C’est de son énergie que Dreadful Hippies compte bien contaminer tous ceux qui viennent assister à ses concerts. Alors, vous vous doutez bien que le repos forcé imposé par les mesures de confinement ont eu de quoi décontenancer le combo parisien… Mais rassurez-vous, il compte bien prendre sa revanche en septembre prochain une fois que tout sera rentré dans l’ordre. Il faut dire qu’il y a un premier opus à défendre. Il s’intitule Rover, et son chanteur, Eric, a bien voulu nous le présenter.
Propos d’Eric (chant) recueillis par Axl Meu
Est-ce que tu peux me présenter Dreadful Hippies ?
C’est un projet qu’il me tenait à cœur de monter avec, Eric, guitariste qui m’avait déjà accompagné pour d’autres projets. L’idée était de lancer un projet de Rock, un peu plus simple par rapport à ce que l’on faisait à l’époque, à savoir du Rock Progressif. Donc, on s’est mis à composer ensemble dans cette optique, et c’est devenu Dreadful Hippies. Aujourd’hui, certains acteurs des débuts ne sont plus là, mais on a continué avec la même fougue. Donc, pour faire court, Dreadful Hippies, c’est ce groupe de Rock riche en influences qui te rentre dans le lard, aussi bien sur CD, mais aussi et surtout sur scène.
En quoi ce nouveau projet a-t-il marqué une évolution chez toi ?
En fait, comme je te disais tout à l’heure, avec Eric, le guitariste auquel je faisais allusion, on avait déjà un autre projet de Rock Progressif proche du délire de The Mars Volta, bien plus perché, un peu à la King Crimson… Donc, pour le coup, c’est vrai que Dreadful Hippies marque un changement de cap assez significatif. De mon côté, j’avais un projet solo en acoustique, je faisais un peu dans l’Electro… Après, j’ai toujours grandi avec le Rock, donc, pour renouer avec mes origines, j’ai décidé de lancer un projet de Rock certes plus sobre, mais bien plus consistant.
As-tu observé un changement d’humeur quand tu as monté ce groupe ?
Ça fait tellement d’années que je fais de la musique, disons 20 ans. Au fil de ma carrière, j’ai dont été amené à écouter beaucoup d’artistes : j’apprécie la variété les sons, la variété des textes. Et passer d’un style à un autre dépend, en effet, d’une émotion, d’un état d’esprit. En effet, quand nous avons lancé Dreadful Hippies en 2015, je traversais une phase de remise en question sur le plan musical et professionnel, ce qui a affecté les sonorités que tu retrouves sur le premier EP et le premier album de Dreadful Hippies.
Entre votre premier EP, Burn It, et votre premier album, Rover, vos fans ont dû patienter quatre ans. Est-ce que tu as eu la sensation d’évoluer pendant ce temps ?
Entre temps, Dreadful Hippies a eu le temps de donner des concerts, quelques-uns. Il faut dire que ce n’est pas évident de se faire programmer quand le groupe est encore nouveau ! Cela dit, on a eu l’opportunité de peaufiner nos prestations, de réarranger certaines pistes de sorte à redéfinir le son de Dreadful Hippies. Ces quatre années nous ont clairement permis de trouver le son auquel nous aspirions tous !
Tout à l’heure, tu faisais allusion à un changement de line-up. J’imagine que ça a dû bouleverser l’évolution du groupe.
Comme tous les groupes, on connaît des hauts, mais aussi des bas. Certaines personnes s’en vont, parfois c’est à contrecœur, parfois c’est de leur plein gré… Cela dit, l’admission de notre nouveau bassiste, Stéphane, y est pour quelque chose dans l’acquisition d’une certaine rigueur. Aujourd’hui, Dreadful Hippies a tendance à jouer ses morceaux beaucoup plus vite sur scène. Pour certaines, ça nous va, mais par moments, je trouve que c’est bien de respecter le tempo d’origine. J’estime que le fait d’accorder de l’importance à tous ces petits détails fait que le groupe est sur la bonne voie. Et finalement, ça se ressent directement sur le public !

