Le 26 février dernier, c’était également la « vraie » reprise du côté du théâtre du Poche de Béthune. Les dernières règles sanitaires ne sont pas encore totalement tombées et pourtant, les amateurs de Post-Punk de musique alternative ne se sont pas fait attendre. Comme nous, ils étaient bien prêts à faire tomber le masque et à s’hydrater en compagnie de Frustration qui, enfin, a pu honorer sa date nordiste. C’est Baasta!, qui a lancé les hostilités. 

Par Axl Meu


Baasta! a toujours le vent en poupe. Après s’être fait remarquer au Mains Square Festival en 2018, la formation arrageoise est allée exporter sa « french new wave » en Angleterre. Et après une pandémie, quoi de mieux que de refouler le plancher d’une salle comme celle du Poche ? La salle est comble, bien disposée à accueillir le combo comme il se doit. Et pour l’honorer, FX (chant, guitare) et Yoann (basse) – et leur boîte à rythme – font rayonner leur musique à mi-chemin entre le rock français engagé et la scène Post-Punk / New Wave des années 80 (Imaginez là une sorte de mélange entre New Order et les Bérurier Noir). En effet, peut-être dansants (sur « Fosbury »), les morceaux dépeignent la société dans laquelle nous vivons et traitent à la fois de sujets graves comme la pêche intensive ( « Tora! Tora! Tora! ») et des sujets plus légers comme l’hypocrisie (« Fin du Monde »). L’ensemble est particulièrement efficace et particulièrement vivant. Baasta! que l’on continuera de suivre à l’avenir a fait fort bonne impression ce soir.  

Place à Frustration qui, souvent associé à la percée du label Born Bad Records, a toujours su mêler des éléments de la scène Punk Rock classique (à la Dead Kennedys) et autres de la scène Post-Punk / New Wave (à la Killing Joke) pour un ensemble détonnant, taillé pour faire le meilleur effet sur scène. Une recette qui, d’ailleurs, a porté ses fruits sur l’album Relax (Born Bad Records), considéré comme l’une des références du genre. Naturellement, ce soir, les rythmiques martiales installées par les claviers et la batterie s’emparent du « dance floor » du Poche bien garni et mis en mouvement (même s’il n’y aura pas de stage-diving). Il faut dire que les Franciliens, portée par Fabrice Gilbert, enchaînent les classiques sans discontinuer (« No Trouble », « Too Many Questions », « Blind »…) et nous plongent dans une époque, certes révolue, mais chère aux fans présents dans la salle : celle des 80’s et des vieux clubs londoniens, à l« french-touch ». Bref, enthousiaste à l’idée de retrouver ses fans nordistes et particulièrement généreux ce soir, la formation nous a livré un concert authentique et efficace que l’on aura du mal à oublier. 

En une soirée, Frustration a tout simplement prouvé l’intemporalité du mouvement dont il est l’un des principaux portes-parole en France et fait oublier la période sordide que nous avons traversée. Un grand merci à lui ! 

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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