La première journée du WildFest a été une réussite. En l’espace d’une soirée le festival a fait oublier ses deux ans d’absence avec une affiche de haute volée. Pour la journée du Samedi 29 Mai le programme concocté par les organisateurs est encore alléchant avec un bel échantillonnage de la scène hard mélodique. Huit formations sont planifiées avec des grands noms mais aussi avec des groupes moins connus mais talentueux.

Par Franck Lasselle

Crédit photos : Moris DC


Le premier à fouler la scène en ce début d’après-midi vient d’Anvers et a vu le jour en 2016. Rebel’s End évolue dans un Hard Rock sans fioritures dans l’esprit d’AC/DC et Motörhead. Cette idée est confirmée d’entrée avec « Evil Eye ». La voix houblonnée bien grasse de Jef fait son effet, très énergique le titre fait taper du pied en cadence. Ce bon lancement se confirme avec « Blood On My Hands ». Avec ses chœurs, son côté direct et un soli que ne renierait pas Phil Campbell, le titre fait un carton. Avec « Rawhead », puis « Death & Destruction », le groupe se fait speed dans un esprit hard’n’roll porté par la voix granuleuse de Jef. Le concert passe à toute allure, les titres sont courts et directs et s’enchaînent avec énergie. « Outlaw », « Blood For A Stone » et « Inferno » sont des missiles plein d’énergie qui font mouche. Le final avec « If You Ain’t Shooting » dans le même esprit hard school est une claque qui achève le public de manière parfaite. Rebel’s End n’invente  rien de bien neuf mais il manie la poudre Hard Rock avec classe. Il a donné un concert dynamique qui a lancé la journée de manière idéale.

Avec Reach, nous partons en Suède à la rencontre d’un groupe formé en 2012 qui œuvre dans un Hard FM teinté de Pop. Les fans sont au rendez-vous pour ne rien rater d’une prestation qui s’annonce haute en couleur. L’intro empruntée à Morricone fait monter l’ambiance. « New Frontier » lance le concert, après un début purement hard à la suédoise le titre vogue vers des horizons pop. Un sample d’accordéon amène un côté épique puis Ludwig scotche tout le monde avec sa voix montant très haut avec un ton proche de Muse et de The Darkness. Après ce titre un peu fou, le groupe va continuer sur sa lancée et partir dans des horizons Pop. De « Satellite » à « Cover My Traces » en passant par « Shame » et « Young Again », il balance des titres accrocheurs.

Le ton voilé de Ludwig, pas loin d’un Myles Kennedy, fait merveille, le côté pop ressort dans des refrains efficaces et dans des mélodies sucrées. L’ombre de Muse est présente que ça soit dans les mélodies, le chant ou les chœurs. Le groupe enfonce le clou avec « Motherland » et « Time ». La première est dansante dans un esprit Jazzy big band, le mixe est improbable mais marche à merveille. « Time » part dans une voie Disco, très accrocheur le titre fait un carton avec un chant aigu digne du style. « Running On Empty » et « The Law » achèvent le concert en retrouvant un ton pop métallique avec des refrains imparables portés par un chanteur doté d’un sens du show phénoménal. Reach a fait fort, totalement à part il a montré un côté touche à tout irrésistible et a fait un carton total. 

Avec Speed Stroke, l’Italie est à l’honneur. Fondé en 2010, le groupe évolue dans un Sleaze Rock – pas loin de Hardcore Superstar – avec un esprit 80’s comme le montre le look des musiciens. Après une intro imprégné cinéma de cette époque le concert se lance avec « Heartbeat ». Le public prend une  décharge d’énergie Rock’n’Roll. La grosse voix de Jack fait son effet, on retrouve un son teinté de glam et de hard avec un excellent solo. « Nothing’s True » et « The End Of This Flight » sont réjouissantes. Le rythme est intense, les refrains excellents et chacun apprécie un côté Big Rock digne d’Aerosmith. Le tout est entraînant dans un esprit fun avec une fraîcheur communicative. L’accueil est excellent, avec « Scene Of The Crime », le groupe propose son nouveau single. Porté par un riff énorme, un excellent refrain et des chœurs le titre fait un carton dans un esprit Sleaze entraînant.

Avec « From Scars To Stars », dédié au festival, « Demon Alcohol » ou  « Out Of Money » et « After Dark », le groupe fait un carton. Sa simplicité et sa fraîcheur sont communicatives. Les titres font taper du pied et on apprécie un ton à la fois rythmé et accrocheur porté par la voix rocailleuse de Jack. « Soul Punx » fait son effet avec un ton digne de Motörhead. « No Love » se fait accrocheuse avec un ton de ballade crapuleuse porté par le ton voilé de Jack. Le final avec « Believe In Me » et « Age Of Rock’n’Roll » est parfait en forme de tartine Hard Rock puissant et mélodique. Speed Stroke a proposé une prestation de haute volée, il a séduit le public et se propose en héritier des grands noms du genre. 

