Destinity est un monstre de la scène Death Metal mélodique en France. Alors, quand la formation annonce qu’elle est de retour, on ne peut que se réjouir ! Naturellement, elle a profité de la crise sanitaire pour peaufiner comme il se doit son nouvel opus, In Continuum, un titre hautement symbolique pour un ensemble qui fera date dans la discographie du groupe… Nous avons rencontré Mick Caesare, leader et chanteur du groupe pour plus d’informations.
Propos de Mick Caesare (chant) recueillis par Axl Meu
Avant de parler du nouvel album de Destinity, j’aimerais savoir ce qui s’est passé avec No Return. Tu étais hyper investi dans le groupe et puis, du jour au lendemain, il y a eu cette annonce en 2020 disant que tu ne faisais plus partie du groupe…
Aujourd’hui, je pense que c’est clair pour beaucoup de monde. Comme tu sais, j’étais très investi au sein de No Return. J’ai voulu y changer des petites choses qui me dérangeaient, mais bon, tu ne peux pas changer les gens… Puis, moi, d’un autre côté, j’avais relancé Destinity. Au départ, c’était juste pour une seule date, mais par la suite, on a eu plein de demandes, donc on est parti dans l’optique d’assurer toutes les dates qu’on nous proposait.
Ce n’est que par la suite qu’est venue l’idée de préparer un album. On va dire que ça n’a fait que confirmer que j’avais fait mon temps au sein de No Return… Après, je ne regrette rien. Humainement, ce sont des gens très sympathiques. À titre personnel, j’ai tout donné, avec passion, avec conviction. J’étais super motivé et investi, mais bon, avec le recul, je pense que j’aurais fait l’album de trop si j’étais resté. La décision n’a pas été facile à prendre, surtout que je m’entendais bien avec les membres du groupe. Mais en termes de gestion, ça n’allait pas du tout et j’ai préféré assumer et partir. Destinity est de nouveau sur les rails et je n’ai pas à me plaindre… Tout fonctionne à merveille. Quitter No Return était la meilleure solution à prendre, aussi bien pour eux que pour moi. Je ne regrette rien. Je garde des très bons souvenirs de mon passage dans le groupe. Maintenant, ça fait deux groupes ! Il faut voir le côté positif des choses !
Dis-nous en plus sur ce retour de Destinity !
En fait, on a commencé à se revoir… Au départ, on voulait faire une date pour clore l’aventure comme il se doit. Cependant, quand on a annoncé notre retour pour le Lions Metal Fest, nous avons commencé à avoir beaucoup d’offres ici et là, même de l’étranger. Tout bêtement, j’ai demandé aux autres ce qu’ils en pensaient. Étant donné qu’ils connaissaient tous le set, ils ne voyaient pas de problèmes à assurer toutes les dates. Puis, de fil en aiguille, à force de passer des heures dans le van et de voyager ensemble, petit à petit, l’idée de l’album s’est mise en place. C’est vraiment venu naturellement.
Le groupe s’est donc reformé en 2018. Vous avez donc commencé à composer naturellement. Comment avez-vous retrouvé vos habitudes ? Ça faisait quand même quatre ans que vous n’aviez pas joué ensemble…
C’est venu assez naturellement dans le sens où on a le même line-up, les mêmes compositeurs, ce qui a été une force finalement ! Tous avaient stocké des riffs, comme si au fond, on avait tous l’envie que ça reparte un jour. Et dès qu’on a ouvert la boite à idées, il y avait vraiment pas mal de matière à exploiter. À notre reformation, quand on donnait des concerts, on ne savait pas vraiment où on allait, si on allait faire un nouvel album ou pas… Mais une fois, Florent (Barboni, NDLR), notre batteur, m’a fait écouter une idée… Ce qu’il ne m’avait pas dit, c’est qu’il pensait déjà à l’album. Finalement, il s’avère que ce qu’il m’a fait écouter est par la suite devenu « Reject The Deceit ». Ensuite, à l’issue d’une petite réunion, nous avons commencé à évoquer sérieusement l’album. On voulait vraiment être sûrs que tout le monde était sur la même longueur d’onde. Il se trouve qu’on l’était tous. Et ça s’est concrétisé. Après, ça a été très vite. On se connaît depuis très longtemps… Tout s’est fait à l’instinct.
Toutes ces idées se sont retrouvées sur In Continuum. Comment nous présenterais-tu cet album, tout simplement ?
C’est purement un album de Death Metal mélodique. Pour les fans, à titre de comparaison, par rapport à Resolve In Crimson (2012) qui était déjà très mélodique, je dirais qu’on va un peu plus loin sur ce nouvel album, qu’on sort un peu des sentiers battus , je trouve qu’il y a plus de profondeur et nous n’avons pas hésité à ajouter des idées qui se rapprochent du Post-Metal ou Post-Black, de l’Ambiant… Aussi, j’ajouterais que l’on peut y ressentir une certaine mélancolie. Enfin, In Continuum est un album très profond du fait de son ambiance générale, de ses orchestrations et de sa production aussi. La production est plus organique, plus vivante aussi. Je pense que ceux qui avaient déjà aimé Resolve In Crimson aimeront beaucoup ce nouvel opus.

