette petite sauterie entre « amis »…
L’affiche de ce soir est particulièrement éclectique… Et c’est à des années lumières du style de ses successeurs que Nornes – contraint à se produire derrière la bannière de Solar Eruption – parvient tout de même à tirer son épingle du jeu avec ses sonorités qui alternent à la fois entre le Doom traditionnel et la musique ésotérique. D’ailleurs, les vocalises chamaniques de son leader, Romain, sont là pour le prouver. Donc, musicalement parlant, difficile de leur reprocher quoi que ce soit. Les quatre musiciens restent appliquées dans le développement d’un univers où se côtoient « Spleen » et sans doute « Idéal »… Dommage cependant que Nornes se soit contenté d’une mise en scène un peu trop sobre, parfois maladroite, qui ne souligne en rien les ambiances développées par ces mélodies chiadées dont on sait qu’elles sont extrêmement travaillées à la maison. Alors, le constat est sans appel, si Nornes applique ses morceaux autrement, de manière plus judicieuse à l’avenir, il y a fort à parier que les plus gros événements se les arracheront.
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Changement d’amplis, changement de décor, changement de contexte : Solar Eruption prend la main, et ce n’est pas pour enfiler les perles, mais plutôt pour faire du tricot avec nos cervicales. Alors, de ce concert ‘express’ – car oui, la performance était vraiment très courte -, nous aurons retenu une formation qui – contrairement à ses prédécesseurs – a misé – voire un peu trop – sur l’aspect visuel de son show de sorte à faire mouche, quitte à ne pas trop se soucier du rendu sonore « final ». Et c’est dommage ! Dans cet ensemble que l’on peut qualifier de « Moderne Deathcore », la batterie a littéralement étouffé les intentions des deux guitaristes qui déroulaient dans le noir leurs plus beaux plans… Autant dire que le même sort a été réservé aux deux chanteurs pourtant prêts à animer des fosses plus conséquentes ! En bref, une prestation saluable pour Solar Eruption qui peut toujours prétendre devenir la nouvelle figure de proue de la scène Deathcore des Hauts-de-France, une fois tous ces petits détails réglés.
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Virgil – aussi surprenant que cela puisse paraître – a décidé de se produire en troisième. Un choix qui nous laisse pantois puisque When Plagues Collide – inconnu au bataillon – risque de se produire devant une fosse quasi-vide. Quoi qu’il en soit, la formation met les « poings » sur les I de façon quasi-instantanée, malgré la pression que peut engendrer ce genre d’événements. À nous d’avouer que le show des Nordistes est déjà bien rodé et qu’il défend de manière efficace ce « Blackened Hardcore » porté en voix par un Marius – tout capuché qu’il est – aucunement déstabilisé par les nombreux nuages de fumées épaisses répandues un peu partout sur scène. Ce dernier présente Divina Infernum dans son intégralité dans le cadre d’une performance épaulée par les gros mouvements de batterie de David et les riffs dithyrambiques de Julien et de Thomas, qui balancent entre le Death, et le Black. On pourrait s’y perdre facilement tant les références sont nombreuses, mais il s’avère que ce mélange est à l’origine d’un paquet de morceaux phares du répertoire des nordistes (« Nigrum », « Sanctuary » et « Nameless », les deux derniers étant déjà bien assimilés). Après un retour masqué, et un final en fondu toujours aussi bien amené, Virgil peut enfin saluer ses amis avec le sentiment du devoir accompli… Ils l’ont fait : présenter leur nouvel album – Divina Infernum – devant un public curieux et conquis !
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Alors que l’on eut pu croire que le passage des vedettes de la soirée aurait conduit l’ensemble de la salle à faire bond à When Plagues Collide -formation Belge de son état -, il n’en fut rien. Et il faudra bien plus qu’une coupure d’électricité générale pour refroidir les ardeurs des Belges, alors sur les balances d’une prestation qui s’amorcera finalement aux alentours de 23h. Certes, l’intérêt des fans est presque moindre, mais les gars – qui n’étaient vraiment pas là pour faire dans la finesse – nous proposent leur vision à eux du Deathcore, finalement assez similaire aux mastodontes du genre : Thy Art Is Murder en tête de liste. Alors, la prestation en elle-même vaut son petit pesant de cacahuètes, c’est archi-carré, archi-propre pour une formation dont la formation remonte à… 2016. Bref, après avoir brisé quelques nuques, When Plagues Collide peut tout de même se vanter d’avoir raflé quelques fans dans le cadre d’une soirée vouée à renforcer l’amitié Franco-Belge.
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Une belle soirée, de la convivialité dans l’air, de belles attentions envers notre structure… Espérons désormais que Divina Infernum saura se faire une place parmi les innombrables sorties « Metal » qui s’empilent toujours plus !
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