Des mélodies qui te collent à la peau, un groove à faire trembler le floor, un concept et des paroles soignés, il est fort possible que la musique de Survival Zero ne laisse personne de marbre. Encore faille-t-il que la formation puisse renouer avec la scène, ce qu’on espère qu’elle fera bientôt, car The Ascension est le type d’album qui saura se faire apprécier en live. En attendant, la rédaction d’Heretik Magazine a pris la température et s’en est allé tailler le bout de gras avec son chanteur, Pierre.

Propos de Pierre Lebaillif recueillis par Axl Meu


Survival Zero est un projet que tu as lancé en 2017, mais encore… 

Survival Zero est un groupe de Champagne, situé sur Troyes. Les cinq membres se connaissent tous pour avoir monté d’autres projets ensemble. Pour ce qui est du style, je dirais que l’on évolue dans un style de Metal ambiant, qui fait naître différents émotions, proche du Groove Metal. Mais difficile de résumer notre style, puisque Survival Zero pioche aussi dans tous les styles du Metal : dans le Thrash, mais aussi dans le Post-Hardcore. 

Vous nous présentez aujourd’hui votre premier opus : The Ascension. Après écoute, on peut, en effet, s’apercevoir que vous avez volontairement décidé d’évoluer dans un registre proche de celui de Lamb Of God. Néanmoins, on y retrouve beaucoup de parties ambiantes… 

The Ascension est plus ou moins le témoignage de la formation du groupe : les chansons ont été expressément composées pour le groupe. J’y suis à l’initiative, j’y ai amené des idées de chanson. Et pour être tout-à-fait honnête, au début, je voulais créer un groupe dans la veine de DevilDriver et de Lamb Of God. Je pense que c’est un détail qui restera. Cependant, je n’avais pas trop envie d’imposer mes idées, donc, finalement, toutes nos influences sont restées sur cet album, finalement riche en textures Thrash/Death, Post-Hardcore, Black Metal, Rock Ambiant : tout ce que l’on écoute au sein du groupe. Bref, j’ai apporté mes idées et les autres ont pu en faire ce qu’ils voulaient. Finalement, tout ça s’est retrouvé sur The Ascension

The Ascension est riche en références littéraires…

Je suis à l’origine des textes. Et il m’importe que les paroles aient du sens et qu’elles soient mélodiques. C’est pourquoi je fais très attention aux mots que j’emploie. Après, je dois dire que je lis énormément d’ouvrages littéraires et que je compte parmi mes livres de chevet des romans d’Isaac Asimov, de Franz Kafka… Donc quand je dois écrire pour Survival Zero, je viens avec tout ce bagage-là et ça nous permet de renforcer les ambiances que les musiques elles-mêmes posent déjà. En tout cas, au sein de Survival Zero, on porte autant d’attention sur la musique que sur les textes.

Comment parviens-tu à transposer cette littérature que j’imagine lue en version traduite ? 

Finalement, je dois avouer que je fais toujours en sorte de lire les œuvres dans leur langue d’origine. En anglais, quand c’est possible. Par exemple, j’ai lu Le Cycle Fondation d’Asimov et en français et en anglais, et je dois te dire qu’il ne m’a pas fait le même effet dans les deux traductions. Après, pour ce qui est de Kafka, j’ai dû me contenter d’une version traduite, ne comprenant pas le tchèque. Mais pour Le Procès de Kafka, j’ai aussi regardé la version cinématographique proposée par Orson Welles… 

Tes paroles abordent le côté absurde de la vie, la violence, la dépression… Pourquoi as-tu opté pour ces thématiques pessimistes plus que d’autres ? Est-ce en lien avec ce que tu observes au quotidien ? 

Ces paroles sont le reflet de ce que j’ai pu vivre. Les années qui ont précédé la formation de Survival Zero étaient assez particulières pour moi. J’étais dans un état dépressif, et il m’a fallu passer par plusieurs étapes pour finalement comprendre que j’étais réellement malade. Dès que je me suis senti un peu mieux, je suis revenu à des choses qui me font du bien, et la musique en fait partie, mais ce n’est pas pour autant que mes textes sont autobiographiques… Je fais toujours en sorte qu’ils puissent être interprétés librement.

