Le projet est ambitieux. Antilife, afin de fêter dignement la sortie de son nouvel opus, My Name Is Sickness, a investi The Black Lab à Wasquehal et y convié les Nordistes de Lord Ketil et les Danois de Make a Change… Kill Yourself. Nous y étions, bien déterminés à faire le plein en morosité.
Texte : Axl Meu / Crédit photo : Moris DC
La concurrence est rude. Outre ce concert, on pouvait compter sur Ufomammut (en concert au Grand Mix) pour animer la soirée du 23 septembre. Chauvins, nous avons privilégié la sauterie organisée par Antilife, surtout que ses prestations ne courent pas les rues. Aucune surprise sur place, les fidèles sont au poste, même si l’on regrette que la salle ne fasse pas le plein (d’ailleurs, nous ferons le même constat le lendemain, dans le cadre du festival Handi Rock Bike, dans un autre registre).
Quoi qu’il arrive, nous ne boudons pas notre plaisir d’assister à l’une des dernières performances de Lord Ketil avant une pause d’une durée indéterminée. Et ce soir, Psycho – qui a dernièrement fait parler de lui après la sortie du dernier Hats Barn – compte bien marquer les esprits. Si la musique du groupe reste assez classique dans l’ensemble (Lord Ketil semble vouer un culte à la scène Black Metal norvégienne et ne s’en cache pas), il se démarque par une mise en scénographie forte : mutilation sur scène, scarification, jet de sang et autres ont marqué une performance au cours laquelle beaucoup n’avaient qu’un seul mot à la bouche : Satan.





Place à Antilife. Bien que la formation nordiste ne soit pas la tête d’affiche de la soirée, elle a prévu de se produire bien plus longtemps que Make A Change… Kill Yourself. Après tout, pourquoi pas, la formation de DSBM est à l’initiative de la soirée. La performance de ce soir est scindée en deux parties distinctes, une première durant laquelle My Name Is Sickness est joué dans son intégralité et une deuxième vantant les mérites d’une bonne partie du catalogue du groupe. Haine prend régulièrement la parole afin d’y évoquer sa conception de la vie et célèbre, à sa manière, l’histoire du groupe en invitant successivement des anciens membres (O sur « l’Hymne à la Mort », Psycho sur « Worms ») et amis (Ayrhomm de Malcuidant sur « Bad Day »). La show, généreux, est si malaisant qu’il nous est encore difficile à ce jour de se prononcer ouvertement à son sujet.




Particulièrement rare en nos contrées, Make A Change… Kill Yourself n’en reste pas moins une référence dans le domaine des musiques extrêmes et dépressives. Et pourtant, il faut croire qu’il en aurait fallu plus pour pousser les amateurs de Black Metal de rester jusqu’au bout. Dommage de constater qu’une partie de la salle s’est vidée avant l’arrivée de Ynleborgaz sur scène. La scénographie est particulièrement sobre, il n’y a que deux musiciens pour entourer le musicien, aucune basse, mais nous étions loin de nous attendre à ce que les Danois nous affligent une telle claque « Black Metal ». Régulièrement empreints d’une lourdeur spirituelle, les morceaux de la setlist (qui est régulièrement revenue sur Oblivion Omitted dernier album en date paru en 2019) s’enchaînent sans discontinuer et amplifie le marasme des fans déjà moralement affaiblis après la prestation d’Antilife. Une belle claque émotive, tout simplement.




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