Pourquoi la rédaction ne passerait-elle pas en revue ses dernières écoutes ? 3, 2, 1, c’est parti ! L’équipe vous a concocté une petite sélection aux petits oignons, tous styles confondus… Plus connu, moins connu, plus vieux, moins vieux, une chose est sûre, tout le monde y passera !
La rédaction
HEAVEN SHALL BURN
OF TRUTH AND SACRIFICE
Metalcore
Century Media
Soucieuse que ses fans en aient tous pour leur argent, la formation allemande la plus en vogue, j’ai nommé Heaven Shall Burn, nous revient avec un double-opus plutôt gourmand s’étalant sur près de 100 minutes, dont la vocation est de revisiter le maximum de styles possibles : exercice plutôt périlleux, diriez-vous… Mais les Allemands s’en sortent plus bien dans l’exercice de style : « The Sorrow Of Victory » a en effet un petit côté Manowar. À noter également un gros hit, l’ultra-engagé, « My Heart And The Ocean » et un paquet d’invités : Matthi de chez Nasty, Chris Harm de chez Lord Of The Lost et Andreas Dörner de chez Caliban, tous trois qui interviennent respectivement sur la reprise de Nuclear Assault (« Critical Mass »), « The Sorrow Of Victory » et enfin « Terminate The Unconcern », hommage rendu à l’un de leurs fans décédés des suites d’un cancer… Bref, un opus copieux… Mais parviendrez-vous à aller jusqu’au bout ? Les paris sont lancés !
Axl Meu
ME AND THAT MAN
NEW MAN, NEW SONGS, SAME SHIT, Vol. 1
Dark/Blues
Napalm Records
Histoire de se ressourcer Adam Darski que l’on connait tous sous le nom de Nergal prend ses distances avec Behemoth. C’est bien la vocation de Me And That Man, formation Blues/Country, qui remet le pied à l’étrier avec ce deuxième opus : New Man, New Songs, Same Shit, Vol. 1. Un opus qui se laissera apprécier et qui, à coups sûrs, en surprendra plus par sa démarche. En effet, à l’exception d’une seule chanson (« Mestwo »), la star polonaise a décidé de ne pas chanter et d’y laisser ses amis, notamment Corey Taylor, Ihsahn, Jørgen Munkeby (Shining NO), Matt Heafy (Trivium), le faire à sa place. Et dans ce corpus exquis des morceaux se détachent : « Deep Down South », « By The River » et surtout « Confession » (avec Niklas Kvarforth de Shining !), à voir comme une excellente façon de conclure l’album… Mais, chut, on vous en a déjà trop dit !
Axl Meu
MYRKUR
FOLKESANGE
Folk Rock
Relapse Records
Autre surprise avec Myrkur qui a décidé de consacrer son nouvel album à la tradition scandinave et son Folk. Résultat, on est donc assez loin du Black Metal éthéré de ses anciennes réalisations, souvenez-vous Mareridt (2017)… Donc, aucune grosse guitare, aucun blast-beat… Au rendez-vous, juste, à l’instar d’un certain Heilung, un paquet d’instruments folkloriques (dont la vièle à roue, la nyckelharpa, la mandola) débouchant sur une douce excursion, destination les cultes païens et leurs terres de prédilection ! En effet, la concernée et ses vocalises rendent hommage à toute sorte de divinités, notamment la déesse Hel, fille de Loki, sur « Tor I Helheim ». Bref, voilà un opus de circonstance qui saura vous dépayser, du moins le temps d’une petite heure, vous qui êtes sans doute coincé dans votre salon en cette période de confinement.
Axl Meu
SONS OF A WANTED MAN
KENOMA
Post Black Metal
Les Acteurs de l’Ombre Productions
Dans la veine Belge, Kenoma peut être considéré comme la réplique musicale de l’Empire des Lumières de Magritte : une œuvre qui joue sur l’alternance entre la clarté et la pénombre. Et de cette dualité nait une musique instable qui fait côtoyer, et la mélancolie du Post-Black et la frénésie du Black Metal. Bref, Sons Of A Wanted Man propose quelque chose de nouveau sur chaque piste. Et même si l’on se dirige aisément dans l’album, il n’en reste pas moins difficile à intégrer. La myriade de sons, reliefs et détails donnent à croire que le groupe est à lui seul un orchestre. « Pleroma », piste instrumentale, conclut et résume comme il doit le premier album du groupe belge : un tourbillon de lumineux et atrabilaire. Les Acteurs De l’Ombre Productions Productions ont encore dégoté une formation prometteuse… À suivre !
Thomas Deffrasnes
THROUGH THE VOID
ARIA (EP)
Neo Metal
Independant
Tous les jours, de nombreux groupes se font et splittent, c’est la vie. Parfois, certains se donnent les moyens de vouloir sortir du lot dès leur premier EP. Avec les franco-belges de Through The Void qui présentent Aria, on est face à un quatre titres sans prétention, plutôt efficace dans le style bien qu’il n’évite pas les tentations d’afficher trop clairement les influences. Comment ne pas immédiatement penser à Linkin Park tout au long du quart d’heure d’écoute ? Que ce soit dans les mélodies, les attaques et les structures des titres, que ce soit surtout dans la voix du chanteur qui rappelle Chester Bennington (ce serait plutôt un compliment si la justesse vocale était plus régulière), le résultat est qu’il est difficile de trouver une réelle originalité à ce premier jet. Certes, la production est propre et bien travaillée, rendant le tout assez efficace et percutant, mais le manque d’originalité laisse perplexe. Un petit pêché de jeunesse qu’il va falloir corriger pour ne pas se noyer dans la masse.
Cédric Cambien
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