S’il y avait bien une tournée qu’il ne fallait pas manquer sous aucun prétexte ces derniers jours, c’était bien celle-ci : The Bay Strikes Back ! Testament, Exodus et Death Angel, les éternels représentants de la scène Thrash Californienne – la fameuse Bay-Area -, n’en sont alors qu’à leur première tournée commune malgré les liens qu’ils entretiennent. Une véritable opportunité de les voir en salle, à trois, quand on sait que ces trois formations se produisent surtout dans le cadre de festivals de musiques extrêmes. C’est tout naturellement que la rédaction d’Heretik Magazine a pris ses cliques et ses claques, qu’elle a enfilé sa cartouchière et qu’elle a pris le large, direction Paris, l’Elysée-Montmartre, pour une soirée qu’elle a espéré animée, et elle n’a pas été déçue !

Textes : Axl Meu

Photos : Hyass Gomérieux


C’est Death Angel qui investit le plancher de la salle rénovée en premier pour une prestation, certes, traditionnelle, mais dévastatrice, habitée par le charisme et la fougue de son charismatique frontman Mark Osegueda qui, comme à son habitude, n’en manque pas une pour rendre hommage à sa « famille Metal », celle qui se déplace sans compter pour défendre la scène. À ses côtés, on pouvait compter sur sa section rythmique portée par Ted Aguilar et sa superbe Telecaster (LTD-TED-600SW) déroulant la partition de ses pépites, principalement tirées des quatre derniers opus : « Humanicide », « Claws In So Deep », « Aggressor », « The Dream Calls For Blood », « The Moth », et « Seemingly Endless Time », mises en avant par de sublimes jeux de lumières cohérents. Dommage cependant que le back-drop ait été trop sommaire pour cette formation malheureusement vouée à rester dans l’ombre des deux autres mastodontes qui suivent. 

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Chose promise chose due, retour au bercail pour Gary Holt, l’homme à l’éternel t-shirt « Kill The Kardashians », qui a tenu sa promesse en retournant illico-presto chez Exodus – sa vraie famille – après l’interminable tournée des adieux menée par Slayer. Qu’on se le dise, c’est un véritable événement en soi, car de ce retour, beaucoup espèrent qu’il débouchera enfin sur un nouvel opus, qui devrait paraître courant 2021. Une fois les vocalises d’Edith Piaf (« Non, je ne regrette rien »…) éclipsées, Steve ‘’Zetro » Souza sème la discorde dans la fosse avec deux titres tirés de Blood In, Blood Out (« Body Harvest », « Blood In, Blood Out »). Deux amuses-gueule qui, en guise de provocations, débouchent instantanément sur « Deliver Us To Evil », « Fabulous Disaster », « Toxic Waltz », « Blacklist », « Deathamphetamine » (seul titre de l’ère Rob Duke interprété ce soir)… Et, bien sûr « Bonded By Blood », « Deliver Us To Evil » et « Strike Of The Beast », tout trois extraits de Bonded By Blood, interprétés sous le regard amusé (et surtout nostalgique) de l’invité-surprise de la soirée, Kirk Hammett, de passage à Paris qui n’a, hélas, pas rejoint ses ex-acolytes. Une prestation prometteuse, un Gary Holt bien en forme, et un public énervé qui aura honoré l’une des plus importantes figures du Thrash à l’américaine. 

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Dernier gros morceau de la soirée : Testament. À l’aube de la sortie de son nouvel album, Titans Of Creation, la formation vole la vedette avec un show maitrisé de bout en bout, découpé en plusieurs parties, pour une superbe rétrospective de ce que la formation de Chuck Billy a eu de mieux à nous offrir ces trente dernières années. Bref, loin de se reposer sur ses acquis, Testament offre du plus vieux avec « The New Order », « Practice What You Preach », « The Preacher », du moins vieux avec « Brotherhood Of The Snake », « The Pale King », mais aussi du plus rare avec « Fall Of Sipledome » et « The Haunting ». Nouvel galette oblige, les Américains se fendent d’un petit aperçu scénique de l’album à venir avec « Night Of The Witch », incrusté de vocalises « Black », assurées par Eric Peterson, pendant que l’acolyte Chuck se livre à ses activités de « air-guitar » (il n’arrive cependant pas à la cheville d’Alex Skolnick et du tandem Gene Hoglan/Steve Di Gorgio). Bref, un cocktail explosif qui détonne. La preuve avec ces circle-pit et wall-of-death organisés à l’arrache en toute fin de partie, fin du game où se sont succédés leurs plus gros moments : « Into The Pit », « Practice What You Preach », « Over The Wall » et « Disciples Of The Watch ». En quelques mots, un concert bien copieux et un véritable sans faute pour Testament qui nous laissera avec Stevie Wonder et son « Superstition » après s’en être allé. La classe à l’Américaine, quoi ! 

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Le scène de la Thrash Bay Area a encore frappé, c’est clair. Elle est en forme, et sa réputation pèse encore ! Dommage cependant que les membres des trois formations ne se soient pas entre-invitées sur scène : ça aurait eu tellement de la gueule de voir Zetro pousser sa gueulante sur « Over The Wall », comme ce fut le cas à Oslo en février dernier. 

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