Aujourd’hui, mettons la lumière sur Hauméa, jeune formation normande qui, en deux ans, a publié deux EP, Unborn et Leaving, sorte de cartes de visite qui ont pour vocation de consolider les envies et les atouts d’une formation bien ambitieuse. Quelques jours après la sortie de Leaving, Sebastien, son batteur, s’est livré à nous.

Propos de Sébastien (batterie) recueillis par Axl Meu

Hauméa a fait paraître son dernier EP, Leaving, le 31 mars dernier. En quoi est-il différent par rapport à Unborn ? 

La différence ? C’est, on va dire, le fait que le nouvel EP a conforté la personnalité du groupe, son sentiment alarmiste que ce soit au niveau des paroles ou de ses compositions. L’idée était quand même de pondre un EP plus Rock. Le ton y est quand même plus brutal que sur le premier ! 

Comment avez-vous fait pour travailler sur cet EP ? 

On travaille de la manière suivante : notre guitariste (Andy, ndlr) amène la base, et nous, on travaille surtout sur les arrangements. Niko, lui, se consacre sur l’écriture des paroles. Et par la suite, on amène les arrangements ensemble. Pour ce qui est de la mise en boite, elle s’est faite de la même façon que pour le premier EP. On est retourné au Swan Sound Studio chez Guillaume. Tout simplement, car l’enregistrement de notre premier EP s’y était très bien passé. C’est vraiment un type en or. Et justement, dans le but de nous approprier les lieux et de sorte à nous sentir plus à notre aise, on a décidé de continuer ainsi.

Sur l’EP, on y retrouve du français et de l’anglais. Et je dois dire qu’il y a un côté poétique qui ressort de l’usage du français. Pourquoi ne pas vous être limités qu’à une seule langue ? 

En fait, au départ, la vocation première d’Hauméa, c’est son chant en anglais… Mais Nicolas est issu du Rock Français, contrairement à nous trois autres qui venons plus du Metal. Donc, là aussi, l’idée était de le faire se renouer avec ses origines à lui tout en apportant quelque chose en plus à l’univers d’Haumea. Pourquoi ne se limiter qu’à un seul univers quand on veut évoluer dans différentes sphères ? Donc, à la fin, dans ce deuxième EP, aucun des titres ne se ressemble, chacun a sa propre teinte, sa propre texture. 

Il y a également une énergie très « live » qui ressort de votre musique. Toi-même, comment la définiriez-vous ? 

La musique d’Hauméa ? C’est du brut de décoffrage, mais aussi du solaire ! 

Dans cet EP, on y retrouve une piste instrumentale, c’est « Erasing Us From Life ». À quoi sert-elle ? 

Ce morceau sert d’introduction au morceau « Bones » qui suit. En fait, c’est un morceau que l’on jouait déjà sur scène, et on voulait l’immortaliser, l’enregistrer et l’inclure dans l’EP. Aussi, pour mettre en avant ce morceau comme il se doit, on ne voulait pas simplement la greffer à « Bones », mais de placer en piste telle quelle. C’était aussi une façon pour nous de transgresser les codes. 

« I Know Them » est découpé en deux parties. Et je dois t’avouer avoir été surpris par sa deuxième partie pendant laquelle Nicolas scande « I Wanna Be Your God ». Est-ce une référence aux Stooges ? 

Il y a en effet un clin d’œil, on ne va pas se voiler la face. C’est tout simplement venu d’un délire en salle de répétition. Notre univers est tellement vaste… Et ça reste quand même une référence dans le genre ! Puis, le fait de scander ce refrain-là, ça marche à tous les coups sur scène. En général, le passage fédère sur scène, et le public se met à suivre Nicolas sur sa lancée ! 

Hauméa a pour vocation de multiplier les belles scènes. Quel est votre projet à long terme ? 

