Avec la crise sanitaire, c’est l’ascension fulgurante de Jinjer qui a été mise à mal. Souvenez-vous, alors en pleine tournée promotionnelle, la formation ukrainienne, comme toutes les autres, avait dû faire une croix sur ces envies de concerts… En attendant que tout rentre dans l’ordre, elle a décidé de faire plaisir à ses fans en leur offrant ce tout nouveau live, son premier, capté à Melbourne en mars dernier ! L’occasion pour nous de faire le point avec Tatiana Shmaylyuk, sa chanteuse.

Propos de Tatiana Shmaylyuk (chant) recueillis par Axl Meu


Comment te sens-tu en ce moment malgré la crise sanitaire ? J’ai vu que vous avez réussi à donner quelques concerts en septembre dernier malgré tout…

Oui, c’est vraiment difficile. Ça fait quoi ? Six mois que nos libertés sont restreintes et que nous ne pouvons pas nous produire normalement… Mais, comme tu dis, nous sommes parvenus, malgré tout, à donner six concerts en Allemagne et Suisse dernièrement. C’était vraiment super, car en fait, ça nous a donné un peu d’espoir. Si ça continue, peut-être que nous pourrons nous produire à nouveau en 2021 (interview passée en octobre, avant l’annonce d’un deuxième confinement, ndlr), même si tout ne rentrera pas dans l’ordre aussi vite que nous le croyons. 2021 sera certainement « l’année du rétablissement ». Peut-être que les promoteurs organiseront beaucoup plus de concerts en mode « social-distancing »…

Est-ce que tu peux revenir sur ces concerts que vous avez donnés en Allemagne et en Suisse ? 

Oui, bien sûr… Ces concerts étaient vraiment différents de ceux que nous donnons d’habitude, car le public était assis tout du long. Mais rien ne tuera la « vibe ». Les fans ne pouvaient peut-être pas secouer leur tête aux premiers rangs, mais c’était tout comme, car tu peux très bien rester assis, crier et t’amuser. Donc, c’est cool. Ça reste une expérience très particulière malgré tout ! 

Votre dernière « vraie » date, c’était dans le cadre du festival mexicain Hell and Heaven Festival… Chaque groupe annulait les uns après les autres, mais vous, vous avez décidé de vous produire quand même quoi qu’il arrive…

Nous étions en pleine tournée américaine… On revenait d’Australie, mais nous savions que quelque chose ne tournait pas rond, que nous serions rattrapés par l’actualité un jour ou l’autre. Cependant, nous avons essayé de nous rassurer, de nous dire que tout allait bien se passer quoi qu’il arrive. Bref, nous pensions à l’époque que nous irions au bout de notre tournée. Nous arrivons donc au Mexique… Mais, à peine arrivés, notre promoteur nous explique que le reste de notre tournée était annulé. Donc, puisque nous étions sur place, pourquoi ne pas nous produire tout simplement ? Il fallait le faire ! Et, je dois dire que c’était étrange, car nous étions le tout dernier groupe à nous produire… Après cette date, nous sommes directement partis nous confiner !

L’actualité de Jinjer, c’est ce nouvel album « live » : Alive In Melbourne. Est-ce que tu pourrais me le présenter ?

En premier lieu, j’aimerais préciser que l’idée de ce « live » n’est pas de moi… Si je me souviens bien, elle vient de notre manager et de notre bassiste, Eugene (Kostyuk, ndlr). Mais moi, en ce qui me concerne, je n’ai pas vraiment pris part à ce projet. Je dois même avouer ne pas être fan de ce genre d’albums et ne pas avoir encore pris connaissance du rendu-final du nôtre ! Tout ce que je peux te dire, c’est que l’on avait engagé des gars pour immortaliser quelques-uns de nos shows australiens, car à chaque fois que nous visitons un nouveau pays ou bien un nouveau continent, nous essayons toujours d’archiver notre visite pour montrer à nos fans de quoi ça a l’air sur place ! 

