Lord Of The Lost revient pour notre plus grand plaisir avec le troisième épisode de sa saga « Swang Songs ». Vous connaissez le principe : il s’agit ici d’albums entièrement acoustiques bénéficiant d’arrangements orchestraux bien sympathiques. Bref, un vrai plaisir pour les oreilles en attendant que la formation ne reprenne le chemin des studios pour donner suite à Thornstar paru en 2018  ! 

Propos de π (guitare) recueillis par Axl Meu


Vous revoilà avec un nouvel album estampillé « Swan Songs ». Désormais, c’est devenu une habitude : vous publiez un album lourd, puis un album purement orchestral…

Oui, depuis la sortie du premier volume en 2015, le groupe suit un schéma régulier, il travaille sur un album plus « Heavy », puis il prend le temps de se pencher sur ces fameux « Swan Songs ». En fait, au bout d’un moment, à force de sortir toujours le même type d’album, Lord Of The Lost a pensé qu’il serait judicieux de changer d’optique, de se lancer des défis, de composer autrement. Avec ces albums purement symphoniques, c’est comme si nous avions créé un deuxième groupe au sein de la même formation. 

Dans quel état d’esprit vous trouviez-vous quand vous avez commencé à travailler sur tous ces nouveaux morceaux ? 

Eh bien, tout s’est fait progressivement… « We Were Young », chanson pourtant issue des sessions d’écriture de Thornstar, est la première à avoir été retenue pour Swan Song III. En fait, pour la petite histoire, il se trouve que nous avons dû la mettre de côté, car elle ne correspondait pas tellement à la ligne directrice que prenait Thornstar. Ce n’est que par la suite, quand nous étions en tournée en Russie, que Chris (Harms, chant) et moi-même avons repris l’écriture de l’album. 

Comment travaillez-vous sur de tels albums ? Toi, en tant que guitariste, comment abordes-tu toutes ces sonorités de ton côté ? 

Eh bien, quand nous travaillons sur un album « Swan Songs », je fais en sorte que les sonorités de ma guitare soient bien plus claires, bien plus éthérées, et qu’elles s’adaptent aux autres instruments de l’ensemble. D’ailleurs, il ne faut pas perdre de vue que les instruments « classiques » doivent rester au centre du propos. Et pour ce qui est des arrangements, c’est Corvin Bahn, notre second clavier (session-live, ndlr), qui s’en occupe. Moi, de mon côté, je joue beaucoup sur les nuances, je dois surtout faire attention de ne pas trop en faire de sorte que l’ensemble soit organique. 

Sur la chanson « Dying On The Moon », on peut noter l’apparition d’une chanteuse, Joy Frost…

Joy est une chanteuse originaire des États-Unis qui a vécu un moment en Allemagne. Désormais, elle réside en Irlande. Je l’ai rencontrée dans le cadre d’une formation aux métiers du son au SAE Institute d’Hambourg, là où Chris, le chanteur du groupe, enseigne… Et avec Joy, ça a vite « matché », nous avons même produit un EP – qui n’est jamais sorti – ensemble pour le plaisir ! Chris la connaissait déjà… Et elle a commencé à lui écrire des morceaux pour Lord Of The Lost, notamment « Woodool Doll », l’un des tout premiers qu’elle a écrit pour le groupe. Et pour ce qui est de « Dying On The Moon », c’est pareil, c’est une autre de ses propres créations. 

De quoi Chris parle-t-il dans ses compositions ? Y a-t-il un concept particulier pour chaque album ? 

On y trouve un peu de tout dans les paroles de Chris : il y a une partie de fiction, une partie qui est vraie, que l’on peut rapprocher au genre autobiographique. Après, tout n’est pas forcément autobiographique, mais disons qu’il y a des parties qui s’y prêtent. D’ailleurs, je serais incapable de te dire si tel morceau est autobiographique si tel ne l’est pas. En fait, Chris ne dit rien. Il préfère que les fans interprètent comme bon leur semble.

« Avec ces albums purement symphoniques, c’est comme si nous avions créé un deuxième groupe au sein de la même formation« 

N’y a-t-il pas un côté purement autobiographique sur la chanson « We Were Young » ? D’ailleurs, sur ce titre, la « Heaven Can Wait », uniquement composée de personnes âgées, pousse quelques vocalises…

Oui, c’est bien ça. Nous voulions montrer que nous sommes ouvertes, que rien ne nous arrête, pas même l’âge de nos collaborateurs. Mais ici, cette collaboration est le fruit d’une requête un peu particulière. Nous avons été sollicités par la télévision allemande, celle-ci nous a demandé si nous étions intéressés à l’idée de participer à une série portant sur certains aspects de notre société. À savoir ici sur les conflits qui opposent différentes générations selon différents domaines : la conception de l’amour, la musique, les arts en général, le sport… Et pour ce qui était de notre épisode, on nous a expliqué qu’il serait uniquement question de musique. Le groupe représenterait la jeune génération, et la chorale Heaven Can Wait, l’ancienne. Et ça tombait plutôt bien, car nous avions déjà composé le titre parfait pour ce projet : « We Were Young », celui auquel je faisais allusion tout à l’heure. C’est comme ça que cette collaboration est née… Donc, voyant que le courant passait bien, on a voulu les avoir sur l’album, et par la suite, nous avons même pu nous produire avec eux sur scène. C’était vraiment très intense ! 

