Avec United $tate$ of Anarchy, EvilDead met enfin un terme à 28 années d’attente ! Il faut dire qu’entre les reformations, changements de line-up et autres soucis internes liés à la vie d’un groupe, ses membres n’avaient jamais vraiment eu le temps de se poser et de travailler sur l’album. Mais, c’est de l’histoire ancienne. Retour ensemble avec Juan Garcia et Rob Alaniz, deux pionniers de l’identité sonore d’un groupe culte de la scène Thrash américaine !
Propos de Juan Garcia (guitare) et Rob Alaniz (batterie) recueillis par Axl Meu
EvilDead nous revient enfin avec un nouvel album, son troisième… Il arrive 29 ans après la parution de The Underworld. Comment expliquez-vous que les fans aient dû attendre aussi longtemps ?
Juan Garcia (guitare) : En fait, EvilDead s’est séparé une première fois après la parution du Live… From The Depths Of The Underworld en 1992. Puis, courant 2008-2009, nous décidons de nous reformer, mais à la suite d’une tournée remplie de succès – en compagnie de Diamond Head et Prime Evil, et de quelques autres dates en Europe -, le groupe se sépare à nouveau. Finalement, nous finissons par remettre le couvert une nouvelle fois en 2016, mais cette fois-ci avec notre premier chanteur, Phil Flores. Dès lors, les choses prennent une autre tournure, nous commençons à enregistrer tout un tas de démos, puis l’album. Parfois, les choses mettent plus de temps à se mettre en place, à prendre forme, c’est tout.
Rob Alaniz (batterie) : En fait, une grosse majorité des morceaux d’United $tate$ of Anarchy avaient été composés just’après la sortie d’Annihilation Of Civilization… Donc finalement, on peut facilement s’apercevoir que le style d’EvilDead n’a pas si évolué que ça. Ce nouvel album s’inscrit dans la lignée des deux premiers !
N’aviez-vous pas peur que l’on vous ait oubliés après toutes ces années d’absence ?
Rob Alain : Pour être honnête, nous avons repris sans trop nous faire d’idées. Cela dit, nous avons été vraiment surpris et honorés d’apprendre qu’autant de jeunes nous suivaient… Et vraiment, ça nous a vraiment encouragés à poursuivre ainsi.
Juan Garcia : Je savais que l’on avait un fan-base « underground » assez solide… Je savais également que beaucoup voulaient que le groupe se reforme, et c’était plutôt bon signe pour nous. Aujourd’hui, nous sommes vraiment contents de pouvoir remettre le couvert, et nous ne faisons pas cela pour la gloire.
Pourquoi votre première formation de 2008-2012 n’avait-elle pas abouti à un premier opus ?
Rob Alaniz : Le line-up du groupe était problématique. Pas besoin d’en dire plus, ce nouveau line-up est bien plus productif !
Juan Garcia : Cependant, à l’époque, nous avions toute de même donné un tas de très bons concerts et avions même fait paraître une première version de « Blasphemy Divine » avec Steve Nelson au chant. Aussi, quand nous nous sommes reformés pour la première fois, le groupe n’avait pas pour ambition d’enregistrer un album. On voulait juste donner des concerts… Cependant, au fils des mois, suite aux problèmes que nous avons rencontrés, nous avions pensé bon mettre la machine sur pause et voir un peu comment les choses évolueraient… Par moments, ça ne sert à rien de forcer le destin… Désormais, tout ce qui compte, c’est que nous sommes revenus avec un excellent nouvel album !
Quand avez-vous sérieusement commencé à songer à cet album ?
Juan Garcia : Nous nous sommes sérieusement penchés sur cet album en 2016, quand Phil (Flores, chant) est revenu dans le groupe. Nous avions alors commencé à enregistrer de nouvelles démos avec Bill Metoyer, notre producteur, et immédiatement, nous nous sommes aperçus que la « vibe » d’EvilDead était là… Clairement, l’inspiration était au rendez-vous ! Nous avons tous apporté notre pierre à l’édifice pour sortir le meilleur des albums possible !
Ce nouvel album, vous pouvez me le présenter ?
Rob Alaniz : Au départ, l’album devait au départ s’intituler « Rise Of Evil », mais nous avons finalement opté pour United $tate$ of Anarchy quand nous avons vu la tournure que prenait son propos ! Souvent, les thématiques sont en lien avec la politique…

« Nous avons été vraiment surpris et honorés d’apprendre qu’autant de jeunes nous suivaient »
Est-ce que vous pouvez développer à ce sujet ?
