Le mercredi 22 juin dernier, la rédaction d’Heretik Magazine, à peine remise de son week-end au Hellfest, décide de faire escale au Splendid où se tient la nouvelle représentation de Steve Vai à Lille. Et il semblerait que ses fans ne l’ont pas oublié. Du haut de ses 62 ans, l’Américain peut encore se targuer d’attirer les foules, même si la mode des guitar-heros est quelque peu désuète.

Par Axl Meu (texte et photos)


C’est le Nicolas Meier World Group qui ouvre le bal. Connu de ceux qui suivent Jeff Beck et moins par les autres, le Suisse nous plonge dans son univers, loin des sonorités saturées auxquelles le public de ce soir est habitué. L’ensemble oscille entre Jazz Manouche et Musiques du Monde… Néanmoins, cela ne nous empêche pas de passer un agréable moment. Il faut dire que nous ne sommes pas difficiles : tant que la qualité est au rendez-vous, toute première partie est bonne à prendre. 

Les guitar-heros, c’est un peu tout ou rien… Et ce n’est pas nouveau : un set principalement axé sur les guitares peut vite lasser. En fait, pour séduire, il faut avant tout que la technique soit au service de la musique et de ce qu’elle est censée dégager, et non pas que les guitaristes se perdent dans leur prose musicale, au risque de voir s’évaporer une partie de son public, surtout qu’il fait très très chaud dans l’ancien cinéma lillois. Mais dans cet exercice, Steve Vai excelle. Certes, la scénographie est assez « light », mais l’Américain va à l’essentiel tout en soignant le moindre de ses faits et gestes. Les morceaux s’enchaînent, notamment les nouveaux « Avalancha », « Little Pretty », « Candlepower » (extraits de son dernier opus, Inviolate) sans oublier une poignée de morceaux tirés de Passion And Warfare (« Liberty », « For the love of God »). 

Visuellement, le public n’a d’yeux que pour Steve Vai qui déroule sa plus belle prose musicale sur fond de vidéos parfois « fun » (on a assisté à la naissance d…’ Emma Watson) et d’autres plus sérieuses (un extrait du film de Crossroads, par exemple). Et pourtant, bien qu’au centre de l’attention, le guitariste – alors loin de l’image du guitariste bourré d’égo – offre pas mal de visibilité à ses musiciens : Dave Weiner (guitare), Philip Bynoe (basse) ainsi que Jeremy Colson (batterie) nous offrent également leur plus beau moment : ça groove et ça swingue. Parfait pour rythmer un concert qui a pu s’avérer par moments étouffant malgré la qualité (quand on vous dit qu’il fait terriblement lourd !). 

Mais nous tenons, et il s’avère que notre patience a porté ses fruits, puisque l’Américain nous a conviés – photographes – à monter sur scène en toute fin de concert pour y assurer quelques shoots « exclusifs » du guitariste sur scène. Une belle surprise à l’image du guitariste, imprévisible et terriblement humaine.

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