Depuis leur retour sur les planches en 2017, la rédaction d’Heretik Magazine suit le parcours des hardcoreux de Forest In Blood. Deux ans après Pirates (2018), ils nous sont revenus tout dernièrement avec Haut et Court, un album qui – une nouvelle fois – ne transgresse en rien les gimmicks du style dans lequel ils évoluent depuis leurs débuts : un Hardcore efficace, le vrai, celui qui distribue des patates par paquets de cent dans le pit ! Interview !

Propos de Hervé Marguet (guitare) recueillis par Axl Meu


Est-ce que tu peux revenir sur ce qui vous a motivés à revenir avec ce nouvel album, Haut et Court ? 

En fait, ce qui nous a poussés à continuer, à sortir Haut et Court, c’est l’accueil qui avait été réservé à Pirates, l’album qu’on a sorti il y a deux ans ! Je veux dire, les retours étaient très encourageants… Comme tu le sais sans doute, Forest In Blood avait disparu de la circulation depuis pas mal d’années… Nous, de notre côté, nous continuions de suivre la scène Hardcore, mais à côté, on ne faisait plus grand chose… Mais l’accueil qui a été réservé à ce premier album a clairement dépassé nos attentes ! Tout de suite, beaucoup nous ont contactés pour nous faire produire : il y a eu des écoutes, des clics… On était assez surpris. Donc, naturellement, nous avons pensé qu’il serait bon de nous pencher sur la suite. 

J’imagine que Forest In Blood a pu compter sur la solidarité « underground ». Laquelle des scènes vous a-t-elle le plus épaulés ? La scène « Hardcore » ? La scène « Metal » ? 

Nous ne sommes pas vraiment installés auprès des groupes émergents de la scène parisienne. Mais là, tout de suite, je pense aux gars de Rennes, aux gars de Cherbourg, de Caen, de Nantes, d’Angoulême… Tous ces gars qui organisent des concerts depuis très longtemps, des gars sur lesquels nous avons pu compter pour nous faire jouer dès que nous sommes revenus sur le devant de la scène. Pour eux, c’était comme si nous n’étions jamais vraiment partis… Merci à eux !

Vous revenez donc avec ce nouvel album, c’est Haut et Court. Dans quel état d’esprit avez-vous commencé à travailler sur ce nouvel opus ? 

Je dirais que l’état d’esprit était le même par rapport à Pirates. En fait, nous avons pris assez peu de temps pour composer l’album, tout simplement parce que nous voulions que l’ensemble soit « brut », sans artifice… Tout est venu assez naturellement. En fait, par le passé, il nous est arrivé de nous attarder sur des détails superficiels. Donc, là, l’idée était d’aller à l’essentiel…

Encore une fois, Forest In Blood propose un Hardcore qui s’oriente plus vers ce que Hatebreed propose en termes de puissance… Pour vous, c’est naturel d’évoluer dans ce style ? 

Je ne sais pas si c’est naturel de fonctionner ainsi. En tout cas, quand nous écrivons un morceau, nous misons sur la spontanéité de notre propos. Naturellement, nous allons vers ce que nous savons faire le mieux ! En général, tu as des influences extérieures, et il est possible qu’elles t’influencent sans que tu ne t’en aperçoives. Dès que tu t’imposes une « deadline », automatiquement et naturellement, tu sors un tas de riffs qui collent avec ce que tu ressens dans la vie de tous les jours. 

Concernant Haut et Court, il comporte un morceau qui s’intitule « Répression », il fait partie de ceux qui introduisent d’autres morceaux dans l’album… En tout cas, c’est l’impression que nous donne cet album ! Haut et Court peut s’écouter d’une seule traite…

L’idée, c’était exactement ça ! Quand on a écrit Pirates, on voulait l’écouter d’une seule traite. Aujourd’hui, beaucoup n’achètent qu’un, voire deux morceaux en streaming. Mais en général, ce n’est pas trop représentatif de ce qu’un artiste a à proposer, même si moi-même, je ne me considère pas tellement comme un artiste à part entière. Puis même, c’est faire justice à un artiste que d’écouter son album dans son intégralité. Si on ne le fait, il est possible qu’on ne comprenne pas le message que veut véhiculer… L’idée, une nouvelle fois, c’est de composer un opus qui puisse s’écouter d’une seule traite. Trente minutes qui te font voyager dans un endroit particulier, et puis c’est tout ! 

