Chaque semaine, la rédaction d’Heretik Magazine vous donne rendez-vous sur ses platines et passe en revue ses dernières écoutes ! Plus connu, moins connu, plus vieux, moins vieux, une chose est sûre, tout le monde y passera !
Par la rédaction
ARCHITECTS
FOR THOSE THAT WISH TO EXIST
Metalcore
Epitath Records
Le voile se lève sur un neuvième album attendu, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Architects n’a pas fini de nous surprendre. For Those That Wish To Exist interpelle de par sa richesse musicale, toutes ses fibres respirant des influences musicales diverses dont le groupe s’est profondément nourri. Les thématiques chères au groupe telles que l’écologie, le rapport à la vie et à la mort déjà présentes dans Holy Hell sont sublimées par des passages tantôt électroniques, tantôt orchestraux. Le virage est opéré tout en finesse, et s’il permet l’émergence d’une nouvelle identité du groupe, il ne renie en aucun cas ses racines, qui sont au contraire renforcées. Véritable claque auditive, For Those That Wish To Exist dépasse les codes établis du Metalcore et les réinvente avec brio. Les choix de feat. apportent un réel plus au tout (Winston McCall de Parkway Drive, Mike Kerr de Royal Blood, et Simon Neil de Biffy Clyro) dénotant encore une fois de la capacité de choix judicieux du groupe. L’album se termine en apothéose avec le sublime « Dying is Absolutely Safe », dont les mélodies poignantes ne suggèrent qu’à en redemander plus.
Laurine Beuret
BLÒÐ
SERPENT
Doom
Malpermesita Records
Formation montée de toutes pièces pour Anna et Ulrich Wegrich en 2018, Blóð n’a pas attendu la fin de la pandémie pour accoucher de Serpent, son deuxième opus. S’inscrivant dans la lignée de son prédécesseur, l’album est une invitation à l’introspection de ses géniteurs : son univers est profond, malsain, lourd, et surtout étouffant, particulièrement sur « Blood »… Et ce n’est pas les vocalises plaintives d’Anna qui nous feront mentir. Elle qui a délaissé la basse pour mieux se concentrer sur son chant est parvenue, une nouvelle fois, à faire mouche sur une musique « Doom » qui se veut particulièrement actuelle (y voyez ici une sorte de Wolvennest 2.0., bien que l’ensemble soit relativement plus agressif, instru’ et voix confondus) et riche. Y voyez ici quelques apports d’Indus’ ici et là, de Doom classique (bien sûr), et de Metal atmosphérique et psyché’… Bref, Serpent est un album qui fera sans doute mouche lors de vos prochaines soirées occultes et se doit d’être écouté comme il se doit si l’on veut y apprécier toute sa profondeur !
Axl Meu
FUATH
II
Black Metal Atmos’
Season Of Mist
Un second chapitre qui nous évoque les beautés hivernales d’outre-Manche, et son mysticisme. Voilà ce que nous donne à découvrir Andy Marshall (Saor) avec le nouveau méfait de Fuath. Mais ne vous y trompez pas. Mais ne vous y trompez pas ! Derrière cette poésie romantique, réside une noirceur mystérieuse. Fuath, qui signifie « Haine » en gaélique, propose un Black Metal atmosphérique aux riffs accrocheurs et parfois dansant (« Essence »). La dualité entre les pistes à la fois aériennes et sombres confère le sentiment d’un brouillard glacial qui nous étreint durant 41 minutes. Et bien que vaporeux, ce deuxième tome se veut bien produit, ce qui pourrait malheureusement ôter un certain charme. Outre ce fait, l’album ne tombe pas dans les torts de la répétition grâce à la batterie déléguée à Carlos Vivas. La myriade de rythmiques relance toujours les pistes fleuves dans une énergie nouvelle. Andy Marshall démontre ici une vraie maîtrise de la musique et des code Black Metal atmosphérique, dont il signe sa musique d’un cachet tout à fait personnel.
Thomas Deffrasnes
NIGHTFALL
AT NIGHT WE PREY
Symphonic Death Metal
Season Of Mist
Outre toutes les saloperies que 2021 nous a déjà apportées, l’année post-2020 nous amène aussi son lot de réjouissances. La dernière en date ? Le retour de Nightfall ! Considéré comme l’un des grands de la trinité hellénique aux côtés de Rotting Christ et de SepticFlesh, Nightfall n’a jamais toutefois connu l’aura prêtée à ces deux pairs (et de façon assez curieuse d’ailleurs). Quoi qu’il en soit, huit ans après un Cassiopeia se reposant pas mal sur les bases de Astron Black and the Thirty Tyrants (2011), Efthimis Karadimas rameute sa troupe et nous propose At Night We Prey. Dix titres, quarante-six minutes et certainement l’un des albums les plus efficaces (voire accessibles) de Nightfall. Vite oublié les détours Doom voire “Electro” et Heavy de certains de ses prédécesseurs, At Night We Prey s’arme d’un death metal aux ambiances à la fois mystiques et gothiques. Il suffit de lancer le disque et de se laisser happer par le triptyque « She Loved the Twilight », « Killing Moon » et « Darkness Forever » pour comprendre là où Nightfall veut en venir : mettre les petits plats dans les grands pour livrer un album d’un très bon cru qui, bien plus que de simplement acter le retour du groupe, vient relancer la formation dans la course au trône grec. Alors qu’en conclure ? Que la nuit tombe et qu’il est grand temps de prier en récitant les psaumes de cet album.
Romain Richez
MEMORIAM
TO THE END
Death Metal
Reaper Entertainment
Le retour de Memoriam se fait dans la continuité de ses productions précédentes, à savoir un Death originel et radical. Cependant la mélancolie et le désenchantement des titres comme « As My Heart Grows Cold », « Each Step (One Closer To The Grave) » sont des odes aux productions de Paradise Lost ou My Dying Bride : une option qui donnera le ton à un album aux atmosphères pesantes. Les riffs font bloc, trouvant sans encombre une place dans ces ambiances sépulcrales. Memoriam, avec quelques accélérations de tempo – comme sur le très martial « Mass Psychosis » ou le très Slayerien « Onwards Into Battle » – étoffe son catalogue émotionnel, mais le postulat étouffant de l’album reste intact. Le chant de Karl Willets en perpétuelle recherche de rupture émotionnelle complète ce travail de sape donnant à To The End sa substance finale. La science musicale de Memoriam n’est plus à démontrer. Memoriam décline sa musique autour d’un Death au « groove » redoutable et s’ancre avec To The End dans un univers aride fait de désolation et de renoncement.
Fred
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