Avec Wildheart, on retrouve le régional de l’étape. Le groupe joue à domicile et est très attendu par le public. Depuis 2014 il ravit les foules avec un hard mélodique teinté de glam délicieusement accrocheur. Avec « A Stranger Eyes », le plongeon dans les années 80 est total. Le chant hard glam de Farty fait son effet, les riffs dans l’esprit de Poison ou Ratt sont délicieux. Porté par un super refrain, le titre est une claque qui met le feu au public. « Tonight We Rock », « Rumours » et « On My Way » enchaînent à merveille. Le voyage dans le temps continue avec des mélodies accrocheuses, des refrains soignés et des riffs Hair métal irrésistibles. Le ton voilé et puissant de Farty fait son effet et amène un côté à fleur de peau. L’accueil est top, au détour d’un speech on sent la joie des musiciens d’être sur scène dans un esprit de camaraderie. Dans un esprit proche de Mötley Crüe, « No Love » est un autre bon moment avec un mixe entre Hard costaud et mélodie accrocheuse. « One Way Ticket » propose un côté Big Rock avec un autre excellent refrain et un côté entraînant. Le final est royal, « Dutch Courage » est un super moment de Hard Glam, « Stone Cold Fox » est tout aussi plaisant et mélodique. Enfin « Never Let Go » est un grand moment de communion avec le public. Il est l’occasion de célébrer un anniversaire et son côté énergique fait un tabac. Wildheart a fait honneur au hard glam avec une prestation intense qui a fait remuer la foule. 

Avec Temple Balls, la Finlande est à l’honneur, formé en 2016 le groupe est la nouvelle sensation hard mélodique du label Frontiers. Son nouvel album, Pyromide, a fait l’unanimité et lui permet d’accompagner H.E.A.T. sur sa tournée. D’entrée avec « Thunder From The North », le groupe frappe fort. La voix éraillée d’Arde fait effet, l’énergie est au rendez-vous, le ton est puissant et mélodique et tout cela est agréable quelque part entre The Poddles, H.E.A.T. et Cinderella. Le succès est au rendez-vous et le groupe va enfoncer le clou avec « Strike Like A Cobra » et « Fallen Youth ». Les mélodies sont fabuleuses, les refrains directs et mémorisables et le tout est porté par un chanteur charismatique au ton puissant. L’accueil est top et avec « What Is Dead Never Dies », l’ambiance va monter. Véritable tube au refrain fédérateur et au soli de feux le titre fait un carton et fait taper du pied. Le groupe est heureux d’être là et salue la Belgique avec sympathie. « T.O.T.C. » est une autre claque hard mélodique dotée d’un refrain irrésistible. Après une belle bataille de soli de guitare, le groupe embraye avec « Let’s Get It On ». Frais et entraînant et doté de chœurs très 80’s, le titre fait son effet. Mais alors que la fête est parfaite, le groupe arrête de jouer brutalement. Le bassiste vient de s’effondrer sur scène et dans la salle le silence est pesant. Heureusement après l’intervention des secours et une longue attente les nouvelles sont rassurantes. Le concert ne reprendra pas et la scène est démontée, on apprendra ensuite que le bassiste a pu rejoindre son tour-bus après les examens habituels. On finira en notant qu’avec juste une moitié de concert Temple Balls a montré un talent énorme pour un Hard Mélodique puissant et accrocheur. 

Le festival peut reprendre et tout se met en place pour accueillir Shiraz Lane. L’ambiance est encore froide quand les Finlandais débarquent. Après une dédicace sympathique à Temple Balls, le concert débute avec « Wake Up ». Le titre est parfait pour lancer les hostilités, on retrouve un ton Sleaze teinté Hard qui rock qui évoque les Guns N’ Roses, Rose Tattoo et Hanoï Rock. La formation est jeune, mais elle maîtrise les codes. L’énergie déployée est énorme, le son costaud, les chœurs efficaces et  cela réchauffe l’ambiance. La suite avec « Tidal Wave » est aussi rythmée, le chant granuleux de Hannes est parfait et le carton est total. Le petit bout du tube des White Stripes dans le titre faisant son effet. Avec « Disconnected From The Matrix », on retrouve un Hard Rock pêchu avec un chant éraillé. On retrouve un côté glam droit dans l’idée Sleaze et cela ravit le public. « Keep It Alive » est un parfait moment de hard mélodique porté par un refrain énorme.

Le groupe est heureux d’être là et avec « Scream », il propose un titre plus nerveux porté par un refrain fédérateur. La complicité avec le public est parfaite et avec « Reincarnation », le groupe va frapper fort. Ce long titre alterne entre passages aux allures de ballades et passages costauds. Le travail mélodique est remarquable, le ton voilé de Hannes fait son effet et le titre rencontre un franc succès. « Do You » et « Broken Into Pieces » sont deux pièces Hard Sleaze qui font taper du pied. « Harder To Breathe » est un bon moment Rock’n’Roll qui fait remuer le public. Enfin la reprise de Savage Garden, « To The Moon & Back » fait un carton avec un ton Hard Mélodique. Parfaitement accueilli par un public ayant retrouvé l’envie de faire la fête, Shiraz Lane a donné un concert énorme et confirmé qu’il était plus qu’un espoir en matière de hard mélodique.

