Pourquoi la rédaction ne passerait-elle pas en revue ses dernières écoutes ? 3, 2, 1, c’est parti ! L’équipe vous a concocté une petite sélection aux petits oignons, tous styles confondus… Plus connu, moins connu, plus vieux, moins vieux, une chose est sûre, tout le monde y passera !
La rédaction
AKIAVEL
V
Death Metal Moderne
Mystyk Prod
Akiavel débarque du Sud de la France avec un premier album sous le bras, V. Œuvrant dans un Death Metal mélodique à chant féminin, les influences sont multiples et variées, mais sensiblement éloignées de celles mises en avant par le groupe (Obituary ? Testament ?) tant on est dans un Death Metal moderne et mélodique bien burinant. Cependant, en incorporant des touches de Hardcore, quelques riffings Black Metal et parfois du chant clair – ce dernier n’étant par contre pas le plus convaincant -, les Sudistes parviennent à tirer leur épingle du jeu en essayant de sortir des sentiers battus. Bien aidé par une production digne des grosses cylindrées du genre, le son est lourd, chiadé et maitrisé non sans omettre une très bonne mise en avant des structures mélodiques, donnant à ce premier jet un intérêt certain et une attente sur les futures moutures qui ira de pair avec le niveau affiché. Certes, l’originalité n’est pas le maître-mot de ce dix titres, mais il convient de noter que pour un premier album, il y a ici matière à voir un avenir au sein de la scène extrême hexagonale pour Akiavel. À noter la présence vocale de Julien Truchan de Benighted, le maître ès pig-squeals sur « I & Me » et la présence de deux ex-ACOD au sein du groupe.
Cédric Cambien
BIFF BYFORD
SCHOOL OF HARD KNOCKS
Hard Rock
Silver Lining Music
Biff Byford, l’emblématique chanteur de Saxon, publie son premier effort solo ? Bien sûr que je signe ! Alors, certes, on sait ô combien ce vétéran de la NWOBHM est intouchable tant son implication dans la sphère musicale est colossale, mais rien ne nous empêche de passer en revue cet album qui, on s’en doute, comprendrait un tas de morceaux qui ne correspondraient pas à la marque de fabrique de Saxon (hormis quelques exceptions comme les très Heavy « Worlds Collide », « Pedal To The Metal ou même « Heart Of Steel »). On pensera notamment aux ballades « Black And White » et « Me and You » ou même à la relecture du classique Wishbone Ash (« Throw Down The Sword »). Bref, loin de renouveler la face du Metal et du Hard Rock (et d’ailleurs, l’homme n’y prétend pas), School Of Hard Knocks est l’album d’un soldat du Metal qui a voulu se faire plaisir en prenant du bon temps en s’entourant de personnes qu’il apprécie et de proches, comme Fredrik Åkesson (guitare, Opeth) et Andy Sneap (pour la partie production) et même de ses potes de Saxon (Nibbs Carter, mais aussi Paul Quinn) ! Un album de Hard bien sympathique en attendant une nouvelle galette des Anglo-Saxons !
Axl Meu
COAL
THE DEMONS PRAY
Hardcore / Crossover
Indépendant
La première chose qui frappe avec cet album des Franciliens de COaL, c’est la qualité du produit : artwork qui interpelle, production de bâtard avec un son parfait, ronflant, rageur et influences qui vont du hardcore au crossover. Les titres s’enchaînent, les hochements de tête avec et bam ! La claque surprise pendant une heure. Comment d’ailleurs ne pas penser à Coal Chamber ? Les rythmes changent, les chants s’enfilent les uns derrière les autres allant du Rap au bon gros growl des familles voire allant jusqu’au harsh, tapant dans des gammes qui rappellent tantôt Dez Fafara, tantôt Jonathan Davis ou encore Eddie Hermida, les grattes sont incisives, puissantes et franchement couillues, la basse donne du groove et la batterie défonce tout (bien qu’elle soit un poil en-dessous pour les cymbales). « Hate Song » est jouissive, « Dad » rappelle Korn en plus froid et malsain, « Burning Road » pue le garage et c’est là le point central de cet opus : ça sent la rage, l’envie de casser des gueules avec violence. Bref, c’est une offrande qui transpire l’honnêteté et l’efficacité ! Royal !
Cédric Cambien
LOST SOCIETY
NO ABSOLUTION
Thrashcore
Indépendant
Comme le parcours de certaines formations peut s’avérer surprenant (et déroutant) ! On a connu Lost Society comme le porte-parole de la nouvelle génération de thrasheurs avec des morceaux comme « Trash Over You » au début des années 2010’s… Dernièrement, la Thrash’O’Sphere a pu assister à la reconversion des Finlandais, aspirant désormais à sortir des carcans sauvages du Thrash pour une musique plus mure, plus réfléchie : une sorte de « Metalcore Groovy ». En atteste la piste éponyme de No Absolution, présentée au grand public en juin dernier, bien plus mielleuse qu’à l’accoutumée, plus proche d’un Trivium que d’un Exodus, mais efficace. Et c’est cette même direction que prend l’album : le propos est plus modéré (« Artificial », « Into Eternity » feat. Apocalyptica), mais n’en reste pas moins taillé pour les grosses scènes (« Blood On Your Hands », « Play For Death »…). Alors, on sait pertinemment que l’album divisera (notamment du fait de la présence équilibrée de chant clair), mais à nous de constater que le travail abattu sur ce disque (sur les compositions ET la production) est énorme ! Qui sait ? Peut-être tenez-vous là le prochain disque qui tournera en boucle dans votre chaumière ?!
Axl Meu
HOR
EXITIUM
Black Metal
Sanit Mils Records
Les Grecs de Hor font du Black Metal, comme beaucoup de groupes de leur contrée, me direz-vous ? Non, oubliez tout de suite les Rotting Christ et autres SepticFlesh, car l’ogive envoyée par le duo pourrait venir des pays nordiques que personne n’y trouverait à redire. La production, lourde et sale, donne aux différents titres cette patine, cette teinte crade qui manque tellement à l’heure du Black Metal nettoyé de tous vices, de toute aspérité. Exitium propose un ensemble honnête, cohérent et foncièrement efficace. Froid, austère, malfaisant, avec cette énorme dose dépressive dans ces hurlements déchirants, une batterie brutale et sans concession et des riffs particulièrement assassins et extrêmement étirés au long des pistes, cet opus pue la mal-être et l’envie d’en finir avec ce côté hypnotique dans sa violence ce qui fait de cet Exitium un véritable album digne d’intérêt. Particulièrement intrigant.
Cédric Cambien
Laisser un commentaire