Avant de se préparer pour le Hellfest où il se produira le 24 juin prochain, Yarotz (ex-The Third Eye) viendra présenter son premier opus, Erinyes, au public du BetiZFest ce samedi dans le cadre d’une première rencontre qui s’annonce électrique. En amont, la rédaction est allée prendre des nouvelles de Fabien que l’on connait déjà pour sa participation au sein de Junon.

Propos de Fabien Zwernemann (guitare/chant) recueillis par Axl Meu


Salut Fabien ! On te connait également pour ta participation au sein de Junon… Comment Yarotz s’est-il amorcé ? 

En fait, quand on s’est arrêté avec General Lee, j’ai décidé de faire une pause de deux ans… J’ai quitté le Pas de Calais pour m’installer dans le Sud-Ouest. Et je me suis vite rendu compte que la musique me manquait, enfin, surtout la musique « live ». Du coup, en 2018, j’ai décidé de lancer The Third Eye (qui deviendra Yarotz en 2020, NDLR). Puis, j’ai sollicité deux amis à moi, notamment Vincent (Perdicaro, basse / chant) qui était également dans General Lee et qui évolue à mes côtés chez Junon, mon autre groupe.

Yarotz nous présente donc son premier opus, Erinyes. Que faut-il savoir à son sujet ? 

Ce n’est pas un opus conceptuel ou je ne sais quoi. Il contient dix titres qui partent tous d’un constat. Tous évoquent de loin la « psychostasie », nom donné au rituel funéraire initié par les Égyptiens dans l’Antiquité. On y pesait l’âme d’un défunt pour savoir s’il avait été bon ou non dans sa vie. On aimait bien cette idée que chaque acte a des conséquences, donc on a décidé d’en faire un opus. C’est aussi cette idée qu’on a essayé de retranscrire sur la pochette de notre opus qui représente ce monstre végétal. Il y a cette idée de prendre un cœur humain et de le remettre à Seth. S’il est lourd, il sera dévoré. 

Est-ce que tu pourrais développer sur les thématiques abordées sur cet opus ? 

La question du karma est un peu évoquée… On y développe l’idée que tout acte finit par se payer. Je pense notamment à notre premier single « Impunity ». C’est une réaction envers les actes de pédophilie perpétrées par Gabriel Matzneff. Quand on voit ce qu’il a fait, son impunité, ça me met hors de moi. Il fallait tout simplement que ça sort. Crois-moi, heureusement que je n’ai jamais eu ce type en face de moi, sinon il aurait passé un sale quart d’heure. 

En ce qui concerne « Childish Anger », le deuxième morceau de l’opus, on a voulu parler de ces frustrations et de ces pressions que l’on ressent au quotidien, ces mêmes frustrations qui peuvent finir par t’exploser à la gueule. Tous ces harcèlements que tu subis dans ta jeunesse auront à un moment ou à un autre des conséquences sur le futur. Le titre « Gold » parle de cette même pression créée par les grosses sociétés qui, à des fins purement lucratives, ont instauré une sorte d’esclavage moderne. Et le fait de mettre tout ça sur papier a clairement un côté thérapeutique pour nous. J’ai vraiment appris à écrire des textes avec ce projet, et je dois dire que ça m’a fait vraiment beaucoup de bien ! 

« Les étiquettes ne m’ont jamais branché. Yarotz est un mot russe qui signifie  ‘la rage’ et je trouve que c’est un bon terme pour qualifier la musique que l’on joue. »

Il n’y a pas vraiment de mot pour qualifier votre musique. On est clairement dans du Post-Metal mâtiné de Hardcore… Comment la qualifierais-tu, toi, la musique de Yarotz ? 

J’ai du mal à définir la musique que j’écris. On pourrait dire qu’il s’agit de Post-Hardcore… Il y a du Metal extrême, du Metal Hardcore… En fait, avec Vincent, on ne s’est vraiment pas donné de limites en termes de styles. Tu peux ressentir tout ce que l’on aime sur cet opus. Il était impossible pour nous de rester sur certains codes. Je sais que ce n’est pas évident pour ceux qui veulent nous chroniquer, mais bon…  En tout cas, les étiquettes ne m’ont jamais branché. Déjà à l’époque de General Lee, ça me gonflait pas mal. Yarotz est un mot russe qui signifie « la rage » et je trouve que c’est un bon terme pour qualifier la musique que l’on joue. Cette même émotion qu’on essaie de faire contre-balancer. Il y a aussi d’autres émotions retranscrites par des mélodies assez sombres… 

Il y a un guest sur l’opus et ce n’est pas n’importe quoi ! 

Oui. Christian Andreu, le guitariste de Gojira fait une apparition sur le deuxième single de l’opus, « Childish Anger ». Cette collaboration s’est faite naturellement… Nous nous sommes rencontrés en 2019. Avec The Third Eye, on avait remporté un tremplin qui nous avait permis d’être accompagnés par la région des Landes, dont Christian était le parrain. Musicalement, ça a accroché entre les deux parties… Il nous a pas mal conseillés ! Et au moment d’enregistrer l’album, je lui ai proposé de faire une apparition dessus. Finalement, malgré son planning chargé, il est revenu vers moi pour me demander si ça pouvait toujours le faire. C’est quelqu’un de très humble, de très pro’… C’est incroyable qu’il soit toujours ainsi quand on voit tout ce qu’il a accompli dans sa carrière !

Vous avez sorti deux clips ! Parle-nous en ! L’ensemble est quand même bien visuel. 

Pour les deux clips, on a travaillé avec un ami à nous, Eloi Casellas. L’idée n’était pas de faire des clips… Pour « Vergogna », notre premier single, on a voulu y mettre en scène l’histoire de la chanson. « Vergogna » est un mot latin signifiant « la honte ». Tu sais, j’ai des enfants et, par moments, avec ma femme, on se demande vraiment pourquoi on en a fait vu l’état du monde qu’on va leur donner. Et malheureusement, l’actualité me conforte dans cette idée. Une certaine forme de culpabilité y est née. Et on a voulu représenter ça visuellement. Nous ne sommes pas réalisateurs de musique ou je ne sais quoi, mais on a essayé de rendre les choses les plus qualitatives possibles ! Dans ce clip, on suit l’itinéraire d’un gamin qui ère dans un univers hostile et qui ne sait pas trop comment s’en sortir… Pour « Impunity », on a essayé de faire quelque chose de plus frontal, plus « In the face »…


Yarotz, c’est :  

Fabien Zwernemann : Guitare / Chant

Vincent Perdicaro : Basse / Chant

Enzo Laidi : Batterie

Discographie :

The Third Eye (démo-2019)

   Erinyes (2022)

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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