Formé à l’aube des années 2000 (!), Amartia n’a pas trop tardé à conquérir le cœur des fans par le biais d’une musique authentique, douce et sophistiquée rappelant les premières réalisations de The Gathering. Après une petite pause clôturée en 2017 par un The Beast Withing couleur « Metal », les nordistes nous sont tout dernièrement revenus avec Daylight Beauty, un sixième opus d’une étonnante sensibilité ! Quelques semaines après sa sortie, nous sommes allés à sa rencontre.  

Propos du groupe recueillis par Fred. 


En 2018, Amartia a sorti un DVD live, pouvez-vous revenir sur sa genèse et le souvenir que vous en gardez ?

Vincent : Il a été réalisé lors de la « release-party » de The Beast Within. Nos amis Stéphane Aguilera et Ludovic Sonrier ont pris l’habitude de venir filmer régulièrement nos concerts, et cette fois-ci, les conditions nous permettaient de faire un DVD. Nous avons eu la chance de bénéficier d’une résidence de plusieurs jours pour préparer notre show et de l’enregistrer de manière professionnelle. Nous avons également été agréablement surpris par le public qui a répondu plus que présent… C’était une belle façon de redémarrer la machine après quelques années de sommeil et de travail sur l’album The Beast Within.

Daylight Beauty me semble plus introspectif que son prédécesseur. Dans quel état d’esprit vous trouviez-vous lors la phase de composition ? 

Sébastien : À l’origine, nous voulions présenter deux albums qui puissent dissocier nos deux facettes. The Beast Within pour le côté brut et « Metal » de la bête, Daylight Beauty pour le côté paisible. Avant même de travailler dessus, nous savions déjà dans quelle direction nous orienterions l’album Daylight Beauty. Quelques titres étaient déjà prêts pendant la conception du précédent opus, d’autres en ébauche… Le concept des deux albums était déjà bien amorcé, et nous en avions déjà une vision globale. Il nous fallait juste pouvoir prendre le temps d’avancer et finaliser l’ensemble.

The Beast Within était un album au concept fort. En est-il de même pour Daylight Beauty ? 

Sébastien : Daylight Beauty en est un complément. Les chapitres sont moins affichés sur cet album, mais existent bel et bien, et il y a également des connexions au précédent opus. « In Waves » et « Old Man And The Sea » vont de pair et prolongent la saga « Bide Your Time ». « Lose Control », le morceau d’ouverture, est une réponse à « Sudden Death ». « Lily » et « Child’s eye » sur le thème de l’enfance rejoignent « Fortunée ». Il est possible d’écouter les deux albums indépendamment ou de les prendre comme une suite.

Quelles sont les thématiques abordées sur l’album ?

Amandine : Les textes de Daylight Beauty s’inscrivent dans la continuité de ceux du précédent album, The Beast Within. Certains étaient d’ailleurs déjà achevés à la sortie du précédent album. Néanmoins, les titres en question se rapprochant davantage de l’ambiance apaisée et atmosphérique de notre dernier album, nous avons préféré les conserver pour celui-ci. Les textes de Daylight Beauty abordent des sujets divers. Mes inspirations viennent principalement d’événements de vie personnelle, de situations qui me sont rapportées ou de mes ambitions futures. Certains textes ont été écrits en collaboration avec Guillaume Rue (guitare, Abbygail, NDLR), avec qui j’avais déjà travaillé sur le précédent album. Clive Nolan (claviers, Pendragon, NDLR) nous a fait l’honneur de lire le texte qui conclue l’album et qui relie indéniablement nos deux derniers albums. 

Peut être une image en noir et blanc de 5 personnes et personnes debout

« À l’origine, nous voulions présenter deux albums qui puissent dissocier nos deux facettes. The Beast Within pour le côté brut et « Metal » de la bête, Daylight Beauty pour le côté paisible. »

Comment s’est déroulé son enregistrement en cette période compliquée ? 

Sébastien : La majeure partie du temps, les compositions sont réalisées en « solo ». Nous préparons des maquettes instrumentales qui orientent les titres en amont du travail collectif. Une fois la composition validée par le groupe, les espaces chantés définis, chacun retravaille ses parties et apporte son lot d’idées pour tendre vers la version finale du morceau. 

Vincent : Il n’y a que les parties de batterie qui ont été enregistrées par DJP, l’ex-batteur du groupe Anachronia. Et comme l’explique Sébastien, nous avons la possibilité et l’expérience de pouvoir enregistrer nos différents instruments à la maison, ce qui est très appréciable financièrement.

Quentin : En ce qui concerne les parties de batterie, je les ai créées devant mon ordi, en utilisant un logiciel de retranscription. Deux semaines avant l’enregistrement, il m’a fallu les apprendre à jouer. Lors de l’enregistrement, on était en pleine canicule, la cabine où je jouais était minuscule et il faisait une chaleur à mourir ! Ça a été la séance studio la plus difficile de ma vie !

Amandine : Le temps que nous a laissé le premier confinement m’a permis d’installer mon propre matériel d’enregistrement. J’ai ainsi pu laisser encore plus de place à ma créativité sur cet album, en réalisant plusieurs prises avant les enregistrements finaux. Ceci a, entre autres, donné naissance à la partie finale de « Cloud 9 ». 

Daylight Beauty sort alors que les lives sont encore pour le moment hors-propos. Pas trop de frustration du coup ? Avez-vous pensé à un plan B ? 

Cyril : Oui, c’est frustrant de ne pas pouvoir partager ces titres en live. Personnellement, je ne suis pas un fou de « streaming », direct-live sur Internet… Ça ressemble à du live, mais ça n’en est pas, ça fait juste patienter. Quand on joue sur scène, c’est le partage qui est intéressant, le retour direct du public, une ambiance palpable. Être derrière un écran à passer son temps à regarder des pouces et des cœurs s’envoler, je trouve ça d’une tristesse absolue. Depuis quelques années, on nous dit que le numérique, c’est l’avenir, mais on en voit déjà les limites. Nous sommes humains, et c’est de relations humaines dont nous avons besoin. Pour paraphraser la série Le Prisonnier, nous ne sommes pas des 0 et des 1, nous sommes des hommes libres ! 

Vincent : « I’m not a number, I’m a free man » 

Quentin : Cyril a tout dit concernant le « streaming ». J’ai vraiment hâte de présenter cet album à nos fans et d’aller à leur rencontre. Aucune solution numérique ne peut remplacer la richesse d’un tel échange.


Amartia, c’est : 

Amandine Duwooz : Chant 

Vincent Vercaigne : Chant, Guitare

Cyril Carrette : Claviers 

Sébastien Descarpentries : Basse

Quentin Daumal : Batterie 

Discographie : 

Maïeutics (2002)

Marionette (2006)

Delicately (2009)

In a Quiet Place… (2011)

The Beast Within (2017)

Daylight Beauty (2021)

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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