Voilà enfin 6:33 avec son nouvel opus, Feary Tales For Strange Lullabies: The Dome, un opus qui, conformément à nos attentes, part dans tous les sens tout en étant particulièrement cohérent. Il faut dire que la formation francilienne a le truc pour mêler plusieurs esthétiques ensembles : Rock, Funk, Metal, Pop… Tout y passe ! Et pour plus d’informations, nous avons tout simplement appelé son chanteur, Florent Charlet.

Propos de Florent Charlet (chant) recueillis par Axl Meu


6:33 est enfin de retour avec un nouvel album, Feary Tales For Strange Lullabies: The Dome. C’est le premier album que vous faites paraître en six ans…

Florent Charlet « Rorschach » (chant) : Ça fait du bien de l’avoir lâché dans la nature ! Désormais, il ne nous appartient plus. En ce moment, on est à l’écoute des retours. Ça fait plaisir de savoir qu’il plaît ! On a mis six ans à le faire. L’enregistrement a commencé il y a quatre ans… Entre temps, nous avions monté le spectacle Asylum Picture Show 2.0., ce qui nous avait pris beaucoup de temps ! Puis, il y a eu un changement de line-up. Notre clavier, Emmanuel Rousseau (alias Dietrisch von Schtrudle, NDLR) ne fait plus partie du groupe. Ce qui fait que nous avons dû tout reprendre avec trois, avec Nicolas… 

Finalement, tous ces changements ont fait que nous avons pris quatre ans à faire l’album. Et vraiment, nous sommes vraiment heureux de l’avoir fini… Grâce au confinement, nous avons eu le temps de le mixer et d’assurer les dernières prises. Franchement, je ne pense pas que cela aurait pu se faire si le confinement ne nous avait permis de dégager du temps… Au moins, ça, c’est fait ! Désormais, nous sommes dans les starting-blocks, nous avons hâte de reprendre les concerts. Ce que nous ferons très prochainement avec Psykup au Forum de Vauréal ! Et le 19 novembre, nous revenons avec un live que nous avons enregistré et capté ces derniers mois… 6:33 est de retour ! 

Le nouvel opus s’intitule donc Feary Tales For Strange Lullabies: The Dome. J’imagine qu’il y a une deuxième partie qui arrive… 

Exactement. Les paroles ne sont pas intégrées au livret, bien qu’elles apparaîtront bientôt sur le net. Et vous verrez, l’histoire de l’album s’arrête en plein milieu. Vous aurez la suite dans le prochain album… qui, je tiens à vous rassurer, ne sortira pas dans six ans ! 

Votre univers rappelle celui de Tim Burton… Vous en êtes-vous inspiré pour l’histoire de l’album ? 

On adore les musiques de film de Tim Burton, tout comme celles d’Ennio Morricone. Après, en ce qui concerne Deadly Scenes, notre avant dernier album, nous ne l’avions pas écrit comme une bande originale de film, mais plutôt comme plusieurs saynètes qui forment un tout ! Là, pour Feary Tales For Strange Lullabies: The Dome, nous sommes allés un peu plus loin. L’histoire évoque l’itinéraire d’un jeune artiste dont le souhait est de percer à tout prix dans la musique qui arrive sur une capitale… Au cours de son parcours, il va rencontrer des gens… Par moments, il va devoir faire des choses pas très cool pour arriver à ses fins, ce qui va l’amener à se remettre en question… D’ailleurs, c’est ce qui est narré dans le morceau « Wacky Worms » qui a fait l’objet d’un clip ! À la manière du film d’animation, Vice-Versa, ce personnage est en proie à plusieurs sentiments contradictoires comme la joie, la colère, la peur… Il est habité par des petits vers de terre un peu fous qui l’aident à prendre des décisions… Oui, ce personnage est assez complexe. Je te l’accorde ! 

« Devin Townsend fait partie des sources inspirations du groupe, au même titre qu’un Mike Patton, que Pink Floyd, Genesis… Après, on est aussi fans de Michael Jackson, Prince, Queen… Dans la démarche artistique, nous n’avons pas vraiment de limites. »

Une fois encore, on y retrouve ce côté déjanté dans votre musique. J’y ai retrouvé, à titre personnel, un petit côté à la Devin Townsend… Comment parvenez-vos à condenser vos sources d’inspiration afin de faire quelque chose d’unique ? 

Alors, je dois t’avouer que je ne suis pas spécialiste de Devin Townsend… C’est Nicolas, notre compositeur, qui écoute surtout ! Évidemment, Devin Townsend fait partie des sources inspirations du groupe, au même titre qu’un Mike Patton, que Pink Floyd, Genesis et compagnie. Après, on est aussi fans de Michael JacksonPrinceQueen… Dans la démarche artistique, nous n’avons pas vraiment de limites. Donc, on met toutes nos influences en commun, on digère l’ensemble et on finit par proposer quelque chose de plus personnel. Et ce qui est agréable, c’est notre musique rappelle tout un tas de choses à nos fans. L’autre jour, quelqu’un nous a expliqué avoir entendu des traces de Britney Spears dans notre musique. 

