ITW – Katatonia

Katatonia n’est pas une formation comme les autres. Avec elle, nous sommes toujours assurés de nous noyer dans le torrent mélancolique provoqué par Jonas Renkse et sa bande. Et Sky Void of Stars, dernier album en date, n’a fait que nous conforter dans notre idée. Quelques semaines avant sa parution via Napalm Records, nous avons pu échanger avec Niklas Sandin, son bassiste.

Propos de Niklas Sandin (basse) recueillis par Axl Meu

La découverte de City Burials avait été particulière… Nous étions confinés et l’album dégageait une forme de mélancolie dans laquelle il était facile de se reconnaitre. Il correspondait bien avec le climat anxiogène et dépressif auquel nous devions faire face durant la pandémie. Néanmoins, il n’empêche que la pandémie a littéralement gâché sa promotion…

Ouais… C’était assez horrible quand on y repense. Nous étions tous frustrés, car nous n’avons pas pu tourner pour défendre cet opus sur scène, or je trouve que City Burials est un opus intéressant, qui aurait mérité d’être mis en avant comme il se doit. Après, je dois t’avouer qu’il nous importait énormément de le sortir. C’était vachement symbolique. Nous avons offert un album à nos fans, un album qui leur a sous doute permis de penser à autre chose, de se divertir. Et je pense que c’est le plus important plus finir.

Votre nouvel opus s’intitule Sky Void of Stars. Que nous faut-il savoir à son sujet ? Quand l’avez-vous composé ?

Je dirais que nos habitudes sont restées les mêmes, malgré tout. Il s’est mis en place naturellement, même si je dois avouer qu’il a été composé à une période durant laquelle nous étions censés tourner. Jonas (Renkse, chant, guitare, claviers…) s’est montré particulièrement inspiré ces derniers mois. Il est vite arrivé avec de nouvelles idées de composition après la sortie de City Burials. Et nous n’allions pas nous plaindre ! Ça n’aurait arrangé les affaires de personne s’il était resté là à se tourner les pouces !

Et toi, quelle fut ta part de contribution sur ce nouvel opus ?

J’écoute les idées proposées par Jonas et j’essaie de voir comment les améliorer. Je lui fais des suggestions et on essaie de voir ensemble. Après, il arrive qu’il adopte certaines de mes idées, parfois, non. Après, en général, il reste très ouvert d’esprit quand il s’agit d’écouter les recommandations des autres membres du groupe.

Sur Sky Void of Stars, on retrouve une musique digne de ce que nous sommes en droit d’attendre de Katatonia. Elle est atmosphérique, mélancolique, nuancée par la présence d’éléments plus progressifs… Comment Jonas s’y prend-t-il ? Sais-tu s’il se fixe des idées précises avant de se lancer dans la composition d’un morceau ?

Non, il ne se fixe pas de buts précis. Il se laisse porter par son inspiration, tout simplement. Il ne planifie rien. Et je pense que c’est pour cette raison que les albums de Katatonia sont uniques : notre musique n’est pas écrite à l’avance, et ne correspond pas à un schéma particulier, elle vient du cœur.

Quelle est la symbolique portée par le titre de l’album, Sky Void of Stars ? Que devons-nous comprendre ? D’ailleurs, de quoi parlent vos textes ?

À l’époque, pour trouver leur chemin, les navigateurs devaient se repérer en fonction des étoiles. Sans étoiles, ils étaient alors perdus. On peut interpréter ça comme l’on veut, mais le titre de l’album évoque simplement le fait de perdre ses repères.

Pour ce qui est des paroles, elles n’ont pas de sens concrets. C’est aux auditeurs de se faire leur propre interprétation. Je ne te dirais rien d’autres à leur sujet de sorte que le mystère derrière le sens des paroles reste complet.

« Notre musique n’est pas écrite à l’avance, et ne correspond pas à un schéma particulier, elle vient du cœur. »

Le chanteur du groupe Soen, Joel Ekelöf, chante sur le morceau « Impermanence ». Un commentaire à ce sujet ?

À chaque fois, nous tenons à inviter une personne que nous apprécions sur nos albums. Après, nous ne choisissons pas au hasard. Il faut, avant toute chose, que la voix du chanteur en question se fonde bien dans le morceau proposé. Là, pour ce qui est de Joel, notre intuition était la bonne. Nous lui avons laissé un espace assez conséquent sur le morceau « Impermanence », je trouve ça bien plus intéressant. Son impact sur le morceau est assez conséquent, et il ne fait aucun doute que, sans lui, le morceau aurait été différent.

L’année 2023 commence bien pour Katatonia. Vous allez partir en tournée avec Sólstafir très prochainement… Vous allez passer par la France, à Lyon, le 4 février, à Toulouse, le 8, et à Paris le 19. Katatonia et Sólstafir sont deux formations qui fonctionnent très bien ensemble !

Enfin ! Cette fameuse tournée a été repoussée à de nombreuses reprises à cause de la pandémie. Nous étions censés partir en tournée avec Sólstafir pour défendre City Burials, mais finalement, ce sera pour Sky Void of Stars. On a vraiment hâte ! Ça sera pour nous la meilleure façon de commencer cette nouvelle année… Nous allons en profiter pour aller à rencontrer de nos fans, de certains de nos amis que nous n’avons pas vus depuis un moment.

Vous allez également vous produire dans le cadre du Hellfest en juin prochain…

Oui. Nous étions censés nous y produire en 2022. Mais, malheureusement, nous sommes rentrés « covidés » de notre séjour en Tasmanie. Nous avons dû annuler notre présence… Finalement, nous avons été reprogrammés et nous en sommes très reconnaissants ! Le Hellfest est un super festival et fait partie des plus gros d’Europe… Le line-up est vraiment dingue. Je ne sais pas comment ils font pour rassembler autant de bons groupes… Je pense que je vais essayer de rester tout le week-end !

Enfin, pour conclure cette interview, comment t’y prendrais-tu pour convaincre les personnes qui ne vous connaissent pas de jeter une oreille sur votre nouvel opus, Sky Void of Stars ?

D’écouter pour comprendre. Nous proposons un mélange de Metal mélancolique parsemé de touches progressives. On y retrouve également des éléments Pop, mais aussi « catchy »… En quelques mots, c’est une musique Rock à consonance triste.

Katatonia, c’est :

Jonas Renkse : Chant

Anders Nyström : Guitare

Roger Öjersson : Guitare

Niklas Sandin : Basse

Daniel Moilanen : Batterie

Discographie :

Dance of December Souls (1993)

Brave Murder Day (1996)

Discouraged Ones (1998)

Tonight’s Decision (1999)

Last Fair Deal Gone Down (2001)

Viva Emptiness (2003)

The Great Cold Distance (2006)

Night Is the New Day (2009)

Dead End Kings (2012)

Dethroned & Uncrowned (2013)

The Fall of Hearts (2016)

City Burials (2020)

Sky Void of Stars (2023)