Ce n’est pas un scoop. La programmation de The Black Lab peut s’avérer très « Cold », et la salle lilloise ne s’en cache pas : bon nombre d’événements estampillés « Cold Wave » y sont organisés (on pensera notamment aux performances futures de Trisomie 21 et de She Past Away). Mais pour l’heure, nous avons eu droit à Frustration, Sang Froid et Baasta! le vendredi 27 janvier dernier ! La salle est pleine et l’ambiance chaleureuse. Baasta! ouvre le bal. 

Par Axl Meu / Crédit photos : Moris DC


Bien connue dans la région des Hauts-de-France (la formation s’est d’ailleurs produite dans le cadre du Main Square Festival l’été dernier), Baasta! propose toujours un ensemble assez minimaliste dans la forme (il s’agit d’un duo, guitare/chant, basse qui sert d’un poste de radio cassette pour sa boite à rythme) toujours assez galvanisante dans la forme. La recette est simple, une ligne de basse, quelques accords de guitare clairs, des sons électroniques, et des paroles assez nonchalantes, parfois légères, plutôt axées – on le devine – sur le quotidien des membres du groupe (notamment sur « Faites ce que je dis… », « Gardons l’élégance »… Bref, simple en apparence et bien exécutée (on oublie le faux départ de la fin), la musique de Baasta! a fait mouche ! À revoir et à réécouter sans modération !  

Sang Froid est pour beaucoup la curiosité de la soirée puisque la formation comprend en son sein des membres de Regarde Les Hommes Tomber (T.C. au chant, et J.J.S à la guitare). Ce soir, les musiciens évoluent donc dans un style peut-être plus accessible, mais non moins glaçant (car finalement, le Black Metal et Cold Wave ne sont pas si éloignés que ça pour finir). En tout cas, à nous de constater que Sang Froid maîtrise son propos qui se place quelque part entre Sisters Of Mercy et Depeche Mode. Le ton grave des vocalises de T.C. (toujours aussi expressif, que ce soit avec RLHT ou bien Sang Froid) s’imbrique parfaitement aux mélodies mélancoliques (parfois légères) nourries de sons électroniques, et nous fait passer un agréable moment. Sans être LA grosse révélation du siècle, Sang Froid mérite une attention toute particulière : les compositions sont de qualité et vous évoqueront sans doute quelques références du genre. Bien joué ! 

Place désormais à Frustration. Le porte-parole de la scène Punk / Post-Punk française – qui a dernièrement fêté ses vingt ans de carrière à La Maroquinerie de Paris – attire encore les foules, et cette nouvelle prestation en est bien la preuve formelle. Électrisante sur plus d’un morceau, la formation – menée de main de maître par Fabrice – ne faillit pas à sa réputation : même si l’énergie « Punk » est au rendez-vous, la rigueur est toujours de mise (même quand Pat rencontre des problèmes avec sa basse) : ce qui ne permet de saisir les nuances des morceaux souvent agrémentées de lignes électroniques. Et bien sûr, il a suffi d’une étincelle pour que la fosse s’embrasse. Les standards s’enchaînent (surtout ceux de l’album culte, Relax ; on pensera notamment à « Faster », « Relax » et « Too Many Questions »), les danses douteuses aussi mais aussi les gros clins d’oeil : Fabrice n’hésitant pas à rendre hommage à ses amis nordistes de NOFLAG. Dans la fosse, ça suinte, ça colle, et on glisse. Et rien n’est vraiment comparable au concert que nous venons de vivre. Électrique, tout simplement. 

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.