Plus qu’un side-project (d’ailleurs, le groupe n’en est pas vraiment un), Mudweiser permet à Renaud Wangermez (AKA Reuno), surtout connu pour son implication au sein de Lofofora, d’explorer d’autres sentiers. La sortie du nouvel opus, « The Call », nous a donné envie d’en savoir plus et nous nous sommes empressés de le contacter quelques jours après sa prestation au BetiZFest !
Propos de Renaud Wangermez (AKA Reuno) recueillis par Axl Meu
Salut Reuno, avec Mudweiser, on te retrouve dans un registre totalement différent de celui de Lofofora. Parles-en nous !
Mon histoire avec Mudweiser remonte à une quinzaine d’années. C’est Saïd (Merki, guitare, NDLR) qui m’avait proposé de rejoindre son groupe… Au départ, j’ai vraiment abordé ça comme une récréation, même si ça s’est intensifié par la suite. Après, ça reste avant tout un groupe de potes : l’enjeu, c’est vraiment de se faire plaisir !
Concernant Saïd, j’ai cru comprendre qu’il était revenu dans le groupe dernièrement après huit années d’absence…
Oui, il est revenu tout dernièrement. À l’époque, il avait décidé de quitter le groupe suite à son départ pour les États-Unis. Finalement, les choses se sont assez bien goupillés, car il a annoncé son retour en France au moment-même où son remplaçant a décidé de quitter le groupe. Le cas inverse, je pense qu’on aurait arrêté le groupe, car on ne se voyait pas recommencer avec quelqu’un qu’on ne connaissait pas. Mais du coup, le retour de Saïd en France nous a permis de rebondir : son retour, c’était un peu la bénédiction. On était vraiment content de repartir avec lui et de retrouver son gros son de guitare dégueulasse !
The Call, c’est donc votre nouvel opus. Je dois avouer avoir trouvé quelque chose de Kyuss dans cet opus. Comment avez-vous abordé ce disque ?
Saïd est revenu avec des riffs… Je dirais qu’ils sont un peu plus fâchés que ceux de Kyuss. Nos morceaux « tabassent » plus. En tout cas, j’aime bien ce mélange. À l’époque, les gars de Kyuss voulaient simplement revenir aux origines du Metal et faire quelque chose à la Black Sabbath. Après, en ce qui nous concerne, on ne se dit jamais « on va sonner comme ci, comme cela ». Ça va comme ça vient. Saïd est revenu des États-Unis sans avoir réussi à concrétiser son envie de monter un groupe là-bas. Quand il est revenu, il en avait gros sur la patate et avait tout simplement envie de lâcher le morceau. C’est aussi ça pour qu’il nous a gratifiés de riffs assez « rentre-dedans » en fait.
Avec Mudweiser, tu dois changer d’angles d’écriture. Avec Lofofora, tu dois écrire en français, là, tu dois écrire en anglais. Comment procèdes-tu ?
En fait, c’est simple. Et c’est pareil avec n’importe quels groupes avec qui je travaille. J’essaie toujours de m’imprégner des compositions que l’on m’envoie, et ainsi, j’essaie de transposer ce que je ressens, d’écrire, un peu comme s’il s’agissait d’une bande-originale de film. J’essaie de voir des images, et c’est ça qui va donner le thème. Pour la suite, j’essaie de voir comment ma voix va résonner avec les autres instruments et ainsi de suite. Après, pour ce qui est de la langue, c’est différent, c’est sûr, j’ai moins de vocabulaire en anglais, mais j’essaie toujours de rester dans une langue imagée. Après, j’ai la chance d’avoir à mes côtés un guitariste qui m’aide à faire coulisser les paroles le mieux possible de sorte que ma diction soit parfaite le jour de l’enregistrement.
Quid de ton chant ? Tu ne chantes pas du tout de la même manière avec ce groupe… Comment abordes-tu les « vocalises » ?
Mon chant est très « blues » pour Mudweiser. Même s’il y a un gros « buzz » et des gros riffs de guitare, on est quand même dans des harmonies proches du Blues. Et moi, je suis vraiment fan de tout ça. C’est vraiment ce que j’écoute le plus ! Quand tu vas aux origines du Hard Rock, tu trouves vraiment ça. Regarde Led Zeppelin et Robert Plant, la manière de chanter se rapproche énormément du Rhythm and Blues à la Janis Joplin. Tout ça, c’est un peu contigu pour moi. D’ailleurs, c’est pour cette raison que j’ai eu envie de rentrer dans ce groupe. Je voulais expérimenter ce côté « blues » : cuivres ou grosses guitares, les intentions restent les mêmes.
En ce qui concerne les thématiques, on est loin de ce que tu fais avec Lofofora. Celles de Lofofora sont très ancrées dans la réalité…
Oui, clairement. Là, les textes de Mudweiser sont inspirés par le cinéma américain. J’adore les films des frères Cohen, les romains noirs comme ceux de Donald Westlake : c’est tout un imaginaire un peu mystérieux, empreint de sexualité et substances illicites, comme sur le titre « Sister Mary ».
Penses-tu que tu auras le temps de défendre ce nouvel opus ?
Oui, quand même. Quand j’ai intégré ce groupe, j’ai quand même expliqué aux autres membres que Mudweiser que le groupe allait être considéré comme le side-project du mec de Lofofora et que ça n’allait pas être très gratifiant. Mais ils s’en sont moqués… et finalement, ça nous a pas mal poussés pour faire des concerts à droite, à gauche en France. Après, on est resté très discret, on n’a pas fait énormément de concerts, donc c’est encore un peu normal si on ne nous connaît pas encore. Actuellement, nous en sommes en train d’organiser une petite tournée pour la rentrée !

Mudweiser, c’est :
Renaud Wangermez (AKA Reuno) : Chant
Said Merki : Guitare
Xavier Cimono : Batterie
Jérôme Pinelli : Basse
Discographie :
Holy Shit (2009)
Drug Queens (EP – 2011)
Angel Lust (2013)
So Said The Snake (2018)
The Call (2022)
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