Il est des retrouvailles que nous n’aurions manqué pour rien au monde, et celles de la semaine dernière en faisaient partie. En effet, Junon était à la maison, chez lui, au Poche de Béthune, pour son avant-dernier concert de l’année, et plutôt bien accompagné ! Fall Of Messiah et The Lumberjack Feedback étaient également de la partie pour une soirée placée sous le signe des musiques « Post-Metal » (sous toutes leurs formes). Et il fallait se lever tôt pour assister au concert. Le rendez-vous est fixé à 18h, un horaire particulièrement bienvenu en ce dimanche presqu’hivernal.
Par Axl Meu
C’est Fall Of Messiah qui investit la scène en premier. Une scène déjà bien chargée d’ailleurs (quatre batteries surplombent l’espace scénique. La sienne, celles de The Lumberjack Feedback, et celle de Junon). Le terrain de jeu des nordistes est particulièrement réduit, mais cela ne les empêche pas de rendre justice à leur dernier opus en date, S E N I C A R N E (paru le 31 juillet 2020 via Holy Roar Records…). L’ensemble est particulièrement pro’ (malgré quelques problèmes de guitare remarqués en début de set) et le groupe sait tirer profit de l’acoustique offerte par la salle pour faire rayonner son art qui se place entre Shoegaze et Screamo : la basse en impose, la batterie ne tient littéralement plus en place en fin de concert et les guitares font dans la mélancolie. Bref, un cocktail d’esthétiques pour un ensemble qui est loin d’être passé inaperçu dans nos oreilles. On a adoré.

Place désormais à The Lumberjack Feedback. Régulièrement dans notre viseur (enfin, ça, c’était dans le monde pré-COVID), la formation est devenue en moins de cinq ans l’un des portes-parole des musiques sombres et glaçantes de la région (et plus encore). Le concept est toujours le même : deux batteries, deux guitares, une basse, et une musique instrumentale particulièrement névrosée. Aujourd’hui, l’heure est tout simplement à l’échauffement (en vue de la première partie de Regarde Les Hommes Tomber que devra assurer la formation au Grand Mix de Tourcoing le samedi 11 décembre prochain). Rodage peut-être, mais un show intense qui fera la part belle aux deux opus du groupe : Blackened Visions et Mere Mortals. Naturellement, les morceaux s’enchaînent sans discontinuer dans cet ensemble de riff obscurs, plaqués et soutenus par le rythme infernal du tandem Nicolas Tarridec / Virgil Chaize jusqu’au final de « Kobe (The Doors of Spirit) ». Ultime moment qui constitue une différence majeure, puisque le groupe avait l’habitude de mettre un terme à ses concerts sur « Blue Skies » et de saccager son matériel ensuite. Ce qu’il ne fera pas ce soir. Cela dit, la performance reste d’excellente facture. Les Lillois ont pu repartir chez eux avec le sentiment du devoir accompli.

On attaque déjà la fin de la soirée (les changements de plateau ne durent pas une éternité) avec Junon qui en est déjà à son troisième concert. Maîtres des lieux, les ex-General Lee n’ont pas trop de mal à interpeller le public avec leur Post-Metal totalement ravagé. Piochant tantôt dans le Hardcore, tantôt dans le Shoegaze, les quatre morceaux de The Shadows Lenghten(et les autres que nous retrouveront sur le premier album du groupe, sur lequel le groupe travaille actuellement) sème le désordre dans le Poche… Il ne fallait pas compter sur Arnaud Palmowski (chant) pour calmer le jeu. Bien déterminé à marquer son public au fer rouge, il n’hésite pas à aller dans la fosse (et même à se faire slammer) à plusieurs reprises, tout simplement pour le provoquer. Le concert ne perd jamais en intensité (les quelques moments tranquilles sont vite balayés par des riffs plaqués sans frein, ni limite), ce qui est plutôt de bon augure pour la suite, le groupe étant attendu de pied ferme au Main Square Festival en juillet prochain où il devra se frotter à un public plus ‘’mainstream’’. En attendant, ce soir, le groupe a tout simplement tordu le cou à une idée reçue, à celle disant que nul n’est prophète en son pays. La classe.

Un cadre intimiste, trois formations qui valent clairement le déplacement, et de nouveaux souvenirs en boîte… Il n’y a pas à épiloguer, nous avons passé une excellente soirée dimanche dernier. Espérons désormais que ce genre de petits plaisirs se renouvelleront à l’avenir.
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