Beaucoup se souviennent de Paradox pour l’incroyable opus, Heresy, qu’il a fait paraître en 1989. Mais peu savent que la formation allemande est encore active. En effet, 2021 marque son retour sur le devant de la scène avec un opus pour le moins symbolique : Heresy II : End of a Legend… L’occasion était trop belle. Nous nous en sommes allés nous entretenir avec Charly Steinhauer, chanteur/guitariste du groupe.
Propos de Charly Steinhauer (chant, guitare) recueillis par Axl Meu
Voilà Paradox avec son nouvel album, Heresy II : End of a Legend. Vous avez décidé d’écrire la suite de votre deuxième album, Heresy, paru en 1989. Pour nous, fans de Thrash Metal, Heresy est un vrai classique. Quand cette idée de suite vous est-elle venue ?
En fait, je n’aurais jamais eu cette idée avant… Comme beaucoup, je suis du genre à ne pas toucher aux classiques. Je n’aime pas trop les « deuxièmes parties ». C’est pareil pour les films. Je suis de ceux qui pensent que les deuxièmes parties sont de moins bonnes qualités. Pour la petite histoire, notre parolier, Peter Vogt, m’avait contacté, il y a quelques années, pour me dire qu’il avait écrit une suite à l’histoire d’Heresy. Et quand je l’ai lue, j’ai tout simplement changé d’avis !
À l’époque, nous étions déjà en train de travailler sur l’album précédent, Pangea… Nous avons préféré attendre 2019 pour nous pencher sur l’écriture de l’album qui allait par la suite devenir la deuxième partie d’Heresy. En tant que compositeur, je ne veux pas me répéter et je savais dès le départ que cette deuxième partie serait différente par rapport à la première parue en 1989. Peter m’a par la suite donné treize idées de titres et j’ai pris cinq mois pour tout composer. C’était vraiment laborieux, mais ça l’a fait. À la fin, j’étais tout simplement épuisé, mais particulièrement fier du résultat !
Est-ce que tu peux nous rappeler le concept d’Heresy ? De quoi l’album parle-t-il ?
Heresy n’était qu’un témoignage contemporain de la croisade albigeoise de l’Eglise contre le catharisme. Son histoire est inspirée de faits réels. Celle de la deuxième partie, cependant, est fictive, bien qu’elle se déroule au XIIIème siècle. Par conséquent, Heresy II : End of a Legend n’est pas vraiment le digne successeur d’Heresy à proprement parler. Il a sa propre histoire quand bien même elle a été écrite par le même compositeur.
L’histoire est la suivante. En 1244 au siège de Montségur, deux chevaliers ont été chargés de retirer le « Trésor cathare ». On pensait que c’était un véritable trésor, alors qu’en fait, ce n’était qu’un gage de leur croyance. Cette histoire raconte ce qui aurait pu se passer. Elle met en récit le périple de ces deux groupes disparates qui, à travers des visions, que le vrai messie était en fait Jean le Baptiste (personnage majeur du christianisme et de l’islam. Sur le plan historique, son existence est attestée par un passage de Flavius Josèphe, il est un prédicateur juif du temps de Jésus de Nazareth, NDLR, source Wikipédia)…

« En tant que compositeur, je ne veux pas me répéter et je savais dès le départ que cette deuxième partie serait différente par rapport à la première parue en 1989. »
Heresy II, comme votre précédent disque, Pangea, est un disque de Thrash metal très moderne dans son approche, mais on sent tout de même l’essence du Thrash « old-school ». Comment avez-vous trouvé le bon équilibre entre ces deux aspects ?
J’ai composé beaucoup de riffs old school sur Heresy II, puis je les ai ornés d’harmonies. Ainsi, on peut dire que j’ai fait du nouveau avec du vieux pour mieux rassembler nos fanbases. Sur l’album, vous pouvez entendre l’ancien et le nouveau Paradox… À partir du moment où vous lancez l’album, vous saurez reconnaître notre patte. Nous sommes restés fidèles à notre propre style tout en le développant davantage.
Heresy II : End of a Legend marque le retour d’Olly Keller à la basse et de Christian Münzner à la guitare solo… Que s’est-il passé avec Roland Stahl (basse) et Markus Spyth (guitare) ?
Avant la mise en œuvre de Heresy II, nous avions réuni le line-up original de Product Of Imagination, notre premier opus. Les premiers mois, ça avait marché, mais par la suite, ça a tourné vinaigre. Ce n’était plus ce que c’était dans les années 80. Je ne leur ai pas parlé depuis et je ne sais pas ce qu’ils font en ce moment. Mais je leur suis reconnaissant d’avoir à nouveau investi du temps dans Paradox. Nous avons eu beaucoup de bons moments ensemble dans les années 80, mais les temps ont juste changé. Après cela, j’ai pris contact avec Olly Keller et Christian Münzner et tous deux ont immédiatement été intéressés à l’idée de rejoindre à nouveau Paradox en tant que membres permanents. En plus des deux, le co-fondateur Axel Blaha (batterie, NDLR) est également revenu dans le groupe. Il n’avait pas joué de batterie depuis 25 ans… Et pourtant, il a retrouvé ses habitudes.
Heresy II : End of a Legend est un album très généreux qui dure plus 70 minutes. Tu n’avais pas un peu peur que ce soit trop long ?
Si, quand même. Comme je t’ai déjà dit, notre parolier, Peter Vogt, m’avait donné treize titres de morceaux sur lesquels bosser. Je n’avais encore rien composé à ce moment-là. Quand je compose, je ne fais jamais attention à la durée d’une chanson…
Charly, comment travailles-tu ta voix ? Parfois, ta voix me fait penser à celle de Hansi Kürsch de Blind Guardian…
Le chant est pour moi la partie la plus difficile à travailler. Et j’ai toujours besoin de quelques mois pour composer les lignes de chant et pour les enregistrer. Quand je chante une partie principale, j’entends les parties de chœur, et je veux les enregistrer dans la foulée. Et autant dire que, vu la longueur de l’album, ça n’a pas été une fine affaire… Concernant la comparaison avec Hansi, tu n’es pas le premier à me faire la remarque. Ce n’est pas voulu, mais en tout cas, je prends ça comme un compliment. Hansi est un grand chanteur.
Heresy, le premier chapitre, est très difficile à trouver. Avez-vous déjà pensé à rééditer cet album à l’avenir ?
Difficile à dire. Nous ne sommes plus en contact avec Roadrunner Records. D’ailleurs, nous n’avons jamais rien touché des ventes de nos deux premiers albums. Ils n’ont pas respecté leur contrat. De nombreux fans veulent une réédition des deux premiers albums et nous travaillons pour que ça se fasse… Vous serez avertis en temps voulu.
Paradox, c’est :
Axel Blaha : Batterie
Charly Steinhauer : Chant, guitare
Olly Keller : Basse
Christian Münzner : Guitare
Discographie :
Product of Imagination (1987)
Heresy (1990)
Collision Course (2000)
Electrify (2008)
Riot Squad (2009)
Tales of the Weird (2012)
Pangea (2016)
Heresy II: End of a Legend (2021)
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