The Night Flight Orchestra est bien plus qu’un side-project lancée par David Andersson (Soilwork), Björn Strid (Soilwork) en 2007. Non, il est bien plus : une véritable formation, forte d’un concept propre, qui ravive la flamme du Hard Rock des années 70 et 80, tout en lui donnant un coup de jeune. À quelques jours de la sortie de la sortie d’Aeromantic (le troisième album que le groupe sort en trois ans, mine de rien !), la rédaction d’Heretik s’est envoyée en l’air avec David Andersson !
Propos de David Andersson (guitare) recueillis par Axl Meu
The Night Flight Orchestra commence à connaître un succès fulgurant. Est-ce que vous pouvez revenir sur les prémices de ce projet ?
Merci pour le compliment ! En fait, l’idée remonte à 2006, quand j’ai rejoint Soilwork en tant que guitariste-session pour le live. Je ne connaissais pas trop Björn (Strid, chant, ndlr), mais finalement, au fil des semaines, nous avons pu faire plus ample connaissance et échanger sur la musique qu’on écoutait quand on était jeunes. Et finalement, nos goûts en matière de musique se sont rejoints. Comme moi, il était super friand de groupes comme Toto, Whitesnake et Survivor. Puis, on en est arrivé au constat où, en effet, il n’y avait, à l’époque, pas beaucoup de groupes dans ce genre, voire aucun. Il nous fallait donc combler ce trou ! Dans le milieu des années 2000, tous les groupes se ressemblaient plus ou moins, c’était encore l’époque du Neo Metal, du Metalcore… Finalement, je me suis mis à composer dans mon coin, et en 2011, Björn et moi-même avons réussi à réunir les musiciens qu’il fallait pour la consolidation du groupe. Et finalement, 2012, notre premier album, Internal Affairs, sort via le label d’un de notre pote, Coroner Records. Il aimait vraiment ce que l’on proposait, et grâce à lui, nous avons pu accoucher de nos deux premiers albums. Puis, par la suite, les choses se sont accélérées avec Nuclear Blast, label avec qui nous travaillons depuis 2017 !
Comme tu l’as dit tout à l’heure, vous êtes parti sur une sorte de Classic Rock à la « Toto »… Vous vous décrivez vous-mêmes comme un groupe de Classic Hard Rock, mais l’ensemble reste toutefois très moderne !
Oui, le « Classic Rock » brasse beaucoup de styles différents… Ce n’est pas comme un groupe de la New Wave Of British Of Heavy Metal ou bien de Neo Metal, qui enfermera le groupe dans une période donnée. Ces styles sont beaucoup plus restreints ! Alors que le « Classic Rock », non. Grâce à cette appellation, nous pourrons aussi bien faire dans le Classic Blues, dans la Pop Rock, la New Wave, dans le Disco… Bref, grâce à The Night Flight Orchestra, je suis libre de m’exprimer comme bon me semble !
Votre cinquième album s’intitule Aeromantic. Comment le décrirais-tu ? Je trouve, à titre personnel, qu’il comprend beaucoup d’idées « disco », plus « dansantes ». Comment as-tu abordé la composition de ce nouvel album ?
Quand tu te lances dans la composition d’un album, il est parfois difficile de tout savoir à l’avance, de vraiment savoir là où tu vas, contrairement à un ingénieur par exemple. En général, tout vient naturellement ! J’ai, une nouvelle fois, écrit la plupart des morceaux, mais, tout en me fixant comme objectif de diversifier un max’ mes idées. J’aspirais tout simplement à lancer des idées et à composer des sonorités que personnes n’avaient encore entendu, tout en créant cette idée de « déjà-vu ». En d’autres termes , il me fallait trouver de nouvelles combinaisons, sans pour autant prétendre « avoir tout créé ». À l’époque, quand nous avions lancé le groupe, nous ne savions pas vraiment à quoi nous attendre, et comme tous les groupes, l’idée était de montrer de quoi nous étions capables et de nous améliorer sortie après sortie.
Après avoir écouté Aeromantic à plusieurs reprises, j’en suis venu au fait que chaque titre était taillé pour passer à la radio, notamment « Divinyls ».
Oui, c’est vrai ! Je ne sais pas si les gens écoutent encore souvent la radio de nos jours, mais oui, je partage ton avis. Nous avons pensé et conçu chaque morceau de telle sorte qu’il puisse devenir un hit !
La performance de Björn est également de haute-volée. Toi qui officies également à ses côtés au sein de Soilwork, est-ce difficile pour toi de t’adapter ?
