Découvert un peu par hasard sur la toile, Fires In The Distance n’a pas fait les choses à moitié en publiant son premier album, Echoes From Deep November, via Prosthetic Records. À la clef, un Death Metal « saveur Doom » introspectif et archi-moderne. Bien des arguments qui nous ont amenés à aller au contact de la jeune formation tout droit venue des États-Unis.

Propos du groupe recueillis par Axl Meu


Je pense qu’une petite présentation s’impose d’elle-même. Comment Fires In The Distance a-t-il vu le jour ? D’ailleurs, y a-t-il un lien entre ce groupe et Archaic Decapitator ? 

Oui. Alors, pour la petite histoire, Yegor (Savonin, guitare, claviers), Kyle (Quintin, batterie) et Craig (Breitsprecher, basse, backing-vocals) faisait à la fois partie d’un groupe de Death Metal mélodique, Engraved et d’un groupe de Blackened Death Metal, du nom d’Archaic Decapitator depuis 2006. Et pour ce qui est Kristian (Grimaldi, guitare, backing-vocals), nous le connaissons depuis presque 15 ans, donc nous avons assemblé le groupe ensemble, naturellement. Nous nous connaissons bien et nous nous faisons tous les quatre confiance. En fait, si Fires In The Distance a vu le jour, c’est tout simplement parce que Yegor, notre principal compositeur, avait beaucoup d’idées qui ne collaient plus trop avec l’identité d’Archaic Decapitator. Plutôt que de forcer d’Archaic Decapitator à changer de nom, nous avons préféré lancer un nouveau groupe ! 

Echoes From Deep November est donc votre premier opus. Aussi étrange que cela puisse paraître, vous avez directement signé chez Prosthetic Records. Comment expliquez-vous cela ? 

Tout est venu naturellement, un peu par hasard. En fait, pendant le confinement, Craig s’est rendu compte que le label avait commencé à suivre le groupe sur Instagram et que Steve Joh, le responsable de la découverte de nouveaux artistes, avait précommandé l’album. Ce pourquoi Craig a lui directement envoyé un message, et ce dernier lui a expliqué qu’il avait vraiment hâte d’écouter l’album. Donc, plutôt que de le faire attendre, nous lui avons envoyé l’album. Il a vraiment aimé, donc il nous a proposé un contrat ! 

Ce que j’ai vraiment aimé à l’écoute de l’album, c’est votre capacité à renouveler le Death Metal Mélodique. Était-ce votre projet ? 

Non, je ne dirais pas que nous aspirions à revitaliser ce style. D’ailleurs, nous avons toujours fait très attention à mettre en avant la mélodie et d’autres éléments qui accrochent l’auditeur. Donc, je pense que nous avons surtout essayé d’être honnêtes envers nous-mêmes, plutôt que de faire le point sur un style en particulier. En tout cas, si notre musique a pu toucher certaines sensibilités, c’est tout ce que je demande. De demander de plus ? En ce qui concerne notre état d’esprit, je dirais qu’écrire cet album nous a permis de mettre un terme à un chapitre sombre de nos vies respectives, marquées par un sentiment d’incertitude et d’angoisse…

Votre musique dégage une osmose très aérienne… Comment avez-vous travaillé à la fois, sur les guitares, sur les claviers et éléments électroniques de sorte à obtenir un rendu très organique. 

Tout le mérite revient à notre ami Dave Kaminsky. Il avait déjà endossé le rôle de producteur et d’ingénieur-son pour Archaic Decapitator, et a travaillé avec nous sur ce à quoi pourrait ressembler ce nouveau groupe… Le projet était donc d’obtenir un rendu vivant pour ce qui est des instrumentations, de mettre en avant les parties de clavier de Yegor, tout en remplissant les espaces ingénieusement. Sincèrement, je pense que Dave est comme le cinquième membre du groupe… C’est vraiment avec lui que nous avons construit cet album ! 

« Cet album nous a permis de mettre en images les périodes les plus délicates de nos vies »

Est-ce que vous pouvez me présenter la troisième chanson de l’album, « The Lock and The Key ». Saviez-vous qu’elle serait aussi longue avant d’y arriver à bout ? 

Cette chanson est vraiment une ode à la rupture et à l’isolement. Au départ, nous n’avions pas forcément prévu que ce morceau serait aussi long, mais au fur et à mesure, il se trouve que nous avions beaucoup à dire au public sur ces sentiments que nous-mêmes avons essayé de communiquer par le biais de cette musique.  

Quels sont les sujets traités sur ce nouvel album ? De quoi parlez-vous ? 

Je pense cet album nous a permis de mettre en images les périodes les plus délicates de nos vies et d’en faire ressortir tout ce que nous avions ressenti à ce moment précis. Dans ce groupe, nous nous connaissons tous depuis très longtemps, et avons traversé des périodes très difficiles, nous avons perdu des proches, à cause de certaines addictions… La musique en elle-même n’a pas vraiment de rapport avec ce que je suis en train de te raconter, mais disons que ça nous a inspirés et que ça a eu un impact considérable sur notre manière de sonner, sur ce que nous avons essayé de dire par le biais de cet album. 

Votre Death Metal est très moderne. Quel type de public ciblez-vous ? Pensez-vous que votre musique peut attirer les amateurs de Death Metal classique ? 

Nous essayons de cibler quiconque veut nous écouter. Les fans de Death Metal, les fans de Doom Metal, même les personnes qui ne seraient pas forcément attirés par les musiques extrêmes. Pour ce qui est des amateurs de Death Metal classique, je pense qu’il pourrait nous adapter sans grosses difficultés, à condition que les tempos plus lents ne les dérangent pas. 

Est-ce que vous avez commencé à vous pencher sur le prochain album ? Est-ce que vous avez comme projet de sortir un album régulièrement ? 

Oui, nous avons commencé à travailler activement sur le prochain album… Nous voulons que tout se fasse de la manière la plus naturelle possible, donc nous ne dévoilerons rien tant que tout ne sera pas prêt. Mais, ceux qui nous suivent depuis Archaic Decapitator savent que nous sommes particulièrement actifs et que nous aspirons toujours à pousser la barre un peu plus haut à chaque sortie ! 

Quid de la scène ? Malgré la situation, est-ce que vous savez à peu près ce qui se passera pour vous à l’avenir ? Est-ce que vous comptez vous produire en Europe à l’avenir ? 

Nous avons une petite date privée pour Septembre… mais pour le moment, nous ne savons pas vraiment de quoi l’avenir sera fait. En fait, ici, aux États-Unis, le taux de contamination reste très important alors qu’il semble être sous contrôle dans d’autres pays. Donc pour le moment, après la fin du confinement, nous commencerons tout simplement par nous produire chez nous, en mode « local »… Mais bien sûr, quand l’épidémie sera derrière nous, si nous avons l’opportunité de partir tourner en Europe, nous y participerions volontiers.   


Fires In The Distance, c’est :  

Yegor Savonin : Guitare/synthé

Kristian Grimaldi : Guitare/backing-vocals

Craig Breitsprecher : Basse/backing-vocals

Kyle Quintin : Batterie 

Discographie : 

Echoes From Deep November (2020)

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.