S’il y a une formation à laquelle on pense quand on se rend en Belgique, c’est bien Evil Invaders. Hélas encore trop peu présente chez nous, elle est parvenue à se faire une belle renommée chez elle au fil des années (elle a dernièrement fait la « une » du Rock Tribune, LE magazine référence belge). Le public belge étant acquis à sa cause, elle ne rencontre donc aucun problème pour remplir des salles d’envergure comme le Trix d’Anvers, où a été capté le Surge Of Insanity : Live In Antwerp en 2018. Rebelote quatre ans plus tard. Pour la release-party de son troisième opus, Shattering Reflection, Evil Invaders s’est une nouvelle fois offert le luxe d’investir la salle anversoise et d’y convier ses amis de Schizophrenia et de Cyclone. 

Par Axl Meu


Auteur d’un premier opus (Recollections Of The Insane), mais déjà bien connu du public flamand, Schizophrenia donne le ton avec un Death Metal « old-school » qui nous rappelle les grandes heures de Morbid Angel, une impression confirmée puisque le groupe prend un malin plaisir à reprendre « Maze Of Torment » à sa sauce. Et pourtant, malgré les similitudes de genre, Schizophrenia est bien fort d’une identité propre et excelle sur scène (il faut dire que Lorenzo Vissol – que l’on a déjà remarqué au sein de Bütcher et de Skelethal – est à la batterie). Bref, il y a fort à parier que la formation commencera à faire sérieusement parler d’elle outre-Belgique dans quelques semaines : rigueur d’exécution, violence, talent : tous les ingrédients étaient réunis pour faire de cette première partie un bon moment. 

Cyclone est culte en Belgique. Peut-être moins en France. En tout cas, il nous faut avouer que les deux seuls opus du groupe (Brutal Destruction, 1986 – Inferior to None – 1990) n’ont laissé personne indifférent à leur sortie et que même plus de 30 ans après, ils continuent de tourner sur les platines des plus énervés. Certes, aujourd’hui, Cyclone, en référence ultime du Thrash/Crossover belge, n’a plus de claires ambitions et continue de tirer sur la corde de la nostalgie, mais il nous faut avouer que le concert de ce soir était loin d’être honteux. Au contraire. Contre toute attente, il s’avère que le nouveau line-up monté par Guido Gevels (chant) et Stefan Daamen (basse, puis guitare) tient plus que la route. Ainsi, les classiques « Take Thy Breathe », « So Be It », « Neurotic », « Throw The First Stone » ont retrouvé une seconde jeunesse et ont tout dévasté sur leur passage. Autant dire que, après une telle prestation, nous étions chauds bouillant pour accueillir Evil Invaders

Toutes les formations sont amenées à évoluer à un moment donné, sous peine de se répéter et de lasser leur public. C’est le cas d’Evil Invaders qui, en sortant, Shattering Reflection, a pris beaucoup de risques tout en affinant sa manière de composer. Ce troisième méfait est donc, à plus d’un titre, l’album de la maturité pour cette « plus si-jeune » formation. Après l’avoir sucé jusqu’à la moelle, il était temps pour nous d’expérimenter ces nouveautés sur scène. Et pourtant, les morceaux attendus ne seront pas au rendez-vous : Evil Invaders, bien qu’en forme, préfère mettre en avant son back-catalogue («  Mental Penitentiary », « Pulses Of Pleasure », « Broken Dreams In Isolation », « Raising Hell ») plus que son nouvel opus qui sera représenté par seulement quelques titres (« Hissing In Crescendo », « In Deepest Black », « Sledgehammer Justice »,… ). Une petite déception en soi, car on s’attendait à ce que le groupe interprète son nouvel opus dans son intégralité. Pourtant, mis à part ce petit malentendu, tout le monde s’accordera pour dire qu’Evil Invaders a donné un très bon concert, plein de fougue, rythmé par les vocalises criardes de son chanteur et ses solos typés « old-school ». Ce n’est plus un secret pour personne : Evil Invaders incarne vraiment le renouveau de la scène Speed Metal, et nous sommes très heureux d’en être. Maintenant, il ne leur reste plus qu’à pousser un petit peu et peut-être qu’ils parviendront à conquérir notre pays ! 

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