Qu’il est agréable le club de l’Aéronef, ce petit espace d’expression artistique, adéquat pour accueillir la musique intimiste et évolutive de God Is An Astronaut ou encore le Post-Rock de Barrens… Les groupes font salle comble ! Et c’est dans une douce simplicité que les lumières se tamisent et que le trio suédois investit la scène.
Par Thomas Deffrasnes
La basse s’éveille et finit par résonner progressivement dans nos corps. Les arpèges de guitare s’invitent, comme une pluie d’étoiles, à l’image de Penumbra, dernier opus de Barrens. Le jeu tribal des tomes provoque les corps. Ces derniers oscillent et notre respiration synchronisée avec le rythme devient de plus en plus profonde. La musique fragile s’érige jusqu’à devenir cosmique. Les boucles de guitares se superposent et la phrase musicale gagne en envergure. Et dans son ascension solaire, la chute brutale et lourde n’est pas sans conséquence. La foule fait corps avec la musique et les musiciens catalysent cette énergie. Eux-mêmes débordent de présence et s’écrasent sous le poids du son saturé de la basse… Les instruments dans une harmonie unique se répondent. Et si cette description vous semble bien musicale, sachez que ce concert se regarde avec les oreilles. Fermez les yeux, Barrens vous emporte. La structure est souvent la même, mais certains titres plus dansant, aux allures Pop parviennent à équilibrer la prestation. Ce concert nous laisse le souvenir d’une intensité hors du commun. Plus qu’un concert, c’est une expérience à ne pas manquer !
S’ensuit alors God Is An Astronaut. Après la période COVID, les Écossais sont enfin à même de proposer une expérience live de Ghost Tapes #10 , leur dernier opus. Et autant dire qu’il y a encore du travail. En effet, on peut admettre les soucis techniques tels que le piano mal-branché qui ne sonne pas dès le début du show. On peut admettre les mauvaises balances qui proposent des instruments tellement exprimés que la différence de hauteur rend la musique difficilement lisible. Mais les erreurs à répétition de Jamie Dean sont ce qui nous a vraiment sorties du concert. Les fausses notes, le sentiment que l’artiste joue sans aucune assurance, le faisant finir certaines chansons trop tôt, et commencer d’autres trop tard. Pour des compositions aussi ambitieuses que celles de God Is An Astronaut, ces détails n’en sont pas. Ceci étant dit, ne perdons pas de vue la prestation de qualité des autres musiciens. Ces derniers se transcendent en musique, et d’une certaine discrétion, ils ponctuent le concert de petits commentaires sur les titres qu’ils s’apprêtent à interpréter. D’ailleurs, c’est ainsi qu’ils initient un chapitre nostalgique en jouant des morceaux de The End Of The Beginning ou encore All Is Violent, All Is Bright. Des titres bien moins évolutifs et plus directs qui ne manquent pas de faire danser la foule. C’est un concert en demi-teinte que nous a proposé God Is An Astronaut. Espérons que d’ici le date Parisienne du 10 mai, Jamie Dean aura repris la dynamique de sa musique.
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