Régulièrement, la rédaction d’Heretik Magazine vous donne rendez-vous sur ses platines et passe en revue ses dernières écoutes ! Plus connu, moins connu, plus vieux, moins vieux, une chose est sûre, tout le monde y passera ! 

Par la rédaction


BORGNE 

TEMPS MORTS

Black Indus’

Les Acteurs de l’Ombre Productions

Nouvelle cuvée pour la formation suisse Borgne. C’est Temps Morts, un opus qui renouvelle une fois les intentions macabres de Bornyhake, auteur de cet ensemble de mélodies oppressantes, toujours à mi-chemin entre le Metal Industriel et le Black Metal expérimental. Ce qui en fait une œuvre assez complexe à appréhender aux premiers abords, surtout que la bête est généreuse (une heure et quart d’atmosphères étouffantes). Et pourtant, Temps Morts saura se faire apprécier, tout simplement car il est rythmé par de gros moments (à l’instar de « L’Écho De Mon Mal », hymne au désespoir et « Where The Crown Is Hidden », hymne post-apocalyptique) et qu’il est extrêmement bien produit, un atout majeur qui nous permet de comprendre finalement ce qui se joue sur l’album : les programmes ne font pas de l’ombre aux autres instruments. Bref, Borgne, pour son dixième album, ne déçoit pas. L’immersion est juste totale.

Axl Meu

GO AHEAD AND DIE 

GO AHEAD AND DIE 

Groove / Thrash / Death 

Nuclear Blast 

Que font un père et son fils lorsqu’ils trouvent le temps long ? Ils font tout simplement de la musique. Enfin, c’est le cas pour la famille Cavalera (une famille pas comme les autres, assurément !). Monté en plein confinement par Max Cavalera et son fils, Igor « Amadeus » Cavalera, puis rejoint par Zach Coleman à la batterie, Go Ahead And Die, c’est tout simplement la promesse de se faire tarder la g***** en mode « Cavalera’s Style ». Du moins, c’est le cas avec ce tout premier album paru tout dernièrement. En qualité de fans de Discharge et de Celtic Frost, la formation n’a pas eu peur de reprendre les gimmicks des groupes qu’ils adorent et d’en faire un bon gros mélange (ça ressent surtout sur « Isolated Desolated » qui sonne comme en l’an 1987 !). Et ça fait du bien, surtout que la production, reste très honnête, dans un esprit « old-school » (il faut dire que le mixage a été réalisé par Arthur Rizk) ! Une belle petite claque pour bien commencer la saison estivale ! Et de une ! 

Axl Meu

NÉFASTES

SCUMANITY

Black Metal

Source Atone Records

Lorsque deux ex-membres originels de Benighted (Liem N’Guyen et Olivier Gabriel) décident de retrouver leur ami Julien Truchan, ile ne peuvent s’empêcher de créer ensemble. S’est donc dessiné très rapidement Néfastes, combo de Black Metal radical et malsain. Sans temps mort, Scumanity annihile toute démarche hésitante. L’album « bastonne » d’emblée et sur la durée, les climats oppressants, militants et radicaux se fédèrent sur des titres comme « Progéniture Décadente » ou « Make Apocalypse Great Again ». Une aversion constante pour le genre humain coule des textes, c’est violent, rapide et pourtant extrêmement détaillé dans le son, un plus certain pour un impact total. L’intensité d’un Marduk n’est d’ailleurs pas très loin et les racines du Black sont honorées tout au long des huit titres. Source Atone Records ne s’y est pas trompé en signant rapidement le groupe, conscient du potentiel du skeud. Scumanity, telle une attaque au napalm ne laisse rien derrière lui si ce n’est ce constat probant d’une société en perdition. Néfastes 1 – Humanité 0 !

Fred

SETH

LA MORSURE DU CHRIST

Black Metal 

Season Of Mist

Dans le brasier de Notre Dame de Paris dansent les gargouilles. Seth joue cet hymne incandescent, écho au tournant de notre époque : où l’esprit toujours plus rationnel s’émancipe des croyances. La Morsure du Christ se présente comme la suite logique des Blessures de l’Âme. À travers ses textes, Saint-Vincent rend hommage à la langue de Baudelaire, mais aussi au poète lui-même. « Les Litanies De Satan » ne sont pas une inspiration nouvelle dans le Black Metal. En revanche, les auditeurs attentifs sauront que « Les Océans Du Vide » tirent leur essence d' »Obsession ». La musique épique de Seth, propulsée par les claviers de Pierre le Pape, nous emmène au plus près de la couronne d’épines, mais aussi dans les années 90. Et bien que la production soit ici de très bonne facture, l’approche et le propos nous rappelle cette époque, vécue pour certains et fantasmée pour d’autres, où le Black Metal noircissait les charpentes d’églises, et les esprits. 

Thomas Deffrasnes 

THE VINTAGE CARAVAN

MONUMENTS

Hard Rock 

Napalm Records

Le trio islandais est de retour pour un cinquième album, qui vient apporter un vent de fraîcheur à une musique aux sonorités pourtant bien rétros. The Vintage Caravan nous transporte sur des chemins bordés de notes 70’s, mais vallonnés de couleurs musicales innovantes. Ce bariolage séduit, tant par ses influences « old school » (Led Zeppelin, Jimi Hendrix), que par ses rythmes psychédéliques qui n’invitent qu’à groover. Monuments a su éviter le carcan de l’imitation pour au contraire proposer une réelle patte artistique prête à renouveler le genre. L’entrain caractérise ce patchwork de morceaux dansants et techniques, mais le groupe propose également une ballade (« This One’s for you ») ainsi qu’une sublime conclusion aérienne à l’album (« Clarity »). Monuments est un concentré de bonne humeur à ne pas louper.

Laurine Beuret

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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