Que dire si ce n’est que Nightmare a toujours eu le « truc » pour se sortir la tête de l’eau, même quand le sort semble s’acharner sur lui ?! En effet, après le départ surprise de Maggy Luyten survenu en 2019, la formation grenobloise a su repartir du bon pied en recrutant la talentueuse Madie au chant, leur permettant ainsi de mettre en boite, Aeternam, sans doute son meilleur opus à ce jour !

Propos de Madie (chant) recueillis par Axl Meu


Salut Madie ! Cela n’aura échappé à personne, tu es la nouvelle recrue de Nightmare. Comment as-tu été amenée à rejoindre le groupe ?

Pour commencer, je tiens à dire que je ne connais pas Yves (Campion, basse) depuis très longtemps. Cependant, lui, il m’aurait repérée lors d’un concert que je donnais avec Faith In Agony, mon premier groupe. À l’époque, il nous avait fait confiance et proposé d’ouvrir pour Ultra Vomit à l’Ilyade à Grenoble le 31 mars 2018. Puis, suite au départ de Maggy Luyten, Yves me contacte et me fait part des difficultés qu’il rencontre au sein de Nightmare. C’est alors qu’il me propose de tester quelques idées et de voir comment je me débrouillerais sur des morceaux tirés de Dead Sun. Et ça a plutôt bien fonctionné dès le début, pour tout le monde, je dois dire. Par la suite, il nous a fallu reprendre une date le 27 juillet 2019 (dans le cadre du Panic! Open Air, ndlr). Ce que l’on a fait. Et, malgré une météo vraiment pas terrible, ça s’est vraiment bien passé pour le groupe et moi, ce pourquoi le groupe a décidé de me garder.

Nous voilà donc avec Aeternam. Est-ce que tu peux me le présenter, et par la même occasion, me dire si ses morceaux étaient déjà composés avant que tu n’arrives dans le groupe ? 

L’ensemble des riffs étaient déjà composés avant, mais l’ensemble n’était pas encore structuré. Il a donc fallu tout agencer ensemble : les thématiques, les paroles, les morceaux. Personnellement, j’y ai ajouté ma touche personnelle en respectant les thématiques propres au groupe. Mon projet était de rendre hommage au groupe – dont la formation remonte à 1979 mine de rien – tout en incorporant à mes textes les thématiques qui lui sont chères, comme celle de l’horreur.

Comme tu dis, Nightmare a quand même une carrière assez colossale. Toi, tu débarques, personne ne te connait… Ce n’est pas trop dur de s’imposer ? Surtout quand on arrive dans un groupe avec autant d’expérience, d’album…

Je ne suis pas la plus jeune, c’est déjà ça ! (Rires) Par contre, la dernière arrivée, oui. Il a fallu se faire confiance, s’apprivoiser les uns les autres, faire connaissance, même si moi, de mon côté, je connaissais déjà Niels (Quiais, batterie, ndlr). Mais finalement, ça s’est fait très rapidement pour finir. Leurs idées me convenaient, et vice-versa. Et ça n’a pas pris beaucoup de temps que l’esprit du groupe se consolide, et ça s’est vraiment ressenti lorsque nous sommes allés tourner les clips pour « Aeternam » et « Lights On ». On a vraiment passé trois journées merveilleuses. C’était sans doute vraiment l’un des moments les plus marquants de ma vie d’artiste, et pour le groupe aussi. 

Concernant Aeternam, on y retrouve un côté vraiment « Thrash Metal » qui contraste pas mal avec les mélodies mises en relief par les parties de clavier…

Alors, on n’a pas enregistré l’album ensemble, car Franck (Milleliri, ndlr) et Matt (Asselberghs, ndlr), nos deux guitaristes, ne sont pas de Grenoble. Les prises de guitare se sont donc faites à distance. C’était un peu difficile de tout mettre en commun, mais ça l’a fait. D’habitude, le groupe enregistre ensemble, mais là, à cause de la crise actuelle, ce n’était tout simplement pas envisageable. Donc du coup, les parties de guitare ont été enregistrées dans le studio de Matt, à Macon… Et le reste, à savoir, les voix, la basse, la batterie, le reste a été enregistré au SunTzu, chez Eliott Tordo, un producteur et ingénieur de talent ! Puis, l’ensemble est parti au mastering en Italie. 

