Certains membres du groupe habitent Calais, mais ces quatre mousquetaires du Grind ne font pas dans la dentelle, ils sont dans la place, à grands coups de basse ils te massent la face. Avec Sicknesses Obssessions, le deuxième album sorti chez Xenokorp, les Nordistes de Putrid Offal continuent leur travail d’équarrissage sonore, ils sont méchants et ça s’entend. C’est donc entièrement protégé de la tête aux pieds par une combinaison NBC et à l’abri dans un sous-marin que le contact est établi avec Franck Peiffer (chant) et Phil Reinhalter (guitare), pour causer de cette démonstration de brutalité, mais aussi de la vie, de la mort et tout ça.
Par Schnaps / Photo Guillaume Lezier
De tout nouveaux titres !
« Nous avons commencé à travailler sur ces nouveaux morceaux quand nous nous sommes reformés en 2015 (le groupe, né en 1990, sera mis en stand-by en 1995, ndlr). Nous avons donné quelques concerts, mais nous tenions à peine trente minutes sur scène, car nous n’avions pas beaucoup de titres à jouer. Il fallait étoffer le répertoire (à noter que Putrid Offal a sorti un EP en 2017, Anatomy, consistant en quelques morceaux inédits, réenregistrement et version ‘’live’’, ndlr). On a donc commencé à composer à cette époque des titres comme « Let There Be Rot ». Le process d’écriture s’est étalé jusque 2018, puis nous sommes allés enregistrer l’ensemble dans le studio d’enregistrement de Phil, le Psykron Studio, jusque 2019. »
Deux barbus connus en guest et deux nouvelles têtes.
« À l’époque du premier album, Maître Stéphane Buriez (Loudblast, Sinsaenum…) avait déjà posé quelques lignes de chant sur certains titres et là, il a continué avec Arno (Black Bomb A) et deux chanteuses ont rejoint cette nouvelle aventure : Marina Toussent et Hélène Le Deist. Hélène est de Calais, je la connais depuis longtemps, elle a une voix très puissante. On a utilisé le côté réellement lyrique de sa voix. Elle a reçu les trois titres avant qu’elle ne passe au studio. On a fait plusieurs essais et elle a enregistré dans la foulée, ça a pris une petite journée. Marina quant à elle slame sur le compte-rendu d’une autopsie réelle, qu’on a chopé sur Internet. »
Dissection, putréfaction, autopsie au rendez-vous ! Une description sans faille !
« C’est principalement Fred (Houriez, basse) qui écrit les chansons. Il se documente beaucoup, notamment des lectures de bouquins médicaux et scientifiques. Les thèmes de l’album sont tirés de la vie et du travail d’un pionnier : André Vésale, un anatomiste du 16e siècle, un des premiers à avoir fait des tranches pour représenter le corps humain. Il a développé les planches d’anatomie… »
Putrid Offal, la mort au quotidien, la mort comme philosophie de vie ?
P.R.: « Il y a quelques années, j’ai eu un sérieux accident de voiture, j’ai connu l’état d’inconscience, je m’en suis remis physiquement, mais c’est une expérience qui a changé ma vie, mon rapport à la vie et au final, disparaître ne me semble plus si dramatique que ça. Je fais beaucoup de choses, j’en profite beaucoup, au maximum, c’est une mécanique fragile, il ne faut jamais l’oublier. »
F.P. : « La mort ? Le plus tard possible ! Je veux partir sans être un légume, je préfère mourir en bonne santé. On est entouré de gens qui souffrent trop longtemps, mais il y a aussi ceux qui sont partis trop tôt… Mon idée de la vie, c’est la famille avant tout, et juste après la musique : en écouter et en jouer, être ensemble entre amis avec de la bonne bière. »
PUTRID OFFAL
ORIGINE : Douchy-les-Mines (59)
LINE-UP : Franck Peiffer (chant), Phil Reinhalter (guitare), Frédéric Houriez (basse), Laye Louhenapessy (batterie)
MERCH : putridoffal.bandcamp.com/merch
FACEBOOK : putridoffal
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