Le 11 février dernier, le désormais incontournable The Black Lab à Wasquehal proposait une soirée Death Metal américain. Avec Revocation en tête d’affiche, les quatre groupes outre-Atlantique, en pleine tournée européenne, se sont succédé sur la scène nordiste devant un public relativement clairsemé mais gonflé à bloc devant la qualité du concert proposé. Retour sur une soirée pleine de surprises.

Par Fred VDP / Photo : Moris DC


C’est Creeping Death qui ouvre les hostilités. Avec un seul album et trois E.P. à leur palmarès, les texans jouent un Death/Hardcore ultra énergique qui met le public au diapason de cette soirée. 30 minutes de régal où le groupe jongle entre The Edge of Existence (E.P. , 2021) et Wretched Illusions, leur unique album (2019). Un groupe à suivre sans aucun doute.

A peine le temps de siroter un délicieux breuvage local que Alluvial, le second groupe, débarque sur scène avec fracas. Jeune quatuor formé en 2016, le groupe embarque le public dans un Death Progressif truffé de belles mélodies et de riffs accrocheurs. Une grosse maturité se dégage de ce combo, emmené par un Matthew Paulazzo (ex batteur de The Black Dahlia Murder) au top de sa forme. Le public ne s’y trompe pas et offre à Alluvial un formidable accueil, soutenu à l’étage par les membres des autres groupes qui semblent y prendre un plaisir communicatif.

Mais la grosse claque de la soirée allait bientôt déferler sur la scène du Black Lab. Fort de ses 25 années d’existence, Goatwhore nous a mis une belle fessée avec un set tellement énorme que l’on en aurait presque oublié que Revocation suivait derrière. Une prestation rondement menée, une présence scénique irréprochable, des solos de guitare démentiels et surtout un Louis Benjamin Falgoust II au chant qui donne tout ce qu’il a en énergie et en générosité. Goatwhore enchaine des titres d’une puissance à faire vibrer les murs de toute la métropole lilloise, et parmi lesquels on en retrouve un grand nombre issu de Angels Hung From the Arches Of Heaven, leur excellent dernier album (2022). Bref, vous l’aurez compris, Goatwhore a mis le feu et s’est adjugé les plus grands mérites et la plus grosse salve d’applaudissements de ce concert.

Il est environ 22h30 lorsque la tête d’affiche de la soirée, Revocation, balance son intro avant de nous bombarder de son Technical Death pendant une grosse heure de pur plaisir. Le trio de Boston fait une démonstration de force, utilisant une large palette sonore et piochant dans sa discographie (8 albums en 15 ans) les titres les plus intenses et les plus emblématiques. Bien sûr, Revocation va mettre l’accent sur Netherheaven, son dernier opus dédié à la mémoire de Trevor Scott Strnad, chanteur charismatique du Black Dahlia Murder disparu le 11 mai 2022 et qui y a participé en posant sa touche vocale. Des titres comme « Nihilistic Violence », « Diabolical Majesty » ou « Godforsaken » deviennent alors des hymnes aux allures de testament et envoient le public lillois dans l’univers stratosphérique des américains. Le groupe propose un set d’une excellente qualité, avec ce gros son qui le caractérise, et dont la basse ultra présente de Brett Bamberger n’y est pas anodine. Revocation tire sa révérence sur « Of Unworldly Origin » et « Dismantle The Dictator » avant de clore une soirée riche en émotions et en énergie positive.

Le public du Black Lab sort ravi de cette soirée Death, quatre groupes de grande qualité et de renommée internationale, que l’on a hâte de recroiser rapidement dans la région, ou ailleurs.

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Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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