Et si l’avenir de la scène « Thrash/Crossover » américaine reposait sur une formation : Enforced ? Certes, il faudra encore attendre (pas trop, on espère) avant de se faire une idée « fixe » de ce que les cinq de furieux de Richmond ont à délivrer sur scène, mais rien ne vous empêche de poser une oreille attentive sur Kill Grid, leur deuxième album ! À l’occasion de sa sortie, nous sommes allés rencontrer ‘virtuellement’ Will Wagstaff, l’un des guitaristes du groupe. 

Propos de Will Wagstaff (guitare) recueillis par Thomas Deffrasnes 


Salut ! Comment nous présenterais-tu ce nouvel opus ? 

Je commencerais par dire que Kill Grid marque une progression somme toute naturelle et logique pour Enforced. Nous avions déjà écrit les trois/quart de Kill Grid lorsque At The Walls est paru. Sans rien planifier, ni prendre le temps de réfléchir, nous avons continué à écrire comme bon nous semblait. Quand on écrit, on sait ce qu’on veut : véhiculer le maximum d’énergie, celle que nous avons quand nous enregistrons l’album. En tout cas, nous espérons que nos fans n’y seront pas insensibles et que nous arriverons à leur faire ressentir cette même énergie.

Kill Grid est un nom qui peut avoir de multiples significations. 

Trouver le nom de l’album n’a pas été une mince affaire… Kill Grid essaie de démontrer à quel point ceux qui nous gouvernent attachent peu d’importance à la vie humaine. En somme, du moment que tu gagnes et que tu t’en sors dans la vie, peu importe qui tu étais ou ce que tu as fait pour en arriver là : les autres n’ont plus d’importance. 

À mi-chemin entre Punk/Hardcore, Thrash Metal et Death Metal, cet album va sans doute faire des ravages de le pit… 

Lorsqu’on compose, chacun apporte ses idées et ses touches personnelles, venant ainsi compléter les idées des uns et des autres. Parfois, il y a des bons riffs, mais qui ne collent pas avec le reste de la chanson. Du coup, on les met dans la « riff-pocket », car on sait qu’on l’utilisera à un moment plus opportun.

Dans l’idée, on fait en sorte que nos idées ne s’essoufflent jamais. Bien que rien ne soit pas anticipé, nous restons cependant attentifs à ce que l’énergie présente dans nos morceaux soient communicatives. Après, nous sommes également de grands fans de musique extrêmes. Du coup, nous savons ce qui fait bouger, ce qui crée de l’effervescence.

À une heure où les artistes changent sans cesse d’ingénieur pour renouveler leur qualité sonore, vous avez décidé de travailler avec les mêmes personnes. Comment justifier ce choix ? 

On connaît Bob (Quirk, NDLR) depuis toujours ! Ce mec a bossé sur plein de projets : Punk, Hardcore, Metal… Il touche vraiment à tout. Vu que nous sommes très proches, nous lui faisions déjà confiance avant de faire appel à ses services… La confiance et la reconnaissance ont été des facteurs-clefs à cette collaboration… Donc, pour ce nouvel et ambitieux album, le choix ne tenait qu’en un nom : Bob ! C’était une évidence de continuer avec lui. Il est vraiment de bon conseil… Par exemple, il n’essaie pas de s’emparer du projet en dénaturant la vision initiale ce que doit être l’album. Je pense qu’on va le conseiller de lire ton article… (rires)

« Kill Grid essaie de démontrer à quel point ceux qui nous gouvernent attachent peu d’importance à la vie humaine »

D’ailleurs, ce n’est pas le seul à avoir contribué à l’album. Josh Francisco (Blood Ritual Outsider) a aussi apporté son savoir-faire à Kill Grid. 

C’est un pote de longue date, mais aussi un sacré guitariste. Ce petit malin ‘shred’ comme un Dieu. Donc, on a pensé que l’avoir sur l’album serait une plus-value pour l’album, même s’il n’intervient sur deux titres, titres qu’il a sublimés du bout de ses phalanges ! (rires) 

Est-ce envisageable qu’il partage la scène avec vous ? 

(rires) Trois guitares sur scènes ? Tu veux rire ? Quel enfer pour faire sonner ça ! Sincèrement, ça serait cool. En revanche, si ça se fait, on arrivera en salle la veille pour les balances. Après, il ne faut pas oublier qu’il est aussi impliqué dans d’autres projets. Comme dit tout à l’heure, il n’a participé à l’album qu’à hauteur de deux morceaux… Et seulement pour les solos.

On pourrait croire que les artworks de Kill Grid et d’At The Walls se répondent. 

Si l’on peut établir un quelconque lien entre les deux pochettes, je dirais que c’est parce que le groupe a toujours fait preuve de sincérité quand il compose, travaille. Une fois encore, nous avons tout envoyé à Joe Pategno, les paroles, l’album et l’idée derrière l’œuvre… Et voici ce qu’il nous a envoyé en retour. Nous nous attendions à de la couleur, mais fois encore, c’est les couleurs noir et le blanc qui ont été prévilgiés ! Preuve que notre musique et notre propos ne font qu’un album après album. J’adore le résultat. C’est le genre de pochette que tu redécouvres à chaque coup d’œil !

Bien que la formation du groupe soit récente, vous avez déjà accompagné de grands noms comme Iron Reagan et Sacred Reich. Un commentaire ?   

C’est génial, mais je prends ça avec humilité. Notre travail semble être reconnu aussi bien par le public que par des artistes que nous admirons. En fait, ouvrir pour de tels noms nous force à donner le maximum de nous-mêmes tout simplement parce que nous sommes conscients que le public ne vient pas forcément pour nous. C’est pourquoi nous faisons tout pour qu’il se souvienne, ne serait-ce, que du nom du groupe. D’autre part, c’est aussi très « professionnalisant ». Cette tournée en compagnie de Sacred Reich et d’Iron Reagan a été riche en apprentissage.


Enforced, c’est : 

Knox Colby : chant 
Will Wagstaff : guitare 

Zach Monahan : guitare 

Ethan Gensurowsky : basse 

Alex Bishop : batterie 

Discographie : 

At The Walls (2019)

Kill Grid (2021)

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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