Jouer le plus possible ! Après, il est clair que c’est toujours un plaisir de nous produire aux côtés de groupes de renom, notamment LofoforaDarcyTreponem Pal… Le projet, à long terme, est de nous rapprocher de ces groupes-là, car ils sont source d’apprentissage et d’enseignements. Donc, on continue de se démener pour trouver le maximum de belles dates… Car, jouer avec les grands, c’est un peu comme si notre rêve de gosse devenait réalité ! 

Hauméa se produira sur la scène de la Halle aux toiles

« jouer avec les grands, c’est un peu comme si notre rêve de gosse devenait réalité ! »

Tu as rejoint Haumea en 2018. Est-ce que tu peux me dire comment tu as fait pour t’approprier le style du groupe ? Imposer ton style ? 

Avant d’être dans le Hardcore, j’étais dans la Pop, ce qui fait un grand écart ! En fait, j’ai rejoint le groupe quand Léa (basse, ndlr) m’a contacté, courant février 2018. Et le groupe a su s’adapter à mon style, et ça n’a jamais été l’inverse. Et tout s’est goupillé assez rapidement, un mois après mon intégration, Haumea a donné son premier concert. En fait, pour la petite histoire, l’entité Haumea s’est vraiment formé à partir du moment où j’ai rejoint le groupe. Au départ, ce n’était qu’un trio basse/batterie/guitare, sans chant. Puis Nicolas est arrivé. Et à la suite d’un changement de batterie, je suis arrivé. 

Pour ce qui est du mastering de l’EP, vous avez fait appel à Magnus Lindberg, membre de Cult Of Luna. Il évolue quand même dans un style très différent par rapport au vôtre… Pourquoi votre choix s’est-il porté chez lui ? 

C’était assez compliqué… On voulait d’un producteur qui puisse faire sonner cet EP d’une façon « Rock Metal US ». Après, certes, il évolue dans Cult Of Luna, mais, après avoir consulté son catalogue, on s’est rendu compte que pas mal de nos confrères français étaient passés par lui pour le mastering (notamment Tagada Jones, No One Is Innocent et Bukowski, ndlr). Et on s’est dit : « pourquoi pas nous ? ». Certes, s’entourer avec lui n’est pas donné, mais le fait d’être encadré par l’entité culturelle de Normandie, le FAR, a bien facilité les choses ! 

Est-ce que tu peux revenir sur cette structure qui vous accompagne ? 

L’idée du FAR, c’est d’aider professionnellement les artistes. Bien sûr, il y a un dossier de candidature à remplir, le groupe ou l’artiste doit soumettre son projet à un jury. Et le jury décide si, oui ou non, veut aider le groupe. Si oui, elle lui octroie une enveloppe. Donc pour résumer, c’est un partenariat culturel et financier. Grâce à lui, nous sommes aidés et suivis par les membres de la SMAC d’Alençon. Notamment pour ce qui est des résidences, après, certes, pour le moment, à cause de Coronavirus, tout est en « stand-by », mais tout devrait rentrer dans l’ordre quand le confinement sera arrivé à son terme. 

Désormais que vous avez deux EPs, est-ce que vous prévoyez de sortir un album ?

Oui, c’est vraiment dans nos plans. Si tout va bien, l’album devrait sortir d’ici la deuxième partie de l’année prochaine. 

Comment vous adaptez-vous pendant ce confinement ? Comment rester actif quand on est privé de scènes ? 

Oui, c’est assez complexe pour le moment… On pourrait très bien proposer des séances « live » à domicile, mais il faut être équipé. Ce n’est pas donné à tout le monde, c’est clair ! Donc, pour nous, il faut continuer à faire la promotion du groupe coûte que coûte par le biais d’interviews et en partageant notre son un peu partout. Après, on est conscients que, la scène, ce n’est pas pour le moment ! Donc, on serre les dents, mais ça nous permettra d’être revanchards par la suite ! 


Haumea, c’est : 

Niko : Chant

Andy : Guitare 

Seb : Batterie

Léa : Basse 

Discographie : 

Unborn (EP – 2019)

Leaving (EP – 2020)

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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