Régulièrement, la rédaction d’Heretik Magazine vous donne rendez-vous sur ses platines et passe en revue ses dernières écoutes ! Plus connu, moins connu, plus vieux, moins vieux, une chose est sûre, tout le monde y passera !
Par la rédaction
CORPUS DIAVOLIS
APOCATASTASE
Black Metal
Les Acteurs de L’Ombre Productions
Allumez les bougies et faites brûler votre encens : Corpus Diavolis nous est revenu avec la suite spirituelle d’Atra Lumen, Apocatastase. Son avant dernier opus marquait déjà un tournant plus lourd et ritualistique pour le groupe, Apocatastase ne fait que confirmer cette volonté de créer un Black Metal cérémonial mêlant dévotion et luciférisme. Dans la lignée d’un Nightbringer tant pour la voix que la férocité des riffs et des trémolos suraigus, l’album nous transporte dans les méandres de l’Enfer. Dans un torrent de louanges démoniaque, la voix de Satan s’incarne à travers Daemonicreator et ses chants clairs (parfois assurés par Haine d’Antilife) installe cette atmosphère cléricale et religieuse. Rampant des abysses, Apocatastase nous fait passer du côté de la main gauche dans un Black Metal à la fois incandescent et Doom créant une œuvre grandiose.
Alan Dujardin
DER WEG EINER FREIHEIT
NOKTVURN
Post Black Metal
Season Of Mist
Dans son dégradé de violet, la musique oxymorique de Der Weg Einer Freiheit fait sens. Car c’est « Finisterre II », l’aube de l’album avec ses doux arpèges et ses mouvements de violons qui rayonnent. Mais ne vous méprenez pas ! Par-delà les apparences, « Monument » prend le temps d’ériger ses colonnes mélancoliques et menaçantes. Le ton est donné ! La prononciation juste de la basse ponce les guitares rugueuses, dont le son froid des trémolos nous donne à découvrir un Black Metal séraphique. « Immortal » accroît l’envergure stylistique de Noktvrn en le ponctuant de Pop. La construction réfléchie de l’album nous mènera jusqu’à « Haven ». Un titre solaire et éthéré qui côtoie les cieux, et qui conclut Noktvrn, dans un crépuscule d’émotions. Der Weg Einer Freiheit signe avec audace une pièce captivante. S’autoriser à surprendre dans un style si codifié est un risque. Les Allemands prennent celui-ci, Noktvrn relève le défi haut la main.
Thomas Deffrasnes
SWALLOW THE SUN
MOONFLOWERS
Doom Metal
Century Media
Dernière grosse sortie de l’année 2021, Moonflowers a vite su trouver une place de choix sur notre étagère. Il faut dire que Juha Raivio (principal compositeur du groupe) a toujours su nous emporter dans son tourbillon mélancolique, et ce dernier méfait ne fait exception à la règle. Naturellement, Moonflowers suit le sentier ouvert par son prédécesseur, When a Shadow Is Forced Into Light. Régulièrement épaulé par des sections orchestrales (et ça commence par « Bloom In Misery »), l’ensemble alterne entre passages à fleur de peau (sensation qui trouve son apogée sur le superbe « All Hallows’ Grieve », sans doute grâce à l’apport de Cammie Gilbert) et autres plus rudes (« Keep Your Heart Safe from Me ») pour plus de contrastes. Alors que retenir de cet opus ? Toujours époustouflant dans ses arrangements, Swallow The Sun nous fait part de son état par le biais d’une fausse douceur. Elle n’est qu’un prétexte pour développer un sentiment de malaise et de compassion chez l’auditeur.
Axl Meu
VOIDHRA
SORROW GUIDES US ALL
Black Metal
Crawling Chaos
La scène Black Metal underground est assaillie depuis plusieurs années par de nombreux groupes. Difficile alors de trouver la perle rare, et même simplement une sortie qui ne ressemble pas aux autres. Toutefois, il nous arrive parfois de trouver l’album qui nous correspond. Sorrow Guides Us All n’est que le début de l’ascension de Voidhra. Ici, un seul maître à bord sous le nom de Chris Horseblood. Mélomane confirmé, il propose une cohérence entre les morceaux créant un album mélodique et langoureux nous rappelant les plus grandes heures de la scène Black/Death mélodique scandinave (on pensera à Dissection). L’album, d’à peine quarante minutes, nous plonge dans un univers gothique avec en premier lieu sa cover, représentant un sinistre château surplombé d’une gigantesque lune s’accordant à merveille avec les compositions du groupe. Ces dernières, à la fois longues et répétitives, permettent de bien cerner le moindre détail et de prendre plaisir à se laisser balader dans cette morne cavale. Accessible même aux non-initiés du genre, Sorrow Guides Us All est le sublime enchevêtrement d’un Black Metal « seconde vague » saupoudré de modernité. Autant dire que nous avons grande hâte de les voir sur nos terres !
Alan Dujardin
WIEGEDOOD
THERE’S ALWAYS BLOOD AT THE END OF THE ROAD
Black Metal
Century Media
There’s Always Blood at the End of the Road; c’est le portrait au vitriol du dernier Wiegedood. Car si la route se termine dans le sang, elle commence pourtant bien dans un macabre étouffement. C’est un album face auquel on ne peut rester de marbre : à la fois dérangeant et douloureux, il fait office de virage pour les Belges de la Chruch Of Ra. Une approche nouvelle de leur art, qui n’est pas sans rappeler la schizophrénie de Médico Peste. Dans un son froid et toujours plus incisif, des riffs déséquilibrés nous amènent dans les crevasses les plus viscérales de notre âme. La structure est souvent la même ; une phrase musicale évolue par agrégats d’éléments tantôt musicaux, tantôt vocaux. Avec notamment du chant Tibétain sur « Now Will Always Be ». « Wade », sera notre unique moment de répit dans ce tumulte. Car rappelons-le ; Wiegedood est le terme hollandais qui désigne la mort subite du nourrisson. Le travail d’orfèvre mené sur les compositions fait de cet album le plus abouti et le plus étoffé du groupe.
Thomas Deffrasnes
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