Chaque semaine, la rédaction d’Heretik Magazine vous donne rendez-vous sur ses platines et passe en revue ses dernières écoutes ! Plus connu, moins connu, plus vieux, moins vieux, une chose est sûre, tout le monde y passera !
Par la rédaction
ACID MAMMOTH
CARAVAN
Doom / Sludge / Psych Metal
Heavy Psych Sounds
Acid Mammoth est une histoire de famille et de potes d’enfance biberonné aux Black Sabbath, Electric Wizard & co. La référence de ces illustres ainés plane autour du combo Grec et si vous aimez le Doom planant, charismatique et efficace alors cet album est pour vous. Le chant de Chris Babalis Jr. tient vraiment de celui d’Ozzy (en moins torturé…), mais ce dernier nous emmène aussi vers Thomas Jäger et l’univers massif de Monolord. L’ensemble de l’album n’est jamais bien loin du Doom originel, cependant, Acid Mammoth se sort de cette filiation avec une approche plus en détail des mélodies et une volonté d’éclairer ses compositions d’ambiances atmosphériques presque Space Rock quand arrive « Caravan ». L’album dépasse du coup le cadre strict du Doom des précédents opus. Caravan ravit nos esgourdes avides de pattern hypnotique et caverneux, de fuzz omniprésent et de trip lancinant. Caravan se doit de rencontrer le succès qu’il mérite !
Fred
BODOM AFTER MIDNIGHT
PAINT THE SKY WITH BLOOD
Death Mélodique
Napalm Records
Quinze minutes pour nous dire adieu. Il n’en fallait pas plus à Alexi Laiho. Le Finlandais démontre une dernière fois sa virtuosité. On retrouve dans cet EP tout ce qui faisait la force de Children Of Bodom; une musique violente, mais harmonisée par des mélodies accrocheuses et des soli emphatiques. Et bien que la formation soit aussi prometteuse qu’éphémère, Bodom After Midnight nous aura appris une chose : COBHC s’incarnait en la seule personne d’Alexi Laiho. Le cachet ne ment pas ! « Paint The Sky With Blood » démarre avec une approche surprenante, presque Black Metal. En effet, bien que l’album ait un parfum de Children Of Bodom, il ne donne pour autant pas le sentiment de « déjà-vu ». Cette frange Black Metal s’acquiesce aussi dans le dénouement de l’album avec une cover de « Where Dead Angels Lie », initialement signée par Dissection. La signature vocale du frontman retentira une dernière fois, comme un écho de nostalgie en nous. Comme sur les rivages du Lac de Bodom, Alexi Laiho aura tenu un soir de décembre la main de celle qu’il aura dépeinte toute sa vie.
Thomas Deffrasnes
BRUIT ≤
THE MACHINE IS BURNING AND NOW EVERYONE KNOWS IT COULD HAPPEN AGAIN
Post Rock / Musique Atmosphérique
Elusive Sound / Medication Time Records
Quatre morceaux et beaucoup d’émotions : c’est ce qu’il nous faut retenir du premier album – au titre presque imprononçable pour les non-initiés – des alchimistes de Bruit ≤. Élaborées par un panel de musiciens (et compositeurs) aguerris, les quatre pistes instrumentales de The Machine Is Burning and Now Everyone Knows It Could Happen Again convient leurs auditeurs à un festin onirique où se côtoient tout un tas d’esthétiques : Doomgaze, Post-Rock, musique ambiante, électronique et classique pour un résultat hypnotisant, et surprenant. Il faut dire que l’ensemble, construit à la manière d’une bande originale de film, est particulièrement imprévisible (et progressif). Exemple parmi tant d’autres, les délicates sections de violoncelle de « Renaissance » qui se transforment rapidement en un mur de son dont l’efficacité n’est pas à prouver… Bref, un ensemble tout à fait remarquable. On a adoré.
Axl Meu
CANNIBAL CORPSE
VIOLENCE UNIMAGINED
Death Metal
Metal Blade
Cannibal Corpse, c’est un Death pur et brut, qui au fil de ses 33 années d’existence et de ses quinze albums a su se renouveler sans cesse, sans pour autant décevoir les fans de la première heure. Et ce nouveau bébé ne déroge pas à la règle. Violence Unimagined est, comme son nom l’indique, un condensé de violence. Pas d’intro torturée à la Butchered At Birth ou à la A Skeletal Domain. Ici, le groupe nous rentre dans le lard (sans mauvais jeu de mots) dès la première seconde avec l’impressionnant « Murderous Rampage ». L’album ne respire jamais. Alternant entre blast effrénés et morceaux plus groovy, on remarquera quand même l’arrivée de plus de parties plus mélodiques qu’à l’habituée. Sans doute dû à l’arrivée d’Erik Rutan (ex-Morbid Angel, Hate Eternal) à la guitare. Au final, comme seule déception, une pochette plutôt fade comparée aux chef d’œuvres auxquels le groupe nous avait habitués.
Baldric Auvray
CREEPING FEAR
HATEGOD TRIUMPH
Death Metal
Dolorem Records
Creeping Fear est loin d’être la douceur ou la subtilité incarnée. À vrai dire, c’est d’ailleurs plutôt l’inverse : du Death Metal, brut de décoffrage, direct, sans détours et relativement gras. Mon tympan avait découvert Creeping Fear avec Onward To Apocalypse en 2017, autant dire que l’annonce de la sortie de ce nouvel et second album des Franciliens m’a fait le plus grand effet et que, inévitablement, j’en attendais beaucoup. Alors verdict post-écoute(s) ? “Boom”. Hategod Triumph reprend les éléments de son grand frère, à l’exception près qu’il les pousse à l’extrême. La chose blaste, brise des nuques et se veut certainement plus graisseuse qu’une briquette de saindoux. Cerise déposée sur la double-pédales : Hategod Triumph est plus sombre, plus féroce qu’Onward To Apocalypse. Le rendu en devient presque abyssal, et Creeping Fear n’a plus rien à envier à des formations telles que Carnation. En somme, c’est relativement sans mal qu’Hategod Triumph s’affirme comme l’un des gros pavés death de ce début d’année (notamment aux côtés du dernier Baest) !
Romain Richez
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