Installé à Courtrai depuis quelques années maintenant, l’Alcatraz Festival n’est plus ce petit festival qui accueillait vingt groupes le temps d’un week-end. Aujourd’hui, l’équipe organisatrice ne cesse d’aménager au mieux son espace afin d’offrir le plus d’alternatives à ses visiteurs. D’ailleurs, quelques semaines avant le lancement des hostilités de la nouvelle édition, nous avons été informés de l’installation d’une quatrième scène : l’Helldorado, confirmant alors ce fait. Cette année, en cette période caniculaire, la rédaction d’Heretik Magazine était une nouvelle fois de la partie et a fait le plein de décibels ! 

Par Axl Meu / Crédit photos : Moris DC (remerciements Music Waves)


JEUDI 11 AOÛT :

Nous arrivons sur les lieux le jeudi 11 août dans les alentours de 22h. Le « nouveau » camping est déjà bien garni et les premiers festivaliers s’ambiancent sur les groupes de reprises qui animent la soirée « lancement ». De notre côté, nous prenons connaissance des lieux et reprenons des forces pour le week-end à venir, car on sait d’avance que notre endurance sera mise à rude épreuve. 

VENDREDI 12 AOÛT :

Très tôt, April Art s’élance sur la Prison Stage. Riche d’un code couleur bien affirmé (le rouge) et d’une musique dynamique, la formation allemande a saisi là une belle opportunité de se faire connaître (même si un retard d’ouverture a empêché une partie des fans d’assister au concert). On continue avec Parasite Inc. sous la Swamp qui offre un Death Metal mélodique qui se rapproche de celui proposé par Insomnium. Très vite, nous quittons la formation allemande pour nous mettre au premier rang pour assister la performance de Hangman’s Chair, formation française de Doom Metal, qui a le vent en poupe chez nous. Dans le cadre de ce nouveau concert, elle a principalement axé son propos autour de son dernier album en date, A Loner. Résultat, il est à peine 12H25 que nous avons déjà le moral dans les chaussettes. 

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Après le Death’n’Roll de Bark, nous retrouvons l’Helldorado afin d’assister à la performance de Rivers of Nihil : rare en nos contrées, la formation de Death Metal technique a fait belle impression en proposant un set rigoureux (les samples de saxophone, par exemple, se fondaient bien dans la violence du propos). On monte d’un cran sous la Swamp avec Lorna Shore qui réveille les ardeurs de la fosse avec un Deathcore dont lui seul a le secret. Ça secoue… Mais nous nous retrouvons vite face à Pallbearer, formation chère à Heretik Magazine qui – plutôt que de présenter son nouvel opus, Forgotten Days (paru en pleine pandémie chez Nuclear Blast) – a décidé de fêter l’anniversaire de son premier opus, Sorrow and Extinction, sous le regard attentif des membres de Hangman’s Chair. Il faut dire que, tout comme leurs prédécesseurs, les Américains ont ce « truc » pour nous démoraliser, et la lourdeur du set proposé n’y est pas pour rien. 

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Pour se remettre en jambe (et retrouver le peu de joie de vivre qu’il nous reste), nous faisons confiance à Suicidal Angels, le groupe de Thrash Metal grec, à qui tout sourit aujourd’hui. Désormais chez Nuclear Blast, la formation peut espérer rattacher encore plus de monde à sa cause. En attendant leur nouvel album prévu pour 2023, les Grecs y présentent un set fougueux comprenant des « hits » comme « Capital of War » et « Apokathilosis », 100% testés et approuvés par Slayer « himself » !

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Après une prestation relativement décevante de Unearth sur la Prison Stage (le son n’était pas à la hauteur, même si le public avait l’air très enthousiaste) et le faux-espoir de Cattle Décapitation (qui a annulé sa prestation à la dernière minute pour des raisons que nous ignorons encore), nous courrons rejoindre My Sleeping Karma pour notre seule et unique interview du week-end (à retrouver ici) et retrouvons Suicidal Angels lors d’une rencontre organisée par nos confrères de Rock Tribune, partenaire de l’événement (que nous saluons, s’ils nous lisent !). 