« Destinity est de nouveau sur les rails. Quitter No Return était la meilleure solution à prendre, aussi bien pour eux que pour moi.«
Beaucoup vont aussi découvrir Destinity avec In Continuum aussi. Tu évolues dans un registre Death Metal mélodique. Quelles sont les principales sources d’inspiration du groupe ?
Pour faire bref, le groupe s’est formé en 1996, avec Florent et Stephane Barboni (guitare, NDLR). On était vraiment des gosses… Après, au fil des années, nous avons évolué… Au début, on était vraiment dans un Black/Death Symphonique… Après, il est vrai que la carrière du groupe a pris un autre tournant en 2005 avec l’album Synthetic Existence plus axé sur le Death Metal avec des tendances mélodiques et ainsi de suite. Après, ça fait quand même un certain nombre d’années que l’on pratique un Death Metal Mélodique. Nous avons toujours évolué, mais par contre, les mêmes sources d’inspiration restent les mêmes, nous adorons la scène Death Metal suédoise avec des groupes comme At The Gates, Dark Tranquillity, les vieux In Flames. Ce sont des groupes qui nous ont beaucoup marqués à notre jeunesse. On essaie de rester dans ce créneau « Death Metal des années 2000 », mais avec la production moderne qui va bien. On ne le cache pas, on n’invente rien, néanmoins, on essaie de gagner en profondeur avec notre feeling et nos mélodies. C’est ça qui fait la richesse de In Continuum.
Est-ce qu’il y a des guests sur l’album ?
Oui ! Andy Gillion, guitariste du groupe Mors Principium Est est sur l’album ! J’adore son groupe… Ils sont Finlandais. D’ailleurs, c’est dans le cadre d’une tournée avec No Return que je l’ai rencontré ! Un super gars ! On a sympathisé, et pour moi, c’était une évidence de faire appel à lui pour un morceau de l’album. Je lui ai tout simplement fait écouter la maquette de « Dawn Never Breaks » et proposé de jouer dessus. C’est vraiment une histoire d’amitié ! D’ailleurs, ce morceau est déjà en ligne. On a fait un « guitar-playthrough » pour marquer le coup. Andy est vraiment bourré de talent. Ça nous a fait plaisir de l’avoir et de le faire participer à l’histoire.
Que devons-nous comprendre derrière le titre de l’album, In Continuum ?
C’est en référence aux textes de nos morceaux qui parlent principalement du temps qui passe et des regrets que l’on peut avoir dans la vie. Après, on peut proposer plusieurs lectures et comprendre qu’il s’agit là d’un clin d’œil à notre retour. Au début, nous avions du mal à trouver un nom, mais finalement, un matin, au réveil, j’ai eu cette idée que j’ai directement proposée aux membres du groupe. Ils ont trouvé que c’était parfait !
Quel est le lien entre la pochette et le nom de l’album ?
Pour l’artwork, on a utilisé le tableau d’un artiste que l’on a trouvé sur le net. On l’a contacté pour savoir s’il était possible de le décliner en ajoutant des éléments qui n’y figuraient pas au départ, comme le sablier dans la main. On voulait une pochette sobre qui soit tout de même en lien avec le style de musique que l’on joue. Nous avons aussi ajouté beaucoup d’éléments à l’intérieur de la pochette, dans le digipack. Mais ça, tout le monde le verra quand l’album sortira prochainement. (sourire)
En attendant que l’album sorte, quels sont vos projets ?
On prévoit de sortir un deuxième clip vidéo ! On a vu les choses en grand pour promouvoir ce nouvel album et on s’est donné les moyens. Il nous reste encore des plans à tourner pour ce clip… Ensuite, on a notre « release party » le 15 octobre prochain, à Lyon. Puis, prochainement, nous prévoyons également de nous produire au Lezard’Os en compagnie de Loudblast et Dagoba. D’autres dates arriveront courant 2022 ! J’invite les fans à checker les dates sur notre site officiel : www.destinityofficial.com
Enfin, quelques mots concernant la prochaine édition du Lions Metal Fest ?
Oui, oui. On a gardé la même affiche. La prochaine édition se tiendra les 4 et 5 juin 2022 à Montagny. Seront à l’affiche Moonsorrow, Fleshgod Apocalypse, God Dethroned, Entrails, Angelus Apatrida, Hour of Penance, Destinity, Mercyless, Carcariass, Xaon, Maïeutiste et d’autres encore ! (à noter qu’une warm-up party aura lieu le samedi 13 novembre à Lyon, en compagnie de The Oath, Prismeria et Deo, au Rock’n’Eat, NDLR)
Destinity, c’est :
Florent Barboni: Batterie
Stéphane Barboni : Guitare
Mick : Chant
Seb V.S. : Guitare
Dave : Basse
Discographie :
Wepts from the Sky (1999)
Supreme Domination’s Art (2001)
Under the Smell of Chaos (2002)
In Excelsis Dementia (2004)
Synthetic Existence (2005)
The Inside (2008)
XI Reasons to See (2010)
Resolve in Crimson (2012)
In Continuum (2021)
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