Pas de concerts en vue ? Très bien ! Overdrivers, alias les rockeurs les plus australiens du nord, ont su comment s’occuper en cette période de disette culturelle en attendant que les choses reviennent à la normale. Voici Rock Out !, un EP « trois titres » attendu pour ce vendredi, présenté par le groupe « himself ». Et le moins que l’on puisse dire, c’est que sa machine à riffs n’a pas pris l’eau. Bien au contraire !

Propos du groupe recueillis par Axl Meu


Overdrivers ouvre le deuxième chapitre de sa carrière avec un EP, Rock Out !, à paraître très prochainement via Rock Of Angels Records. Pour commencer, doit-on considérer cet EP comme le trait d’union entre la première période du groupe et la deuxième ? 

Tout ce qu’on peut dire au stade où nous en sommes, c’est que nous n’avons pas changé notre méthode de travail. Les riffs de guitare sont toujours au centre de notre processus de composition, et nous tâchons, à chaque nouvelle chanson, d’imaginer avant tout ce que ça donnera sur scène. Pour faire court, on continue sur notre lancée, et si cet EP marque un trait d’union entre plusieurs périodes du groupe, nous ne nous en rendons pas compte pour l’instant. Peut-être dans quelques années avec le recul !

Rock Out !, c’est un titre simplement efficace qui désigne tout ce que vous avez toujours été : un groupe de Rock’n’Roll qui transpire. Doit-on y voir ici votre crédo ?

C’est l’idée, en effet ! On n’est pas là pour délivrer un message particulier, pour dénoncer des choses, sinon on n’aurait pas décidé de le faire en musique ! On veut juste s’éclater, se donner à fond en concert et faire passer du bon temps aux gens qui nous écoutent. Et vu la période, tout le monde en a bien besoin !

L’EP contient trois titres : « You Cheated On Me », « Factory » et «  Foverer Young ». Vous y abordez sur cet opus des sujets en lien avec vos vies personnelles : l’amour, la trahison, votre quotidien à l’usine ? Et, bien sûr, votre passion pour AC/DC, notamment sur le morceau « Forever Young »…

Nos morceaux ont toujours eu pour la plupart différents degrés de lecture, et les trois morceaux de l’EP ne dérogent pas à cette règle. On y insère évidemment des choses personnelles, des private jokes, mais pas que ! Expliquer exactement tous les messages que contiennent nos paroles prendrait un peu de temps, et de fait, nous préférons les laisser à la libre interprétation de chacun.

Une nouvelle fois, on y retrouve les gimmicks qui ont fait les lettres de noblesse pour style : des grosses guitares, des mélodies très bien ficelées, des refrains entêtants. Quel est le point de départ d’un morceau chez Overdrivers ? Que travaillez-vous en premier ? L’accroche ? 

On ne se prend pas la tête, on fait juste ce qu’on aime et ce qui sort naturellement quand on joue ensemble. On ne cherche pas la complexité, on cherche juste l’efficacité, et c’est là tout le challenge quand tu composes du Rock’n’Roll . Le riff de guitare est toujours la base d’un nouveau morceau pour nous, et quand tu n’as que 2/3 riffs dans ta chanson, tu as intérêt à ce qu’ils soient un minimum accrocheurs pour que ta musique plaise. Nous n’avons pas l’avantage qu’ont tous ces groupes qui cherchent la complexité à tout prix, qui ont cinquante mélodies par morceaux et qui peuvent se dire : « Bwarf, si le public n’aime pas la moitié des riffs de notre chanson, on a toujours une chance de le rattraper avec l’autre moitié. » (rires) Non non, nous n’avons pas le droit à l’erreur, si un riff est « bof », alors la chanson sera « bof ». Et pire encore, même si le riff est bon, la chanson ne sera pas forcément bonne pour autant. Pour résumer, il ne faut pas confondre simplicité et facilité, ce n’est vraiment pas facile de faire un truc simple qui sonne.  