Rob Alaniz : L’album fait allusion à la crise à laquelle nous faisons face aux États-Unis. Nous y proposons notre propre vision du monde. Aussi, en ces temps tumultueux, nous avons décidé de ne pas faire semblant, d’y aborder toutes les problématiques en lien avec la religion, l’environnement, les différentes classes sociales, et la politique. Mais avant tout, il nous semblait inutile de prendre position. Nous évoquons tout cela sans pour autant émettre de quelconques jugements.
Juan Garcia : En ce qui concerne les paroles de cet album, elles sont bien profondes et peuvent engager plusieurs niveaux de lecture. Et il ne fait aucun doute qu’elles correspondent bien à l’identité d’EvilDead. C’est simple, United $tate$ of Anarchy est un album d’EvilDead pur jus.
Oui, justement, EvilDead fait du EvilDead : c’est du thrash classique. Quelle est votre recette pour composer une bonne chanson de Thrash Metal ?
Rob Alaniz : Le riff. Tout repose sur le riff ! Rien que le riff ! Et les accroches, également.
Juan Garcia : Oui, tout commence par le riff de guitare, et aussi une partie de batterie solide, qu’elle soit « groovy », entraînante, ou bien effrénée. Aussi, il faut que l’ensemble respire, ne pas trop en faire. Donc, il n’y a pas vraiment de formules pré-établies. Il faut tout simplement que ça soit agréablement pour les oreilles, et bien sûr, bien lourd !
Malgré la crise sanitaire, avez-vous pu enregistrer l’album ensemble ?
Rob Alaniz : Nous avons commencé par enregistrer les démos de l’album, il y a trois ans en compagnie de Bill Metoyer, notre producteur. Mais c’est finalement en 2019 que nous sommes entrés au studio pour enregistrer l’album. Donc, le gros d’United $tate$ of Anarchy était déjà dans la boîte en mars/avril 2020…
Juan Garcia : Pour compléter ce que dit Rob, nous avons investi le studio d’enregistrement à Los Angeles le 7 novembre 2019. Nous avons fait cela en plusieurs temps. Dans un premier, j’y ai enregistré mes parties, ainsi que Rob et Albert. Puis, par la suite, Karlos (Medina, basse, ndlr) nous a rejoints pour enregistrer les siennes. Après l’enregistrement des parties instrumentales, Phil a donné le meilleur de lui-même pour pondre les meilleures pistes de chant possible. Et à titre personnel, je dois dire que Phil m’a vraiment surpris. Il a vraiment assuré…
Vous avez fait appel à Ed Repka pour l’artwork. Une formalité pour vous ! Quelques mots ?
Juan Garcia : Ça faisait un moment que nous avions cette idée de pochette en tête, depuis les années 90 je dois dire. En fait, nous nous sommes directement inspirés de l’affiche du film Soylent Green, paru dans les années 70, et aussi des émeutes survenues à Los Angeles en 1992 pour son concept. Bien sûr, Ed a ajouté ses propres idées… C’est un artiste emblématique de la scène, et nous sommes très contents d’avoir pu collaborer avec lui pour chacun des albums que nous avons sortis.
Malgré la crise sanitaire, prévoyez-vous de tourner pour mettre en avant ce nouvel album ?
Juan Garcia : C’est le projet ! En tout cas, une fois que la pandémie sera derrière nous, dès que nous pourrons tourner en toute sécurité, nous tournerons afin de promouvoir ce nouvel album. D’ailleurs, nous avons vraiment hâte de défendre cet album et de jouer tous ces nouveaux morceaux sur scène.
Allez-vous rééditer vos deux premiers albums, Annihilation of Civilization et The Underworld ?
Juan Garcia : C’est en projet… Nous en parlons avec notre label, Steamhammer/SPV, et il se peut que cela fasse en 2021. Nous avons quelques bonnes idées en réserve, mais pour le moment, nous nous concentrons sur la promotion de ce nouvel album.
EvilDead, c’est :
Rob Alaniz : Batterie
Juan Garcia : Guitare
Phil Flores : Chant
Albert Gonzales : Guitare
Karlos Medina : Basse
Discographie :
Annihilation of Civilization (1989)
The Underworld (1991)
Live… From The Depths of the Underworld (live-1992)
United $tate$ of Anarchy (2020)
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