« C’était vraiment cool de voir que des gens de cette partie-là du globe mouraient d’envie de nous voir en concert »

Ce premier album « live » a donc pour vocation d’immortaliser votre premier séjour en Australie, et on peut clairement ressentir une certaine ferveur des fans à l’écoute de l’objet…

Oui, c’était génial ! L’Australie ne nous a aucun cas déçus, comme aucun des autres pays que nous avons visités d’ailleurs. Je veux dire, par moments, à force de te produire dans tels ou tels pays, il peut t’arriver d’avoir peur de lasser les gens, mais à la fin, le public a toujours été au rendez-vous, enthousiaste. Par chance, il n’est jamais allé voir ailleurs… Mais quand tu vas à la rencontre de nouveaux fans, d’un nouveau pays, c’est vraiment une autre histoire. Pour l’Australie, on ne savait vraiment pas à quoi s’attendre, même si les réseaux sociaux nous avaient informés qu’un tas de fans nous attendaient sur place ! Mais clairement, c’était vraiment cool de voir que des gens de cette partie-là du globe mouraient d’envie de nous voir en concert. Pour nous, Ukrainiens, c’est assez dingue quand on y repense ! 

Est-ce que tu peux me parler de la setlist de cet album-live ? Comment avez-vous fait pour présenter votre répertoire à ces fans qui vous découvraient sur scène ?

Encore une fois, puisque c’était notre première fois en Australie, nous avons essayé de travailler notre setlist de sorte à satisfaire le plus de personnes : ceux qui nous écoutent depuis très longtemps, et ceux qui nous ont découverts avec Macro. Donc, nous avons pensé qu’il serait intéressant de jouer au moins deux morceaux de chaque album… Parmi ces eux, je ne compte pas nos deux premiers EPs, Objects In Mirror Are Closer Then They Appear et Inhale. Do Not Breathe, car ils ne correspondent plus tellement à ce que sommes aujourd’hui…

Est-ce que tu peux revenir sur la production-même de cet album ? Comment le son et les images de cet album-live ont-ils été traités ? 

Je ne saurais trop te dire. Il faut demander à Eugene, notre bassiste. C’est lui qui a toutes ces informations… Je ne me suis jamais occupé de cette partie-là ! 

À ton avis, ce « live » peut-il faire office de « bonne introduction » à tous ceux qui ne connaissent pas encore bien le groupe ?

Eh bien, oui, j’espère ! Je ne l’ai pas encore vu, comme je t’ai dit, mais je dirais que ce DVD est un peu notre nouvelle carte de visite ! En fait, je pense qu’il peut vraiment donner une idée de l’énergie que nous revendons sur scène. Tu sais comment ça se passe dans un studio d’enregistrement… Tout est mixé, masterisé de telle sorte que le rendu final soit parfait. Mais en général, les albums trop produits finissent par fausser les compétences du groupe. En vrai, tu écoutes l’album, mais ça ne te dit pas si les musiciens sont bons, oui ou non…

L’attente est longue… Comment fais-tu pour passer le temps en ce moment ? Jinjer s’est-il penché sur l’écriture du successeur de Macro ? 

Oui, bien sûr… Pendant le confinement, j’étais coincée en Californie, donc j’ai dû m’occuper sur place, comme en enregistrant quelques vidéos personnelles que l’on peut retrouver sur ma page. Quant aux autres membres du groupe, ils ont, en effet, commencé à écrire de nouveaux morceaux. Après tout, en tant que musiciens, il n’y avait rien d’autres que l’on puisse faire, à part composer, donner des « lives » en stream… Pour le moment, le plus important pour Jinjer, c’est de continuer de donner des nouvelles à nos fans, tout simplement de leur montrer que nous sommes toujours dans le game !


Jinjer, c’est : 

Vladislav Ulasevich : Batterie

Tatiana Shmaylyuk : Chant 

Eugene Kostyuk : Basse

Roman Ibramhalilov : Guitare 

Discographie : 

Cloud Factory (2014)

King Of Everything (2016)

Macro (2019)

Alive In Melbourne (LIVE-2020)

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.