Concernant la couleur de l’album, elle est teintéee des styles, certes différents, mais complémentaires de nos deux guitaristes. Certains riffs ont été composés par Matt, d’autres par Franck… Pour ce qui est de Matt, c’est clair, on ressent vraiment ce côté bien Metal typés U.S. très moderne, très thrash, tandis que Franck a, lui, une approche beaucoup plus « Power Metal », « Heavy Metal » de la musique.

« Pour moi, Nightmare, ce n’est pas une chanteuse entourée de quatre musiciens, mais bien une entité à part entière »

Comment Yves t’a-t-il accompagnée lors des sessions d’écriture et d’enregistrement ? T’a-t-il donné des conseils pour le chant ?

Je peux chanter de tout, même si je dois avouer que je ne suis pas nourrie des anciens albums du groupe avant d’entrer en studio. Il faut dire que tout est allé très vite pour moi et que je n’ai guère eu le temps de m’immerger totalement dans son univers. Cela dit, avant mon intégration, j’ai quand même eu le temps de bosser un maximum sur Dead Sun et The Burden Of God… Mais oui, je n’ai pas eu le temps d’approfondir cette culture Heavy Metal chère au groupe. Cependant, en maître absolu de la mélodie, Yves a su me guider et me pousser dans mes retranchements… Il a vraiment assuré son rôle de coach jusqu’au bout !

À côté de Nightmare, tu évolues également dans Faith In Agony. Tu es passée du jour au lendemain d’un statut « semi-pro » à celui de « professionnel ». Pour toi, j’imagine que c’est la consécration ! 

Oui, complètement, c’est un bond en avant que je n’avais ni pressenti, ni anticipé, ni cherché à faire. Ça m’est tombé sur le nez sans que je m’y attende, et c’est vraiment génial. En tout cas, j’ai vraiment hâte de concrétiser l’ensemble et de vivre tout ça ensemble, à cinq sur scène. Car pour moi, Nightmare, ce n’est pas une chanteuse entourée de quatre musiciens, mais bien une entité à part entière. Et il faut que ça se ressente, et pour ça, rien de mieux qu’un concert ! 

En ce moment, crise sanitaire oblige, tout est repoussé, voire annulé. Cela dit, quel est votre plan pour défendre ce nouvel album ? 

C’est surtout Yves qui s’occupe de la partie « booking », et par chance, il a réussi à reporter toutes nos dates. Aujourd’hui encore, il continue de saisir des opportunités à droite et à gauche… Donc, si tout va bien, 2021 sera une année mouvementée pour Nightmare, assez dense en concerts. Du moins, c’est ce que l’on espère, car la COVID-19 a déjà fait assez de mal à la scène, et au secteur culturel en général. 

Et en attendant, qu’allez-vous faire ? 

Déjà, on a sorti deux clips, un troisième devrait arriver sous peu… (interview passée en septembre, ndlr). Aussi, à côté, on compte rester actifs sur les réseaux sociaux. Comme beaucoup, nous prenons notre mal en patience ! 


Nightmare, c’est : 

Madie : Chant 

Franck Milleliri : Guitare 

Matt Asselberghs : Guitare 

Yves Campion : Basse 

Niels Quiais : Batterie 

Discographie : 

Waiting For The Twilight (1984)

Power Of The Universe (1985) 

Cosmovision (2001)

Silent Room (2003)

The Dominion Gate (2005)

Genetic Disorder (2007)

Insurrection (2009)

The Burden Of God (2012)

The Aftermath (2014)

Dead Sun (2016)

Aeternam (2020) 

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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