Björn est tout simplement l’un des meilleurs frontman que je connaisse… Avec lui, c’est un peu comme le vin, sa voix se bonifie avec le temps. Il ne cesse de gagner en expérience, et il a montré ces dernières années qu’il était capable de s’adapter à chacune des situations que je lui imposais… Et dernièrement, il a fait d’énormes progrès dans le chant clair. En fait, au fil des années, je n’ai guère arrêté de lui lancer des défis, qu’il relevait haut la main, lui, qui est plutôt un compétiteur dans la vie de tous les jours. Et à chaque, il repoussait ses limites. Je pense que Björn n’a pas fini de nous surprendre et qu’il continuera à s’améliorer les années à venir. Sans doute que lui-même ne sait pas ce que son talent lui réserve pour l’avenir !

« Nous avons pensé et conçu chaque morceau de telle sorte qu’il puisse devenir un hit ! »
Selon
Oui, bien sûr ! Depuis qu’on évolue ensemble, depuis que j’ai rejoint Soilwork à temps plein, on a remarqué que nos idées évoluaient simultanément en fonction des groupes. Et que l’on veuille ou non, Soilwork et The Night Flight Orchestra sont amenés à communiquer ! Tant que The Night Flight Orchestra existera, sa musique aura un impact sur Soilwork, et vice-versa ! Personnellement, je n’y vois aucun problème. Car Soilwork existe depuis une vingtaine d’années, et ça ne peut que lui faire du bien d’évoluer en piochant des idées ici et là. D’ailleurs, ça s’est ressenti énormément dernièrement, notamment sur Verkligheten, le premier avec Bastian Thusgaard, notre batteur. Il comprend à la fois des idées très brutes et à la fois des idées très « Hard Rock »… Donc, que ce soit pour The Night Flight Orchestra ou même Soilwork, l’idée de développer nos idées et de faire en sorte qu’elle fasse sens auprès de ceux qui nous écoutent au quotidien.
D’ailleurs, dans le cadre du Motocultor, il avait dû, comme toi, enchaîner, du jour au lendemain, deux concerts, le premier avec Soilwork et, le deuxième avec The Night Flight Orchestra. Ce n’était pas trop difficile d’enchaîner deux concerts dans un registre totalement différents.
Ça nous arrive régulièrement d’enchaîner les dates… Lui, il est habitué maintenant. Mais c’est vrai que c’est toujours mieux pour lui de prendre une pause quand c’est possible… Je veux dire, les cordes vocales sont un instrument tellement fragile qu’il faut quand même qu’il s’autorise quelques pauses de temps à autre. Néanmoins, depuis que je travaille avec lui, jamais je ne l’ai vu annuler une date, à cause d’une soudaine extinction de voix. C’est vraiment ça qui fait de lui un chanteur unique ! Il est toujours à fond !
Il y a une guest au violoncelle qui intervient sur l’album. Qui est-elle ?
C’est Rachel Hall ! C’est la violoncelliste du groupe britannique Big Big Train. Elle apparait sur une majorité des nouveaux morceaux de The Night Flight Orchestra, mais aussi sur ceux de Soilwork. C’est une façon pour nous d’incorporer une nouvelle dimension à nos morceaux, pour ajouter un peu plus de profondeur ! C’est pour cette raison que nous l’avons invité !
On a parlé du groupe et de son nouvel album sans avoir évoquer votre concept. Sur scène, vous développez votre concept à fond avec deux heureux hôtesses de l’air qui officie au poste de choriste. Allez-vous le développer ?
OuI ! Nous essayons toujours de développer au mieux nos idées… D’ailleurs, ceux qui assisteront aux concerts que nous donnerons dans le cadre de notre prochaine tournée (à noter deux dates en France, le 8 et 9 mars prochain à Paris et à Toulouse, ndlr) verront une différence. Après, il y a toujours des questions d’argent qui entrent en jeu, on ne sait pas encore si, un jour, nous aurons les moyens de proposer une production mirobolante avec une réplique de Jet privé sur scène et une chorale composée d’hôtesses de l’air. Mais pour le moment, nous n’avons encore le budget !
The Night Flight Orchestra, c’est :
Björn Strid : chant
Sharlee D’ Angelo : basse
David Andersson : guitare
Richard Larsson : claviers
Jonas Källsbäck : batterie
Sebastian Forslund : guitare
Anna Brygård et Anna-Mia Bonde : backing-vocals et hôtesse de l’air.
Discographie :
Infernal Affairs (2012)
Skyline Whispers (2015)
Amber Galactic (2017)
Sometimes The World Ain’t Enough (2018)
Aeromantic (2020)
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