Comment cette rencontre s’est-elle déroulée ? 

Très simplement. Nous leur avions donné rendez-vous au studio d’enregistrement et avons pris le temps de tout mettre en place, les arrangements et tout ce qui allait avec. Tout était plus ou moins prêt avant que nous nous rencontrions, mais il a quand même fallu répéter pour que l’ensemble soit parfait. Tout s’est merveilleusement bien déroulé, même si au départ, nous étions un peu sceptiques, car c’était une première pour tout le monde. Mais finalement, après quelques minutes, nous savions tous que cela déboucherait sur quelque chose de bon, voire de très bon ! 

Pour les plus gourmands, un disque bonus propose des versions réarrangées de certains de vos classiques. Est-ce qu’il était difficile pour vous de vous approprier à nouveau, mais différemment, tous ces morceaux ? 

Oui, c’était un peu difficile, je dois te l’accorder. Il fallait trouver les morceaux qui se prêtaient au mieux à ce genre d’exercice qu’est la réécriture. Mais ça l’a fait. Corvin Bahn, le deuxième « piano » qui nous accompagne sur scène, a géré les parties purement orchestrales. Il a nous dit, selon lui, quels étaient les meilleurs morceaux sur lesquels retravaillés. Puis, nous l’avons laissé faire. Après, bien sûr, il y a des chansons qu’il nous semblait judicieux de reprendre, notamment « Cut Me Out », qui était déjà plus ou moins une ballade au début… Désormais, sur la nouvelle version, les parties orchestrales sont plus intenses. La nouvelle version est bien plus orchestrale, bien plus épique que l’originale. Après, il y a aussi d’autres chansons comme « Loreley » pour lesquelles nous avons essayé d’expérimenter. Et que dire si ce n’est que le rendu est vraiment à la hauteur de nos espérances ? 

Est-ce que vous allez tourner pour mettre avant ce nouvel album ? 

Oui, il est prévu que l’on parte en tournée… Mais avant cela, il faut attendre la fin de l’épidémie, et nous avons prévu – en attendant – de fêter la sortie de l’album le 8 août prochain en nous produisant dans le cadre d’une performance qui sera diffusée en ligne. Pour marquer les esprits, nous comptons mettre les petits plats dans les grands et filmer le concert avec plusieurs caméras, etc. Pour ceux que ça intéresse, toutes les informations sont à retrouver sur nos réseaux sociaux, les tarifs vont de 15 à 50e, c’est au public de choisir. Et, une fois que cette merde de Coronavirus sera derrière nous, nous pourrons reprendre la route. À priori, ce sera en avril de l’année prochaine. (pour plus d’informations : https://www.facebook.com/events/709689262940289/)

Le style de Lord Of The Lost est riche : beaucoup vous compare à Rammstein, mais cette comparaison est bien trop pauvre… 

Je dirais que Lord Of The Lost est un groupe de Metal qui se plaît à mêler beaucoup de styles dans sa musique. Oui, bien sûr, on y retrouve nos principales influences, à savoir Nine Inch NailsMarilyn Manson, et bien sûr Rammstein, mais on peut aller plus loin encore. En incorporant à ces influences, des refrains mélodiques, ainsi que des parties expérimentales, on obtiendra le son « Lord Of The Lost ». Cela dit, il a toujours été difficile de classifier notre musique, et franchement, ça ne me dérange pas du tout ! D’ailleurs, en aucun cas, je ne souhaiterais que la musique de Lord Of The Lost devienne une sorte de cliché !  


Lord Of The Lost, c’est : 

Chris Harms : Chant, Guitare, Violoncelle 

π: Guitare

Class Grenayde : Basse

Gared Dirge : Piano, Clavier, Percussion, Guitare

Niklas Kahl : Batterie 

Discographie :

Fears (2010)

Antagony (2011)

Die Tomorrow (2012)

From the Flame Into The Fire (2014)

Swan Songs (2015)

Empryrean (2016)

Swan Songs II (2017)

Thornstar (2018)

Swan Songs III (2020)

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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