Aussi, comme une madeleine de Proust, Feary Tales For Strange Lullabies: The Dome se plaît à évoquer ce que l’auditeur écoutait quand il avait entre 10 ans et 25 ans… Ce n’est pas forcément de la nostalgie, mais plutôt un hommage à tout ce que la culture Pop qui a apporté de bons… 

Vu tous les styles que vous brassez, ce n’est pas trop difficile de s’y retrouver à la fin ?

Déjà, la composition, c’est Nico qui gère tout ! Tout vient de son cerveau… Je ne dirais pas « dérangé », car il ne l’est pas plus que le mien. (Rires). En ce qui me concerne, je me contente d’écrire les paroles… Pour l’enregistrement, une partie est faite sur ordinateur, les cuivres, les cordes… Ça, c’est Emmanuel Rousseau qui, bien qu’il ne fasse plus partie du groupe, nous accompagne toujours. Après, 6:33, c’est un bon collectif. Emmanuel fait toujours partie du crew… Il a même programmé la batterie, tellement bien faite qu’on croirait que c’est une vraie ! Les guitares, les basses, elles, sont enregistrés physiquement. Pareil pour la voix. C’est vraiment Nico qui gère tout. Moi, quand j’enregistre, je suis plus un « couteau-suisse » qu’autre chose. Je peux multiplier les styles, les intonations et ainsi de suite. Je me laisse vraiment guider par Nico… Et ça se passe bien comme ça ! Certes, il peut paraître assez exigeant, mais c’est lui qui crée, c’est lui qui a les bonnes idées. Moi, je suis surtout un gars de scène ! Nico, c’est un peu notre « Frank Zappa » et nous, nous sommes ses outils ! (Sourires) 

Plusieurs clips sont sortis… Doit-on y voir une continuité entre eux ? 

Bah écoute, justement, dans Deadly Scenes, avec « Black Widow » et « I’m a Nerd », on avait déjà commencé à esquisser cette ville où se déroule l’action dans notre nouvel album. Là, nous sommes plutôt dans un délire 80’s/90’s, donc nous avons ajouté des néons… Je ne parlerais pas forcément de continuité, mais de cohérence entre les morceaux. 

Pour le dernier clip, mettant à l’honneur « Flesh Cemetery », on s’est associé à des étudiants de l’INA… Ils ont travaillé sur le storyboard, storyboard que nous avons validé par la suite ! Leurs propositions collaient parfaitement au morceau… Quant au clip de « Wacky Worms », nous l’avons réalisé nous-mêmes. Des potes à nous ont écrit le story-board et jouent dedans. On accorde une place assez importante aux visuels. Que ce soit sur scène ou dans nos clips, on essaie de garder une certaine cohérence. 

Quid des prochaines dates ? On aimerait vous revoir dans les Hauts-de-France ! Votre dernière performance nordiste remonte, il me semble, à décembre 2015… 

Je ne sais plus ! Je ne sais qu’on avait participé au Kaotoxin Fest… Ça fait un moment qu’on n’est pas venu dans le nord… Mais comme tu t’en doutes, nous allons tout faire pour revenir. Là, pour le moment, c’est un peu compliqué puisque toutes les salles sont toutes bookées. Mais on est motivés ! Nous sommes bien entourés… Je pense notamment à « Keuf Metal » (que l’on salue, s’il lit cette interview, NDLR) qui nous aide à trouver des dates à droite, à gauche, à trouver un booker, ainsi de suite. 

Là, l’album étant sorti, nous devons encore travailler sur les animations, sur les écrans. Maintenant que nous avons un batteur, la configuration du groupe sera un peu plus « Rock ». En attendant les concerts, nous allons sortir une captation « live » en novembre prochain ! Ça sera l’occasion de montrer à ceux qui ne nous ont jamais vus de montrer ce que l’on fait actuellement. 


6:33, c’est : 

Florent Charlet « Rorschach » : chant

Benédicte Pellerin « Bennie » : chant

Nicolas Pascal « Nicko » : guitares, claviers, chant et mise en scène

Manuel Gerard « Mano Low » : basse

Richard Dubois Matra « # » : claviers

Emmanuel Rousseau « Howahkan Ituha » : claviers et programmation des

percussions

Cédric « Vicken » Guillo : batterie

Discographie : 

Orphans of Good Manners (2011)

Giggles, Garlands and Gallows (EP-2012)

The Stench from the Swelling (A True Story) (2013)

Deadly Scenes (2015)

Feary Tales For Strange Lullabies: The Dome (2021)

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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