La journée est parfaite, l’incident est oublié, et chacun s’apprête à accueillir la première tête d’affiche. Originaire d’Irlande, Maverick s’est fait un nom depuis ses débuts en 2013 avec un hard mélodique droit dans la lignée de Eclipse ou Kissin’ Dynamite. Après une intro teinté ciné, le groupe balance la sauce avec « Falling ». On retrouve un ton Hard mélodique dynamique avec un refrain efficace et la voix rocailleuse d’un David Balfour plein de charisme. « Thirst » et « The One » enchaînent à merveille. L’énergie dégagée est énorme avec un ton AOR irrésistible. On nage dans l’univers des formations nordiques maîtresses du genre avec une fraîcheur communicative. « Dying Star » se fait séduisante avec un refrain accrocheur efficace. Avec « Whiskey Lover » Maverick retrouve ses racines irlandaises. Le titre est dans l’esprit de Thin Lizzy et se fait entraînant. « Switchblade Sister » et « Forever » sont deux autres bombes de Hard mélodique portées par des refrains toujours aussi bons. Le groupe est en forme et il est dur de croire que ce concert n’est que son deuxième depuis 2019. La suite avec « Asylum », « Devil’s Night » et « Dusk » est dans le ton Hard Rock délicieusement accrocheur. David est en forme et ravit par son ton rocailleux. Le final avec « Light Behind Your Eyes » et « In Our Blood » est dans le même esprit avec cette capacité à mixer puissance et mélodie.. Maverick a confirmé un talent pour le Hard mélodique, il a ravi le public et ouvert la voie à la très attendue tête d’affiche. 

La tête d’affiche, c’est H.E.A.T., le patron du Hard Mélodique européen est attendu par les fans dans une salle remplie. Fin 2020 le groupe a connu un changement important avec le départ d’Erik Grönwall, qui a depuis rejoint Skid Row, remplacé par le chanteur d’origine des suédois, Kenny Leckremo. Cela ne va en rien affecter le concert et l’ambiance torride régnant dans la salle. Après une intro dynamique parfaite pour chauffer la salle, le groupe se lance avec « One By One ». Kenny est motivé, on le sent totalement impliqué et le titre est un joli concentré Hard Mélodique. Le clavier se fait une belle place, le refrain est parfait et le solo de guitare ébouriffant. Le public est à fond, le succès est total et la partie est gagnée. Les gros titres vont s’enchaîner. « Rock Your Body », « Dangerous Ground » et « Emergency » sont des bombes de hard mélodique. Le rythme est intense et une folle énergie se dégage, notamment dans ses soli ébouriffants. 

L’accueil est excellent avec une ambiance bien chaude. Avant « Emergency », Nico de Temple Balls donne des nouvelles rassurantes de son camarade de jeu et cela renforce la bonne humeur de chacun. La suite va être savoureuse, « Redefined » est un autre bon titre de Hard mélodique avec un chant posé et un excellent refrain bien travaillé. Kenny exprime sa joie d’être de retour dans H.E.A.T. puis « Straight To Your Heart’ fait un carton en parfait tube hard rock qui fait remuer. L’enchaînement entre « Late Night Lady » et « Come Clean » est remarquable. On retrouve un ton mélodique accrocheur qui se mixe parfaitement à un côté énergique . Après un solo de batterie classique mais efficace, le groupe balance son nouveau single, « Back To The Rythm ». Porté par un riff rapide et un clavier en avant le titre fait son effet, le chant de Kenny, plus rocailleux, est parfait et le refrain facilement mémorisable. 

Le final approche, et, avec « Beg Beg Beg », « Cry » et « 1000 Miles », le groupe fait fureur. La communion est totale avec des petits jeux classiques entre le chanteur et la foule. Le côté accrocheur des titres fait merveille et rappelle à quel point le groupe excelle pour un hard sucré. « Living On The Run » se fait tout aussi efficace avec une belle force mélodique. Un autre nouveau titre, « Nationwide », est joué et confirme que le groupe n’a rien perdu de ses qualités avec un côté bon énergique. « A Shot At Redemption » achève  les hostilités avec un nouveau mixe d’ambiances réussi. Le groupe se retire rapidement et revient pour un rappel avec « Rise ». Tout aussi efficace et accrocheur, le titre fait un carton auprès d’un public ravi de la leçon. Cette incarnation de H.E.A.T. a belle allure, le retour de Kenny est une réussite. Ce dernier semblant ne jamais avoir quitté le groupe, le succès du concert a été total et cela clôture parfaitement un sacré week-end. 

Il nous reste à remercier les organisateurs pour leur accueil, leur sympathie et leur parfaite organisation. Le WildFest confirme son statut de festival qui compte et on ne peut que saluer son travail pour mettre en avant le Hard Rock mélodique. 

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