Crédit photo : Alex Garbowski

« On voulait garder l’esprit « Pirates » : aller au bout des choses, vivre les choses à 100%, comme si c’était la dernière fois que tu les faisais« 

Une nouvelle fois, il y a du chant, de l’anglais, du français… Et une thématique forte abordée, laquelle ? Est-ce que tu peux revenir sur le concept, la thématiques abordées par l’album ? 

La thématique, elle est claire. On voulait garder l’esprit « Pirates » : aller au bout des choses, vivre les choses à 100%, comme si c’était la dernière fois que tu les faisais. Aussi, comme à notre habitude, nous traitons de thématiques en lien avec l’esprit « pirates » : ces gens qui se battaient pour leurs valeurs, des idées qui leur étaient chères, des idées qui leur valaient d’être pendus, d’où le fameux « Haut et court ». Le message que nous voulons faire passer n’est pas le plus révolutionnaire, mais il nous convient ! Nous sommes du genre à penser qu’il est important d’aller au bout de ses convictions, de ses idées. C’est un peu ça l’esprit du groupe ! 

Quand Haut Et Court a-t-il été composé ? Pendant le confinement ? 

Non, non ! Haut et Court a été composé courant septembre/octobre de l’année dernière, et il a été enregistré en décembre 2019. Il devait initialement sortir en juin/juillet, car nous avions beaucoup de dates à assurer, notamment le The Day Of Hardcore, le Rip Fest, le Hellfest, une autre avec Gatecreeper, que nous avions organisée… Mais finalement, tout est tombé à l’eau. Bref, on ne voulait pas sortir l’album pendant le confinement, mais finalement, le reconfinement a pointé le bout de son nez, donc… On ne pouvait plus attendre pour le sortir. À un moment, il fallait avancer, prendre une décision et le sortir ! 

Est-ce que vous pouvez me dire où vous avez enregistré Haut et Court ? 

Pour Pirates, nous nous étions entourés de Francis Caste, mais pour ce nouvel album, nous avons confié la production à Andrew Guillotin, de l’Hybrid Studio. Il nous a apporté des enseignements, sur notre manière d’enregistrer. Il voulait une batterie « brute », assez Hardcore dans l’âme, et laisser les micro-défauts pour rendre l’ensemble plus vivant. On a passé beaucoup de temps chez lui, à essayer des amplis… Ce qui n’était pas forcément le cas chez Francis… Mais là, c’était différent, nous avions deux mois devant nous, donc nous avons pu prendre le temps de nous poser les bonnes questions. Là, on s’est dit qu’il nous fallait une guitare à droite et une autre à gauche pour avoir un effet de « stéréo » et un rendu assez large. 

Qu’allez-vous faire maintenant que l’album est sorti ? Avez-vous l’impression que Haut et Court fait partie de ces albums « sacrifiés » à cause de la pandémie ?

Je ne suis pas d’accord avec toi. Désolé, mais je trouve que sortir un album aujourd’hui est finalement une bonne option. Il bénéficiera d’une première sortie, celle-ci, ce qui laissera le temps aux fans s’approprier notre nouveau répertoire… Puis une fois que les fans l’auront digéré, là, nous pourrons – enfin, je l’espère – partir en tournée, et faire parler à nouveau de l’album. En général, tout va trop vite, l’album vient juste de sortir que la tournée promotionnelle est déjà finie…

Y a-t-il des groupes que tu aimes particulièrement dont tu voudrais nous parler ?

Je suis toujours en train de découvrir… J’adore Wolfpack, ils ont pris une tournure incroyable… Je trouve qu’on a une superbe scène française ! On a fait une date avec eux, et ils sont de plus en plus « gros » ! Ça envoie ! Ensuite, de Rouen, j’aime bien Elephants, bien que je ne les ai jamais vus encore… Puis, après, je suis resté sur certains classiques, comme Converge


Forest In Blood, c’est : 

Elie Florentin : Chant 

Boban Tomic : Batterie 

Sébastien Pernet : Basse 

Barth Vaudon : Guitare 

Hervé Marguet : Guitare 

Discographie : 

What a Wonderful World (2003)

Pirates (2018)

Haut Et Court (2020)

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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