« Dreadful Hippies, c’est ce groupe de Rock riche en influences qui te rentre dans le lard »
Dreadful Hippies développe sur Rover un Rock burné habité par un petit côté « Grunge »…
On va dire que nous sommes de la génération des années 90 ! À l’époque, nous écoutions soit Metallica, mais aussi Rage Against The Machine, sans oublier The Mars Volta. Néanmoins, aujourd’hui, les mouvements musicaux sont, soit extrêmes, soit totalement aseptisés. Difficile de faire la jonction entre les deux ! C’est pour cette raison qu’on a essayé avec Dreadful Hippies, sans tomber dans l’Electro, de trouver le bon équilibre entre les musiques extrêmes et « easy-listening ». C’était un peu ça l’idée avec Rover : créer une musique énergique accessible à tous ! C’est pour cette raison que sur l’album, tu pourras aussi bien trouver des musiques plus « pêchues », d’autres parfois plus recherchées, un peu plus planantes. À la fin de l’écoute du mix, nous étions quand même bien satisfaits, car le tout était cohérent de bout en bout, ce pourquoi nous avons décidé de pas ajouter de quelconques morceaux supplémentaires.
Où Rover a-t-il été enregistré ?
Une partie a été enregistrée à Marseille : batterie, guitare et chant. Notre bassiste a, lui, tout assuré à Paris. Après, tout a été fait en autoproduction, en studio pour la batterie, puis les autres instruments, à la maison, quand ça a été possible. On doit avouer qu’on a rencontré pas mal de problèmes avec notre PC.
Donc, si j’ai bien compris, une partie du groupe vit à Paris, une autre à Marseille. Ce n’est pas trop dur pour vous de vous voir, ne serait-ce que pour répéter ?
Personnellement, pour ce qui est des concerts, je booke tout en fonction de l’emploi du temps de chacun, surtout que deux d’entre nous sont intermittents dans la vie de tous les jours. Donc, on fait en sorte de s’accorder et de trouver plusieurs dates qui se suivent. Et pour ce qui est des répétitions, étant donné que Eric et moi-même avons eu l’habitude de travailler avec des musiciens très scolaire par le passé, on a décidé de procéder de la même manière pour Dreadful Hippies : on répète en solo à la maison, et on revoit tout ensemble deux jours avant, en résidence.
Voyez-vous le confinement comme une période spéciale au cours de laquelle les musiciens sont appelés à faire leurs preuves, mais d’une autre façon ? Je sais que vous avez sorti une vidéo un peu spéciale pour votre titre éponyme « Dreadful Hippies »…
Le confinement a un peu pris tout le monde de court… Face à cette situation inédite, les artistes ont dû se renouveler et proposer un tas d’animations depuis chez eux, comme des clips en mode « confiné ». Nous, on a un peu fait comme les autres, et on a décidé de mettre en ligne une vidéo du nouvel album à nous en mode « confinement ». Rover étant sorti en février, la crise a quelque peu freiné sa promotion, mais il nous fallait toutefois maintenir le contact avec notre public.
J’ai cru comprendre que les intermittents du spectacle allaient réclamer une sorte d’année blanche…
L’idée serait de prendre les mêmes mesures que celles prises pour d’autres secteurs. Pour le moment, on ne sait toujours pas à quelle sauce on sera mangés, mais il est clair que le gouvernement ne doit pas laisser tomber les intermittents, car ils sont beaucoup. Peut-être que le ministère octroiera une enveloppe pour éponger les dettes et encourager les salles à programmer le maximum de groupes une fois que la crise sera derrière nous. Mais la question des normes sera également à revoir. En tout cas, j’espère que les dates reconduites pour septembre et octobre pourront finalement avoir lieu et que tous ceux qui ont perdu leur cachet de cet été auront une aide de l’État. Ça serait la meilleure des choses à faire, mais je ne suis pas dans la tête de nos dirigeants, donc je ne peux pas m’avancer !
Dreadful Hippies, c’est :
Niko : Chant
Eric : Guitare
Steph : Basse
Vivien : Batterie
Discographie :
Burn It (EP-2016)
Rover (2020)
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