« On veut juste s’éclater, se donner à fond en concert et faire passer du bon temps aux gens qui nous écoutent. Et vu la période, tout le monde en a bien besoin ! »

Niveau production, il y a du neuf. Vous avez une nouvelle fois travaillé avec Bertrand Charlet pour l’enregistrement, mais vous vous êtes entourés de Fred Duquesne (Mass Hysteria) pour le mixage.

Travailler avec Bertrand est toujours très agréable pour nous, c’est comme enfiler une bonne vieille paire de pantoufles : il sait comment on travaille, comment il doit s’y prendre pour faire ressortir le meilleur du groupe en studio. Et, du coup, tout s’enchaîne très vite lors de nos sessions avec lui. 

Concernant Fred, nous nous sommes réellement penchés sur son travail au moment de la sortie de l’album Panzer Surprise! d’Ultra Vomit sur lequel il a bossé. Nous avons adoré sa touche, sa formule pour construire un gros son sur un album. Nous l’avons donc contacté via les réseaux sociaux pour savoir si ça l’intéressait de bosser avec nous pour le mixage de l’EP. Pour notre plus grand bonheur, il a tout de suite été emballé, et c’est comme ça que notre collaboration a commencé. Une fois tout enregistré chez Bertrand, nous lui avons envoyé les prises, en lui expliquant ce qu’on attendait de lui. Il nous envoyait ses avancées et nous lui indiquions si cela nous convenait ou s’il était nécessaire d’apporter quelques modifications. Et au final, tout le monde est très fier du résultat !

Deux clips ont vu le jour pour la promotion de l’album : « Factory » puis pour « You Cheated On Me ». Il me semble que vous avez mis les bouchées doubles pour que le rendu soit à la hauteur de vos attentes. 

S’il n’y avait pas eu la crise sanitaire, il y a fort à parier que nous aurions sorti un album entier. She’s On Her Period étant sorti en 2018, nous nous devions d’avoir une actualité et de proposer du neuf à nos fans. Sortir un album complet en ce moment, ça aurait été prendre le risque de sacrifier sa promotion, car nous ne pouvons pas tourner comme nous le voulons pour le vendre. De ce fait, l’EP nous est apparu comme la solution idéale : si nous ne pouvons pas assurer sa promotion convenablement, tant pis, ce n’est pas un album entier, et si nous le pouvons, tant mieux, on a de la nouveauté ! Et pour enfoncer le clou, les deux clips nous ont semblé être un bon moyen de compenser l’éventuelle déception des fans qui s’attendaient à un album complet. Et comme tu le dis nous avons mis les bouchées doubles pour que le rendu soit à la hauteur de nos attentes ; deux clips, l’un avec Jul Metter, et l’autre avec Jeremie Douchy, deux réalisateurs qui excellent dans leur domaine ! Pour nous en tout cas, le résultat est monstrueux   !

Quelques mots sur votre signature chez ROAR Records ? Comment cette collaboration s’est-elle amorcée ? D’ailleurs, il me semble que votre EP va bénéficier d’une sortie vinyle ! 

Anthony a participé à une interview de Richie Newton qui anime le Metal is Forever Show, une excellente émission qui comme son nom l’indique parle de musique extrême. Des gars du label sont tombés dessus, et Richie nous a mis en relation avec eux. Ils nous ont proposé un contrat le lendemain ! Tout cela s’est passé extrêmement vite ! Et oui, en effet, une sortie vinyle est prévue, et mon petit doigt me dit que ça ne sera pas notre seul opus à en faire l’objet  !

Enfin, quelques mots sur le festival que vous organisez tous les ans à Burbure, le Burburocks. Aura-t-il lieu cette année ? 

Pour le moment c’est « Ok », mais nous ne sommes pas à l’abri d’une annulation de dernière minute, comme cela a été le cas l’année dernière. Nous croisons les doigts !


Overdrivers, c’est :

Anthony Clay : Guitare 

Adrien Desquirez : Chant / Guitare 

Sebastien Lorquet : Basse 

Flo Morgano : Batterie 

Discographie : 

Rockin’ Hell (2016)

She’s On Her Period (2018)

Rock Out ! (EP-2021)

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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