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« Au sein de Survival Zero, on porte autant d’attention sur la musique que sur les textes. »

Vous avez fait appel à Mat’ de l’Aquastud’ pour la production, pourquoi ? Vous connaissez bien W.I.L.D., le groupe dans lequel il évolue ? 

Eh bien, notre rencontre avec Mat’ remonte à quelques années déjà… Mais au départ, je connaissais surtout Fred, l’autre guitariste de W.I.L.D. Notre première rencontre à loin, W.I.L.D. s’appelait encore Wild Karnivor, c’est dire ! Je les avais fait jouer à Troyes et on avait tout de suite bien accroché, et finalement, Fred avait invité mon ancienne formation à se produire dans le nord. Les années ont passé, et finalement, nous avons été amenés à nous revoir dans le cadre d’un concert des One Eye Dollar (le deuxième groupe de Fred et de Mat’, ndlr). Et c’est à ce moment-là que j’ai commencé à suivre les projets de Mat’. Puisque son studio d’enregistrement se trouvait à une distance raisonnable par rapport à chez nous, on a décidé de s’isoler là-bas pour y enregistrer The Ascension. Il faut dire qu’on est assez fans de son travail, surtout de son autre groupe, Monsters

L’enjeu aujourd’hui, c’est de promouvoir le groupe, en cette période délicate, comment faites-vous pour faire parler de vous ? 

C’est clair, on doit assurer niveau promo’ ! L’album est sorti pendant le confinement, donc, on a du contenu à diffuser, il y a également eu le clip… Et pour palier au manque de concerts, on avait organisé une sorte de soirée dans un bar de chez nous… Finalement, on a monté une release-party « audio » qu’on a diffusée sur une radio en ligne qui s’appelle Hell On Line. C’était assez amusant ! Certes, ça peut paraître un peu prétentieux de parler de soi, mais on a passé un bon moment. On en a aussi profité pour diffuser des morceaux de l’album, mais aussi des coups de cœur perso’. Après, on doit également répondre aux interviews, et tout ce qui s’en suit. Ça nous occupe une partie du temps. Et finalement, l’énergie que l’on devait déployer sur scène, on l’utilise autrement en la reconduisant sur des idées pour l’album qui suivra.

Est-ce que tu peux revenir sur le clip auquel tu faisais allusion ? Il illustre « Ascension »…

Pour le clip, nous avons fait appel à Olivier Gobert du Studio OG, un proche avec qui nous avions déjà travaillé par le passé pour d’autres projets. Il a vraiment le « truc », c’est un super réalisateur. Pour ce premier clip, il nous fallait illustrer une chanson qui représente au mieux le style de Survival Zero, bien qu’il varie d’un titre à l’autre. Aussi, on ne voulait pas se contenter d’un clip qui nous voie jouer, mais apporter quelque chose en plus et adapter certaines des métaphores portées par les textes. L’idée du gars enfermé, on ne sait trop pourquoi, par la suite, séquestré par des types encapuchonnés… Il nous tenait aussi à cœur de retranscrire certaines émotions par le biais de ce clip.  

Pour la sortie de The Ascension, vous avez signé chez M & O Music qui vous garantit une distribution chez Season Of Mist. Comment cette collaboration a-t-elle vu le jour ? 

De la manière la plus simple possible… On a envoyé notre album à plusieurs labels et nous avons eu plusieurs touches, parmi elles, M & O Music. Le courant est tout de suite très bien passé entre le groupe et Alex, on a vite senti qu’il prenait en compte nos souhaits et notre manière de voir le projet, donc c’était tout bon pour nous ! 

À quoi doit-on s’attendre pour la suite ?

Comme tous les groupes, on avait des dates à assurer, elles devraient à priori être reconduites, mais ça reste à voir en fonction de comment la pandémie évolue.


Survival Zero, c’est : 

Régis Bernard : Guitare

Thibaut Gugger : Batterie

Pierre Lebaillif : Chant

Benoit Raguin : Guitare

Pierre Touzanne : Basse

Discographie : 

The Ascension (2020)

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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