Ça restera l’une de nos belles rencontres de la quinzième édition du Hellfest. James Kent alias Perturbator nous a accordé un peu de son temps libre pour échanger. L’occasion d’en savoir un peu plus sur sa carrière, ses goûts en matière de musique, mais aussi son actualité.

Propos de James Kent (électronique / guitare) recueillis par Axl Meu


James, étant initialement du milieu Black Metal, qu’est-ce qui t’a conduit à évoluer dans les musiques électroniques et la Dark Wave ? 

J’ai toujours aimé le Black Metal, les musiques extrêmes dans leur globalité, mais à côté, j’ai toujours eu un penchant pour la New Wave, le Goth Rock, styles représentés par des groupes comme Joy Division, The Cure, mais aussi The Sisters Of Mercy. Pour moi, c’était logique ! Je trouve même qu’il y a une parenté entre le Goth Rock et le Black Metal, notamment au niveau des atmosphères qui sont dégagées. Ce que j’ai le plus dans la musique, ce sont les ambiances que l’on retrouve aussi bien dans le Metal que dans les musiques électroniques. 

Comment passe-t-on concrètement du Black Metal à la Dark Wave ? 

Je ne sais pas trop ! On achète des claviers et on s’y met ? À titre personnel, je voulais créer des ambiances de films, des sortes de bande originale de film un peu à la John Carpenter, à la The Thing. Quand j’ai commencé Perturbator, j’étais vraiment dans cette optique de créer la bande originale d’un film qui n’existe pas. Puis j’ai ajouté des samples, et ça s’est emballé, ça a pris des formes différentes, ça a grossi au-delà de mes espérances. Mais oui, au départ, l’idée était vraiment de créer une bande-son de film d’horreur. 

Sur ton dernier opus, Lustful Sacraments, on y retrouve un côté dystopique. Comment es-tu parvenu à transposer cet univers de fin du monde sur ta musique ? 

J’y aborde des sonorités spéciales et je joue énormément avec les espaces, avec la reverb. Lustful Sacraments évoque la thématique de l’autodestruction : comme quoi rien n’est interdit et que tout est permis. Ça parle également des gens qui se perdent un peu dans leur vie et qui oublient un peu qui ils sont. J’y porte également un regard neutre sur le caractère autodestructif du genre humain qui est toujours, d’une manière ou d’une autre, toujours dans l’excès. 

PERTURBATOR - Festival BEAUREGARD - 6+7.8.9.10 juillet 2022 - Herouville  St-Clair - 14 - Normandie

« Lustful Sacraments parle des gens qui se perdent un peu dans leur vie et qui oublient un peu qui ils sont. »

Pour accompagner la sortie de Lustful Sacraments, tu as sorti un EP collaboratif avec des artistes que tu aimes : Author & Punisher, She Past Away, INVSN, OddZoo, HEALTH, et Pig Destroyer. Tu les as invités à reprendre « Excess » à leur manière…

Oui, voilà. Ce sont surtout des groupes qui sont amis. On s’est dit que ça serait différent d’avoir un Pig Destroyer… Ce sont tous des fans de Perturbator. Ils étaient tous partants pour reprendre ce morceau et en proposer une nouvelle interprétation. Ça a été une excellente expérience, aussi bien pour eux que pour moi. J’ai préféré proposer cet EP plutôt qu’un simple single ! C’est assez amusant, même si j’avoue que l’idée peut parfois déplaire. 

T’inspires-tu d’autres groupes de Synthwave pour composer ? En France, on a également We Are Magonia…

Je n’écoute pas du tout de Synthwave pour tout t’avouer, tout simplement parce que je n’ai pas encore trouvé un groupe qui m’intéresse au plus haut point ! En fait, j’écoute surtout du Black Metal, de la New Wave, de la Cold Wave, un peu de Rap et de la Funk, beaucoup de Funk ! (sourire) 

Quand on se renseigne sur ta carrière, on peut s’apercevoir que tu adores collaborer avec d’autres artistes : je pense notamment à Hangman’s Chair et à Alcest…

Oui, d’ailleurs, dernièrement, j’ai lancé un projet avec le guitariste de Cult Of Luna, Johannes Persson, Final Light et Ruin Of Romantics, projet que j’ai lancé avec Vincent Mercier, Francis Caste et Mehdi, le batteur de Hangman’s Chair, a sorti un opus, Velvet Dawn.

Le premier fait beaucoup plus dans la musique Indus’, et l’autre est beaucoup plus lent, plus Doom, avec des idées qui flirtent avec le Shoegaze par moments. 

As-tu commencé à penser à la suite avec Perturbator ? Il y a une tournée en compagnie de Hangman’s Chair et Author & Punisher qui passera par l’Aéronef (Lille) le jeudi 6 octobre prochain ! 

Pour ce qui est de la suite de Perturbator, je n’y ai pas encore pensé. Là, je fais une petite pause pour me ressourcer, car bon, j’ai quand même sorti trois opus ces derniers mois. Donc, oui, je préfère prendre le temps de me ressourcer. Je n’ai pas encore trop d’idées…  De toute manière, les concerts reviennent, donc, je vais me produire autant que possible. 

Tout à l’heure, on évoquait ton rapport au Black Metal. En ce moment, Regarde les Hommes Tomber est en train de se produire sous la Temple…. Y a-t-il des sorties musicales ou même des groupes qui t’ont interpellé dernièrement ? 

Il y a des groupes que j’aime, d’autres moins… En ce moment, j’écoute régulièrement le nouvel opus de Blut Aus Nord ! Je l’adore… Ensuite, bien sûr, il y a aussi Regarde Les Hommes Tomber que j’adore, bien évidemment… 


Perturbator, c’est :

James Kent : tous les instruments (guitare + électroniques)

Discographie :

TERROR 404 (2012)

I Am the Night (2012)

Dangerous Days (2014)

The Uncanny Valley (2016)

Lustful Sacraments (2021)

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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