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Si notre interview s’est surtout résumée à des « si ce n’est pas annulé… », confinement oblige, la rédaction a essayé de tirer le meilleur de l’entretien qu’elle a fait passer à Fabien, le batteur de Scarlean, dans le cadre de la session-promo de de Soulmates : un opus moderne, véritable fruit d’un travail de groupe, assurément plus chiadé que son prédécesseur (Ghost, 2016).

Propos de Fabien (batterie) recueillis par Axl Meu


La période est quand même assez particulière : vous avez un nouvel album à promouvoir, mais vous ne pouvez pas monter sur scène pour le défendre. Comment vous adaptez-vous face à cette situation ? 

Pour le moment, nous travaillons ensemble par le biais d’Internet. Ça veut dire : chacun chez soi… On échange nos idées que l’on pose dans le « Drive » dédié au groupe. C’est quand même plus simple pour s’échanger les fichiers Cubase sur lesquels on travaille pour la composition. On attend que le confinement soit levé pour reprendre les concerts ! 

J’ai vu que vous étiez très actifs sur les réseaux sociaux, par exemple, votre guitariste Michel a posté une video de lui en train de jouer le solo « A Lie To Remember »… C’est une façon de montrer que vous êtes toujours là malgré tout. Quel est le plan de com’ derrière tout ça ? 

C’est juste un plan de communication très basique. Il n’y a rien de très original… On est tous cloitrés chez nous. Donc, pour ne pas passer à la trappe, on met en place des petites opérations com’ qu’on n’aurait certainement pas pu mettre en place à cause du rythme de nos vies respectives. Là, on a encore quelques surprises sous la botte. Alexandre (Soles, chant, ndlr) est en train de préparer un petit quelque chose bien sympathique, une petite réadaptation, mais je ne peux pas t’en dire plus ! On est forcés à passer du temps chez nous, donc on a plus de temps pour s’occuper de la communication autour du groupe. 

On va revenir sur Soulmates, le deuxième album du groupe. Entre Ghost et Soulmates, il y a un changement de line-up… Tu es arrivé au sein du groupe. Est-ce que tu peux revenir sur ton intégration ? Comment s’est-elle faite ? 

Eh fait, ma situation est un peu particulière. Certes, je suis le batteur de Scarlean, mais j’ai demandé à l’un de mes proches, Eric Lebailly, qu’il assure les parties sur l’album. En ce qui me concerne, je me suis essentiellement occupé de la production. Cela dit, le coeur du projet reste le même malgré ces évolutions : Alexandre et Geoffrey (guitare) en sont les principales têtes pensantes. Et pour ce qui de mon intégration, il faut savoir que j’ai toujours connu Alexandre et Geoffrey… Bien avant Scarlean, on faisait partie du même projet : Aquilon… On avait même enregistré un album ensemble (Intramedia, Adipocere Records, 2004, ndlr)… Mais nos chemins s’étaient plus ou moins séparés, bien que je fusse toujours au courant de leurs projets respectifs. Puis finalement, un concours de circonstance a fait que je les ai rejoints de nouveau. Personnellement, je trouve que les compositions de Soulmates bien plus matures que celles de Ghost… C’est sans doute dû au fait que Scarlean a procédé différemment. Avant mon arrivée, les compositions étaient déjà prêtes, mais on a pris l’habitude de réunir à quatre, puis à cinq suite dès l’arrivée d’Olivier (basse), chez moi pour écouter les morceaux, exprimer nos envies, nos idées, nos façons de voir la musique… Personnellement, j’y ai monté toutes les pistes de batterie. Olivier s’est permis d’amener une interprétation différentes. La dynamique était toute autre donc ! 

Sur Soulmates, j’y ai trouvé plus de nuances dans votre son. On est sur un Metal alternatif qui se rapproche plus du Nu Metal, une musique assez glaçante pour finir. Quelle était votre approche quand vous avez commencé à travailler sur les atmosphères ? 

Pour faire simple, il faut savoir que l’univers de Scarlean aborde des sujets complexes comme les relations humaines, la dualité, d’où la pochette de l’album. Alexandre qui s’occupe des paroles a voulu expérimenter et aborder des sujets en lien avec une sorte de conflit individuel… Du coup, on ne pouvait pas trop en tirer des sonorités lourdes, mais quelque chose de plus froid, de plus frappant… Du moins, j’estime que nous sommes parvenus à se faire correspondre et les paroles et la musique. Après, on a chacun nos influences musicales à nous qui ont apporté un côté plus dramatique à la musique de Scarlean

Il y a quand même un petit côté LeProus dans ce que vous jouez ! 

C’est ce que l’on nous dit, oui… Après, je connais, j’ai déjà écouté leurs productions. C’est un groupe qui est de la même génération que nous, donc il n’est pas anormal d’y retrouver des idées ou ambiances similaires. 

Tout à l’heure, tu m’expliquais que tu n’avais pas enregistré les pistes de batterie, est-ce que tu pourrais développer à ce sujet ? 

