C’est notre rendez-vous annuel. Le Mass Deathtruction – festival emblématique situé au coeur du Brabant Wallon – était de retour le 5 novembre dernier avec une affiche – remaniée à la dernière minute – particulièrement chargée. Il faut dire que 17 groupes se sont succédés dans l’enceinte de la ferme du Biéreau, où nous avons fait le plein en musique amplifiée.
Par Axl Meu // Photos : Moris DC
Aussi surprenant que cela puisse paraître, c’est une formation turque qui a lancé les hostilités : Persecutory, venue présenter son dernier opus en date, Summoning the Lawless Legions. Évoluant dans une sorte de Black/Death Metal, elle est parvenue à séduire les premiers festivaliers dans la salle principale : la formation était classique, mais assez efficace tout de même ! On se dépêche, car les locaux d’Atroxentis n’ont pas attendu que nous finissions notre met pour enchaîner sur la deuxième scène à l’accès plus restreinte. Malheureusement, à peine étions-nous arrivés sur place que le concert touchait déjà à sa fin…


Go Otargos go. Otargos – qui s’était fait discret depuis Xeno Kaos – a finalement fait reparler de lui l’année dernière avec Fleshborer Soulflayer, résolument bien défendu sur scène dans le cadre du Mass Deathtruction. En quelques mots, bien déterminé à rattraper le temps perdu, Otargos, armé d’une musique flirtant avec le Black Metal et l’Indus’, a fait fort bonne impression dans le cadre d’un concert dynamique et séduisant.


Serpents Oath – qui se prépare de l’autre côté – est sans l’ombre d’un doute l’une des formations Black Metal belge les plus prometteuses du moment. Auteure de deux opus, elle affiche de belles ambitions et le succès qu’elle rencontre aujourd’hui est tout à fait mérité : ses concerts – sorte de cérémonial – sont toujours visuellement très attractifs, et la rigueur est toujours de mise. Après une telle performance, on comprend vite pourquoi le Tyrant Fest (qui s’est tenu une semaine après) l’a sollicitée pour un dépannage « express ».


Après une petite pause, nous découvrons Bornholm qui a forcé le destin pour se produire au Mass Deathtruction (malgré l’annulation de la tournée Norwegian Invasion, ce qui lui a permis de présenter son Black Metal teinté de touches Pagan. Pas le temps de niaiser qu’il est déjà l’heure d’aller voir Skelethal – étoile montante de la scène Old School Death Metal française – mettre un terme à sa tournée européenne en compagnie des Canadiens d’Outre-Tombe. Autant dire que les deux formations, assez similaires dans leur approche du style, ont comblé les festivaliers par leur authenticité et rigueur scénique.



Entretemps se produisait sur la scène principale Teethgrinder, actuellement en tournée avec Benighted. Pour faire court, la formation a pris un malin plaisir à mettre la Ferme du Biéreau sens dessus dessous avec son Death / Grind. Tout comme Benighted pour qui le show – toujours marqué du sceau du « grui » et du « cassage de nuque » – était assez spécial en soi du fait de sa configuration. En effet, la formation évolue désormais à quatre (depuis le départ de Fabien Desgardins) et a dû remplacer son bassiste Pierre Arnoux le temps de cette tournée. Ceci étant dit, le concert est tout de même de qualité : c’est violent. Mission accomplie pour les Stéphanois !





Nous adorons Toxic Shock, mais nous devons l’avouer : sa programmation dans le cadre d’un festival consacré au Death Metal nous avait quand même laissé perplexes. La deuxième salle est loin d’être remplie quand nous y franchissons le seuil, et le concert est assez décevant. Le son est mal réglé, les larsens se multiplient si bien que nous décidons de nous restaurer avant d’aller voir Krisiun, l’une des têtes d’affiche de la soirée. En tournée avec Nile, la formation brésilienne provoque les festivaliers qui vibrent au rythme des morceaux tirés de Mortem Solis, Apocalyptic Revelation, The Great Execution et bien d’autres exécutés par un Alex Camargo (chant/basse) vraisemblablement reconnaissant. On a adoré.

Nous faisons l’impasse sur In Element pour mieux retrouver God Dethroned qui – s’il n’a rien de neuf à proposer – continue de faire l’unanimité chez les fans de Death Metal mélodique, malgré un set super banal. C’est déjà ça. Ensuite, la foule se rassemble en masse dans la petite salle annexe pour assister au concert de Sabathan qui, comme à d’habitude, reprend le vieux répertoire d’Enthroned. Simple, efficace, ce « last-minute show » conquit les festivaliers. Comme quoi, il n’y a pas à chercher bien loin pour satisfaire les festivaliers.


Evil Invaders fait aussi partie de ces groupes qui n’étaient pas programmés sur l’affiche initiale. Et qui serions-nous pour nous plaindre ? Cette nouvelle prestation met en exergue une formation qui est en passe de devenir une référence européenne en matière de Speed Metal européen, bien qu’elle ait commencé à flirter avec le « mainstream » (comme en témoigne le morceau « In Deepest Black » tiré de Shattering Reflection, son dernier album).

Nous avons clairement les oreilles en bouillie quand Cytotoxin entame son concert, et ce dernier va tout simplement aggraver notre cas. Et pourtant, le gros du morceau arrive, c’est Nile, référence incontournable en matière de Death Metal Technique, dernièrement remaniée depuis l’arrivée de Julian David Guillen (basse) et celle de Scott Eames (guitare, chant). Toujours assez exotique dans sa démarche, la formation de Karl Sanders (chant, guitare) impressionne aussi bien sur le plan technique que sonore, et nous devons avouer que – même si notre attention a été mise à rude épreuve (il faut se les farcir les 17 groupes !), la performance de Nile fut appréciable (et appréciée) de bout en bout. Merci le Mass Deathtruction, on se donne rendez-vous le 4 novembre 2023, même heure, même lieu ?



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