Le vendredi, la rédaction d’Heretik Magazine vous donne rendez-vous sur ses platines et passe en revue ses dernières écoutes ! Plus connu, moins connu, plus vieux, moins vieux, une chose est sûre, tout le monde y passera !
Par la rédaction
DELUGE
ÆTHER
Post Black Metal
Metal Blade
Après cinq années, Déluge reprend le large ! Patience et persévérance ont mené le groupe vers de nouveaux rivages. Ægo Templo est un album audacieux, plus expérimental que son prédécesseur, et dont l’étiquette Black Metal n’est finalement qu’une roche érodée par d’autres influences stylistiques. En effet, l’empreinte Hardcore est davantage présente ! Au milieu de ce torrent, on y retrouve aussi le saxophone Matthieu Metzger, ou encore Tetsuya Fukagawa d’Envy, qui ponctue l’album de récits japonais. Ainsi Déluge et ses « guests » jouent sur l’ambiguïté d’Ægo Templo…. Suis-je le temple, où est-ce le temple de l’ego ? Au travers de leur musique, les Français questionnent l’égoïsme et l’égocentrisme. Bref, par le biais de riffs puissants typés « Black Metal » soutenus par une batterie novatrice : Déluge signe là un très bel album qui colore de bleu et d’or la fin de l’année 2020.
Thomas Deffrasnes
LOUDBLAST
MANIFESTO
Death Metal
Listenable Records
Burial Ground avait conduit Loudblast vers un état d’esprit et une philosophie indéniablement tournés vers le Black Metal, sans doute amené par Alex Lenormand et Drakhian… Et malgré un changement de line-up conséquent (avec l’intégration de Jérôme Point-Canovas à la guitare, et de Fred Leclercq à la basse), la formation de Lille renoue une nouvelle fois avec des sonorités sombres et extrêmes. Disons-le clairement, Manifesto est une machine de guerre qui fait plier toute velléité de résistance. Cependant, moins mises en évidence, les touches Black s’insinuent de façon extrêmement subtile dans des compositions estampillées Death, toutes d’une redoutable efficacité : l’univers et les arrangements « Black » venant enrichir des titres puissants et radicaux (« Promethean Fire », « Todesbried », « Infamy Be To You ») ! En bref, malgré l’absence d’RV Coquerel, qui a dû laisser sa place à Kevin Foley (ex-Abbath, ex-Immortal), Loudblast, sans se réinventer, a su passer un nouveau cap artistique ! Bien à eux !
Fred
MR. BUNGLE
THE RAGING WRATCH OF THE EASTER BUNNY DEMO
Crossover
Ipecac Recordings
Et dire qu’on avait failli faire l’impasse sur le retour de Mr. Bungle, emblématique formation de Los Angeles, montée – entre autre – par Trevor Dunn (Fantômas), Trey Spruance (Ex-Scourge), et Mike Patton (Faith No More, Dead Cross, Fantômas), auteure de trois superbes albums, tous aussi ‘’déglingos’’ les uns que les autres, avant de disparaître en 2004, sans vraiment raisons donner. 2019, puis 2020, une crise sanitaire, une impulsion, et surtout, une formation qui va renaître de ses cendres et s’entourer de deux autres monstres de la scène extrême (Scott Ian et Dave Lombardo) pour revisiter façon « 2020 » sa démo de 1986 The Raging Wrath of the Easter Bunny et l’augmenter de trois morceaux inédits (« Methematics », « Eracist », « Glutton For Punishment ») et deux reprises : « Loss For Words », de Corrosion Of Conformity, et de « Speak English Or Die » de S.O.D., en version espagnole ! Bref, en quelques mots, ses protagonistes – comme l’illustre finement ce « bordel » Crossover – n’ont pas perdu leur « truc » à eux, et signent un retour bien réussi, et propre. Vite, la scène !
SCOUR
BLACK (EP)
Black Metal
Nuclear Blast
Scour n’est pas un super-band comme les autres. Composée d’Adam Jarvis (Pig Destroyer), Mark Kloeppel (Misery Index), Derek Engemann (Phillip H. Anselmo & The Illegals) et John Jarvis (Agoraphobic Nosebleed) et de Phil Anselmo, la formation évolue dans un registre Black – un style surprenant quand on connaît le pédigrée des musiciens impliqués – et avait entamé une trilogie (avec Scour en 2015, et continuée en 2017 avec Red), à laquelle ils mettent fin avec Black. Toujours aussi radicale, extrême, dans sa manière d’agir et de penser, la formation semble avoir placé la barre plus haut en greffant à son Black Metal tout un tas d’éléments de Crust, Grind, et Slam Death sur une ribambelle de morceaux – six au total – qui ne dépassent que très rarement les trois minutes. C’est simple, ici, Scour n’est pas là pour faire dans la dentelle, ça blast à mort, ça hurle de partout sur un fond particulièrement macabre et étouffant. On a été bluffés.
Axl Meu
SKELETHAL
UNVEILING THE THRESHOLD
Death Metal Old-school
Hells Headbangers
Unveiling The Threshold, le deuxième album du groupe Skelethal, ne révolutionnera certainement pas le style, mais qu’importe, car ce n’est pas l’objectif ici. En effet, la formation évolue dans un gros Death à l’ancienne qui tâche, le style qui pourrait clairement soulever un semi-remorque en deux-temps trois-mesures. Bref, c’en est à croire que les Lillois s’en sont allés se ressourcer directement dans les berceaux du genre, à Tampa ou bien à Stockhölm. Entre Dismember et Morbid Angel, les compositions – comme le mixage (réalisé par Greg Wilkinson) – rendent compte d’un Death « roots » qui trouve ses racines dans l’underground. Pour la faire courte, Unveiling The Threshold est un album qui s’adresse aux nostalgiques des années 85/90, comme à celles et ceux qui voudraient (re)découvrir ce style. Petite aparté pour parler de la cover réalisée par le bien connu Eliran Kantor, qui aura su une fois de plus retranscrire parfaitement la virtuosité et la lourdeur des compositions par sa peinture d’un paysage désolé, s’autodétruisant par la puissance des vagues océaniques !
Baldric Auvray
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