Le samedi 23 novembre dernier, Le Club de l’Aéronef programmait une nouvelle soirée Electro/Rock avec les Nantais de Dead Hippies en première partie des Suisses de The Young Gods. Des concerts qui ont rassemblé, malgré les premiers frimas de l’hiver, des spectateurs tous acquis à la cause des Helvètes que l’on peut sans trop s’avancer qualifier de « pères » de la musique Industrielle. Retour sur une soirée riche, entre leçon et émotions
Par Hyass (report + photo)
Dead Hippies ouvre tôt ! Il est 20h quand le trio s’avance devant son mur d’amplis barrant la scène de gauche à droite et installé au plus proche du public. Clairement, beaucoup sont venus pour rendre leurs hommages à The Young Gods, mais pas de quoi entamer l’envie et la fraîcheur du groupe. Au contraire, il saisit l’occasion de présenter sa vision de la Noise/Electro, une vision qui s’affranchit des étiquettes car nombreuses sont les incursions vers le Hip-Hop, la Dance, le Dubstep voire le Punk… Avec simplicité et décontraction, le trio se montre communicatif et très humble. Si l’auditoire est par moments bousculé dans ses attentes et à parfois du mal à saisir le fil conducteur de leur musique, il se laisse facilement compter fleurette. Très vite, les têtes dodelinent et les pieds battent la mesure ! On reprochera cependant un son de façade beaucoup, beaucoup trop fort pour une si petite configuration. La mise en bouche joue malgré tout parfaitement son rôle : celui de réchauffer les âmes et les corps. Et ce n’est pas la reprise de « Venus In Furs » du Velvet Underground qui viendra contrarier si bonne compagnie. Il est bientôt l’heure pourtant de céder la place à The Young Gods, « le meilleur groupe du monde » souligneront nos hippies morts.

Le changement de plateau vide les lieux des amplis et une ambiance froide mais néanmoins cosy s’installe sur l’Aéronef. Trois spots de lumière blanche s’élèvent du sol au plafond pour délimiter trois terrains de jeu : la batterie, les machines et la guitare/chant. C’est sous les applaudissements que les membres de The Young Gods prennent place : oui l’attente est palpable ! Pour autant, on sent de suite que les gars ne sont pas grisés par leur renommé et qu’au contraire, l’expérience des années leur a plutôt appris à rester simples. Et c’est ce contraste, entre la simplicité des prises de paroles et des postures et la musique presque savante du groupe qui crée l’émotion. La première partie du set (jusqu’au premier rappel) est consacré au dernier album en date : Data Mirage Tangram. Un projet atypique dans la carrière du groupe puisque ses morceaux ont été élaborés dans le cadre d’un laboratoire ouvert lors du Cully Jazz Festival de 2015. Et, effectivement, l’étiquette « Jazz » colle bien à l’ambiance que distille le groupe avec ces compositions, sans dénaturer cependant la patte Post-Indus du trio. Les titres s’étirent dans le temps, jouent avec les variations et creusent le sillon à des paroles le plus souvent en français. Franz Treichler, Bernard Trontin et Cesare Pizzi trouvent leur équilibre dans la retenue, et le public ne demande pas son reste : attentif, cédant volontiers aux montées en puissance, on sent un respect réciproque de part et d’autre de la scène. La seconde partie du set (entendre par là les deux rappels qui ont suivi) débridera tous les protagonistes. Les titres les plus populaires du groupe finissent d’achever un public déjà aux anges : « Tenter Le Grillage » (2010), « L’Eau Rouge » (1989)… des titres qui nous rappellent que The Young Gods a déjà une belle carrière derrière lui depuis ses débuts en 1985, mais que les années n’ont en rien entamé sa créativité.

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