Kathrine Shepard, que l’on connaît sous le patronyme de Sylvaine, est une artiste complète, à fleur de peau, qui se sert de son art pour exorciser tous ses démons. En voici une nouvelle preuve avec Nova, un opus frais et intense, paru dernièrement chez Season Of Mist. Entretien !
Propos de Kathrine Shepard (tous les instruments) recueillis par Axl Meu
Salut Kathrine, comment te portes-tu en ce moment ?
Salut ! Je me porte bien ! Je n’ai jamais été aussi occupée… Donc, je ne suis pas à plaindre ! Ces derniers mois ont été très inspirants, dans le sens où j’ai traversé une période assez délicate. On va dire que la pandémie n’a fait qu’amplifier mes émotions. J’avais tellement de choses à dire, et tout ça s’est retrouvé sur mon nouvel album, Nova.
Oui, te revoilà avec Nova, ton quatrième opus. Il arrive quatre ans après Atoms Aligned, Coming Undone. Comment as-tu travaillé dessus ?
Créer Nova n’a en rien été une expérience facile. Il porte en lui tous les problèmes auxquels j’ai fait face durant sa création, entre 2019 et 2020. Cette fois-ci, je n’ai pu compter que sur moi-même… Mais finalement, ça m’a libéré d’un poids. Je me suis servi de ma musique pour canaliser toutes mes émotions, mais aussi pour prouver aux yeux de tous que je suis capable de créer quelque chose par mes propres moyens. J’étais vraiment « cassée » lors de sa conception, mais le faire m’a permis d’aller de l’avant. C’était comme tout reprendre depuis le début ! J’ai aussi eu la chance de m’entourer de superbes personnes qui m’accompagnent aujourd’hui sur scène et de partager ma musique à plus de monde. On verra ce que ce que le futur me réserve. En tout cas, pour le moment, je suis très fière de ce nouvel opus.
Nova débute par « Nova »… Ce morceau sonne comme une prière… Est-ce que tu pourrais nous en parler ?
En fait, ça fait un moment que l’idée de créer ce genre de musique me taraude, je dirais depuis la sortie de mon deuxième album, Wistful, en 2016. Et étant donné que Nova est un opus très personnel, ça faisait vraiment sens que d’avoir ce morceau construit à partir de mes vocalises. Je pense que quiconque ne pourra jamais avoir un instrumental plus personnel que sa voix... Pour ce qui est de l’expression « Nova », je dirais qu’elle est symbolique. Elle évoque la nouveauté, un nouveau départ, la transition d’un état à un autre… Tout faisait sens. C’est aussi pour ça que j’ai décidé d’intituler cet opus Nova.

« Je me suis servi de ma musique pour canaliser toutes mes émotions, mais aussi pour prouver aux yeux de tous que j’étais capable de créer quelque chose par moi-même ! »
Quels sujets abordes-tu sur Nova ? La mélancolie est encore une fois très présente dans ton art…
Nova a pour thématiques la perte et la fugacité de la vie. Quoi qu’on en dise, tu as beau t’accrocher, toute chose a une fin. Au beau milieu de cette frustration, il te faut accepter cette fatalité pour repartir sur de bonnes bases. Je n’ai jamais choisi d’exprimer cette mélancolie. Elle finit toujours par pointer le bout de son nez… Nova est un album particulièrement triste qui souligne les épreuves que j’ai traversées entre 2019 et 2020.
Tu me dis que toute chose a une fin, c’est aussi le nom d’un des morceaux de cet opus, « Everything Must Come To An End »…
C’est la première chanson que j’ai composée pour cet opus, en 2019. Et déjà à l’époque, il indiquait la tournure qu’il allait prendre. Sur chaque opus, il y a au moins un morceau qui me ramène au moment de l’écriture quand je l’écoute. Et c’est le cas pour « Everything Must Come To An End ». À chaque fois que je l’écoute, je fonds en larmes. C’est sans doute l’un de mes morceaux les plus tristes et mélancoliques.
La musique de Sylvaine est très proche de la scène Shoegaze, de la scène Dreampop, mais aussi de la scène Black Metal. Quelles sont tes sources d’inspiration ?
J’ai toujours eu du mal à lister tous les groupes que je trouve inspirants. Je suis très ouverte d’esprit, donc tout est source d’inspiration pour moi ! Ce peut être du Metal, du Classique, de la Hip-Hop, de la Pop, du Post-Rock et ainsi de suite, tant que la musique me touche, ça me va. Après, je sens vraiment proche de la scène Dream Pop, Shoegaze, Post-Punk, Dark Wave… J’adore les mélodies éthérées que l’on peut retrouver dans ces groupes. J’aime également jouer sur les contrastes entre des forces opposées, comme le fait Joy Division. Après, pour lister mes principales sources d’inspiration, je dirais Slowdive, Cocteau Twins, Joy Division, The Cure, The Chameleons, Slow Crush, Lycia, Dead Can Dance, Bauhaus, The Sisters of Mercy, Beach House, This Mortal Coil, My Bloody Valentine, Luminance, Ride, DIIV, Lush, Pærish et ainsi de suite. Après, pour la scène purement Metal, je mentionnerais Bathory, 40 Watt Sun, Amenra, Vampillia, Summoning, Drudkh, Emperor, Hangman’s Chair, Alcest, Warning, Der Weg Einer Freiheit, Regarde Les Hommes Tomber, Olhava, Taake et bien d’autres encore.
Quelques mots concernant les musiciens qui t’accompagnent sur scène. Parmi eux, il y a Maxime Mouquet, un de nos amis nordistes. Ce n’est pas trop difficile de rassembler tous ces musiciens ?
Si, quand même ! (rires) On a quand même du mal à se voir pour répéter, mais je les adore tellement que ça vaut vraiment le coup de tout mettre en œuvre pour qu’on puisse se voir. Si tout le monde est impliqué et fait preuve de détermination, je ne vois pas pourquoi ça ne marcherait pas. Nous n’avons peut-être pas le luxe de nous voir toutes les semaines pour répéter, mais nous prenons des nouvelles quotidiennement, on se parle régulièrement via Skype, et ainsi de suite. Je préférerais qu’ils soient toujours à mes côtés, mais bon, ce n’est pas possible. En tout cas, nous avons hâte de retourner sur scène et de jouer nos nouveaux morceaux.
Sylvaine, c’est :
Kathrine Shepard : Tous les instruments
Discographie :
Silent Chamber, Noisy Heart (2014)
Wistful (2016)
Atoms Aligned, Coming Undone (2018)
Nova (2022)
Laisser un commentaire