Tant pis pour Pentagram, nous cédons à l’appel de Stratovarius et de son Power Metal Mélodique. Particulièrement rare, la formation finlandaise – toujours menée par Timo Kotipelto – rafraîchit nos ardeurs en plein cagnard avec un show rafraîchissant regroupant classiques (« Eagleheart », « Phoenix », « Hunting High and Low », « Paradise », sans oublier « Black Diamond ») et nouveaux morceaux tirés de son prochain opus, Survive, prévu pour la fin du mois de septembre. Et on doit dire que ça fait du bien de voir cette formation emblématique de la fin des années 90 faire à nouveau parler d’elle ! 

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Au regard de l’information essentielle délivrée lors de l’interview passée avec Matti, le bassiste de My Sleeping Karma, nous faisons l’impasse sur Dark Funeral et nous acheminons vers la Morgue pour assister à ce qui semble être l’une des dernières performances de My Sleeping Karma avant un moment (et ce, pour des raisons médicales). La portée du concert est donc tout autre pour cette formation qui nous est pourtant revenue avec un superbe album, Atma, paru dernièrement chez Napalm Records. Dans cet amoncellement de sonorités typées « Rock psyché », les protagonistes laissent souvent transparaître leur forte émotion et leur gratitude envers leurs fans venus en masse. 

La fatigue commence à se faire ressentir, et pourtant, le menu est encore bien garni pour ce premier jour. Igorrr fait ses débuts dans le festival belge (et déconcerte un peu). Il faut dire que la configuration a bien changé depuis la dernière fois que nous les avons vus. Aphrodite Patoulidou n’est plus de la partie (pour des raisons obscures) laissant alors JB Le Bail seul au poste de chanteur. Les interventions de la chanteuse sont remplacées par de vulgaires samplers (comprenez là que la performance perd un peu de son authenticité). Et pourtant, derrière, les musiciens assurent tout de même et axent leur propos sur ce qu’ils ont de plus violent. Igorrr fait donc bonne impression, même si nous ne pouvons nous empêcher d’espérer que le groupe retrouve une chanteuse lyrique pour les prochains concerts à venir.  

La foule est au rendez-vous pour Napalm Death : c’est normal après tout. Les Britanniques menés par Barney Greenway fédèrent toujours autant avec leur Grindcore et n’oublient pas de faire passer des messages qui leur sont chers, comme le sort réservé aux migrants. C’est puissant et ça ne fait pas semblant. Un petit « You Suffer », « Nazi Punks Fuck Off » et « Siege of Power » et puis s’en vont. 

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Particulièrement séduits par le dernier opus de VoivodSynchro Anarchy, nous retournons sous la Helldorado. Et la foule n’est pas au rendez-vous, le public préférant sans doute assister au concert de Venom Inc. qui a prévu de jouer l’album Black Metal en entier. Choix cornélien me direz-vous, c’est vrai. Mais de notre côté, les Canadiens, à la fois débordant d’énergie, décalés et amusants, n’ont pas déçu. Le nouvel opus est bien mis en avant à hauteur de trois morceaux : « Planet Eaters », « Sleeves Off » et « Synchro Anarchy » et, quant au reste, il nous permet de nous rendre compte de l’extrême technicité et diversité du répertoire groupe. Un véritable sans faute, même si nous devons avouer que sa musique n’est pas faite pour toutes les oreilles. 

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Nous quittons les lieux plus tôt que prévu pour assister au concert de Mgła, qui rencontre un franc succès auprès de la communauté Black Metal. Ce soir, la formation polonaise cagoulée axe principalement son propos autour de deux de ses albums phares : Exercices in Futility et Age of Excuse et enchaîne les morceaux sans discontinuer. Le groupe est concentré et le public finit par s’embraser, un peu trop facilement même. Après le Black Metal, une session Heavy Metal s’impose avec le « vrai » gros morceau de la journée : Accept. Désormais sextet (le groupe a accueilli un troisième guitariste, Philip Shouse, en 2019), la formation allemande s’est principalement concentrée sur les albums de l’ère Mark Tornillo, mais a tout de même montré qu’elle était attachée à son passé, notamment lors du superbe medley réunissant des extraits de « Demon’s Night », « Starlight », « Losers and Winners » et « Flash Rockin’ Man », sans oublier les gros classiques sur lesquels le groupe ne peut faire l’impasse, à savoir « Balls to the Wall », « Fast As A Shark » et bien sûr « Metal Heart ». Bref, une setlist XXL et une prestation qui nous a rappelé à quel point le Heavy Metal était essentiel dans nos vies. Tout comme l’Alcatraz Festival. À demain pour la deuxième partie ! 

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