Il semblerait que la fièvre des « tribute-bands » ait aussi bien contaminé les amateurs que les professionnels, notamment Zakk Wylde qui ne s’est pas gêné pour s’emparer du concept pour rendre hommage à Black Sabbath, formation culte à qui il doit tout. Bref, Zakk Sabbath voit le jour en 2015 et arpente en long, en large et en travers la carte des États-Unis, sans rendre la moins visite à la France, ni même à l’Angleterre jusqu’à cette année. En effet, le 15 février dernier – soit deux jours après le jubilé d’Or de l’album fondateur du Heavy Metal, Black Sabbath de Black Sabbath – Zakk Wylde posait enfin ses flight-cases sous le blase de Zakk Sabbath en France pour honorer – à sa manière – l’héritage laissé par le gang d’Aston dans le cadre d’une soirée intimiste au Trianon. On y était.
Par Axl Meu
Après une séance « DJ » totalement dispensable, Zakk Sabbath fait enfin tomber le rideau d’une salle presque comble pendant que résonnent les accords de « Supertzar » pour y reproduire les gros classiques et autres raretés du Sabbat Noir mangés à la sauce « Black Label Society ». Que dire si ce n’est que les plus prévoyants ne s’y sont pas trompés. Zakk Sabbath ou pas, le guitar-hero, en kilt et accroché à sa Wylde Audio « Vertigo », reste fidèle à ses idéaux jusqu’à dénaturer les pistes originales de Black Sabbath, autrefois marquées par la noirceur et la rigueur de Tony Iommi, notamment « Supernaut », vite embrayé par « Snowblind » et « A National Acrobat » ! Comme les autres titres, ils sont ornés de solos méconnaissables par rapport aux originaux, surtout longs et poussifs (comme toujours, le guitariste fait le show dans la fosse et monte au niveau du poulailler).
Bref, la manœuvre déconcerte aussi bien qu’elle émerveille. Car au lieu de reprendre à la lettre les « gimmicks » de ses ainés, Zakk Wylde y met de sa forme – même au chant – et rebooste la formule de Sabbath jusqu’à semer la discorde dans la fosse, notamment pendant « Into The Void » à l’origine d’un wall-of-death mémorable, mais aussi « Under The Sun » et « Children Of The Grave », deux titres qui font littéralement trembler la fosse de la vieille salle parisienne. Il faut dire que Joey Castillo n’y va pas de main morte avec son kit ! Comprenez alors que la « vibe » jazzy d’« Evil Woman » et de « Wicked World » – marque de fabrique de Bill Ward – est partout sauf à Paris ce soir. Et pourtant, cela n’empêche pas le trio et surtout Zakk d’encourager la salle à fêter un « joyeux anniversaire » à l’album culte après la présentation de la section rythmique engagée sur fond de « Hand Of Doom », un peu avant que ne s’enchaînent, comme le veut la tradition, « Behind The Wall Of Sleep » et « N.I.B. », jusqu’au final copieux de « War Pigs ». Un final plutôt surprenant, puisqu’il laissera sur leur faim tous ceux qui s’attendaient à deux derniers classiques : « Black Sabbath » et surtout « Paranoid » malheureusement aux abonnés absents ce soir.
Excellente pour les uns, on ne peut plus poussive et à des années lumières de l’hommage vendu pour les autres, la performance de Zakk Sabbath aura divisé en ce lendemain de St-Valentin. Et pourtant, tout le monde s’accordera pour dire que, malgré la forme, tant qu’il y aura des musiciens comme Zakk Wylde, et des fans comme ceux présents au Trianon ce soir, le répertoire de Black Sabbath est encore bien loin de tomber dans l’oubli.

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