En fait, j’ai composé les parties, et l’idée était de transcrire l’énergie du Metal et l’énergie du Rock. Pour cette raison que j’ai fait appel à Eric Lebailly pour l’enregistrement. Il fait aujourd’hui partie du TOP100 des meilleurs batteurs français… Et ensemble, nous avons travaillé sur la batterie. On voulait quelque chose de puissant, de groovy et aussi se détacher de l’image trop froid et trop mécanique du Metal. Ma participation se résume à ça. Après, en live, l’idée n’est pas forcément de tout jouer à l’identité, mais de s’accorder quelques libertés, ajouter une part d’improvisation tout en restant dans un ensemble contrôlé. Scarlean est un groupe Rock et de Metal. On essaie de fusionner ces deux aspects de nos personnalités, d’où ce côté « Metal Alternatif »…

« On attache beaucoup d’importance à notre imagerie de sorte que et le son et le visuel parlent à tout le monde »

Il y a une reprise qui figure dans l’album : celle de « Wonderful Life » de Black. D’habitude, ce genre de morceau est placé en bonus. Mais ici, elle intervient en 5ème place. Pourquoi ? 

Je pense que c’était pour mener à une écoute plus éclectique, alterner les sensations. Cette reprise de « Wonderful Life » nous a demandé beaucoup de travail, notamment pour ce qui est des arrangements, mais je ne dirais pas pour autant que c’est là notre pièce maitresse. On trouvait que ça allait bien au milieu de l’album, car ce morceau est plus ou moins un condensé de tout ce que l’on voulait retranscrire : le côté puissant, le côté mélodique. Puis, Anneke Van Giersbergen chante sur cette reprise…

Est-ce que tu peux revenir sur cette collaboration ? Il me semble que Anneke Van Giersbergen est une chanteuse assez ouverte et accessible. 

Apparemment, oui ! On a beaucoup réfléchi sur ce featuring… Au départ, nous étions partis sur un autre morceau, mais suite aux débats, le fait d’avoir composé les morceaux ensemble, on a changé d’avis et on s’est dit qu’il fallait tenter le coup ! Alex a directement contacté le management d’Anneke, par mail, tout simplement. Et elle a été très réactive. Elle a accroché et finalement, ça s’est fait comme ça. Certes, on a pas eu d’échanges direct avec, mais on a pu la guider vocalement. Rien à redire… C’était un pur bonheur d’avoir sa voix sur ce morceau qu’on avait réarrangé ensemble. 

Dans le choix de la chanson, il y a quand même quelque chose d’assez ironique. Cette reprise détonne par rapport au reste… Les thématiques portent sur l’aspect complexe de l’être humain, et vous avez décidé de reprendre un titre plutôt léger. Je trouve ça un peu ironique de votre part…

Oui, il y a bien un touche d’ironie ! Quand tu traduis le texte de « Wonderful Life », tu peux l’interpréter différemment, donner un autre sens au texte. Et c’est pour cette raison qu’on a fait ce choix, car il y a ce côté un peu ironique, un peu sarcastique. Puis, après réflexion, le groupe s’est rendu compte que ça collait pas mal avec l’univers de Soulmates

Vos pochettes d’album sont également pleines de sens. Est-ce le même personnage que l’on retrouve sur Ghost et Soulmates ? 

Oui, c’est le même personnage, le fameux « ghost », un de nos amis à nous… Et je pense même que ça sera un fil conducteur pour les albums à venir. Après, comme tu l’as sans doute remarqué, Scarlean travaille beaucoup sur son image. En fait, on a la chance d’avoir chez nous des pro’ dans le domaine de l’audio-visuel. On attache beaucoup d’importance à notre imagerie de sorte que et le son et le visuel parlent à tout le monde, tout simplement. 

Scarlean est assez présent sur les réseaux sociaux, votre signature chez Mystyk Prod semble porter ses fruits. La distribution via Season Of Mist bat son plein… Mais vous devez quand même participer à de nombreux tremplins, notamment celui du Motocultor et du MetalHead Convention pour gagner en visibilité…

En fait, pour être francs, nous venons du sud de la France, et c’est un peu difficile de décrocher des concerts dignes de ce nom. Après, loin de moi l’idée de remettre en cause les acteurs locaux, mais on va dire qu’on a envie de promouvoir notre musique, ailleurs que dans le sud. 

Tout à l’heure, tu me parlais d’un clip. Saurais-tu me dire quelle chanson fera l’objet de ce video-clip ? 

Ça sera pour « Next To The Maker ». Pour l’instant, on a tourné les images sur un fond vert. Et l’histoire est d’alterner entre histoire et performance. Malheureusement, avec cette histoire de confinement, ça risque de prendre du retard, car on aurait dû tout tourner la semaine dernière, notamment pour la partie « film ». Mais pour l’instant, tout est à l’arrêt… J’ai hâte de voir le clip ! 


Scarlean, c’est : 

Alex : chanteur

Geo : guitare

Michel : guitare

Olivier: basse

Fabien/Eric : batterie

Discographie : 

Scarlean (MCD – 2013)

Ghost (2016)

Soulmates (2019)

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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