Lorsque l’association Cerbère Coryphée investit le Black Lab à Wasquehal, on peut s’attendre à une soirée riche en découvertes, en sonorités sombres et surtout de très grande qualité. Ce fut à nouveau le cas le 17 février avec la venue de The Great Old Ones et de Nature Morte pour un concert Post-Black rempli de romantisme noir et de sensations fortes.

Par Fred VDP / Photos : Moris DC


J’avais eu la chance de voir Nature Morte au même endroit en mars 2022. Les parisiens étaient en première partie de Pensées Nocturnes, et j’avoue que leur prestation m’avait complètement bluffé. C’est donc avec une réelle impatience que j’attends leur entrée sur scène. Le trio va proposer un set différent de l’an dernier : des enchainements plus fluides, des nouveaux titres, une disposition du groupe qui met les trois comparses sur un même pied d’égalité, et surtout une précision mélodique qui va traverser le Black Lab tout au long du set. On sent une vraie maturité scénique. Dans une ambiance obscurément romantique de très grande classe, Nature Morte enchaine les titres phares de ses deux albums, NM1 et Messe Basse. Stevan (guitare) pose ses accords et ses harmoniques à la manière d’un chef de chœur dirigeant la grand-messe ; Vincent (batterie) martèle ses fûts comme un appel à la communion ; tandis que Chris (chant/Basse) hurle ses incantations tel un prêtre aux portes de l’orgasme christique. Alors oui, certains verront en Chris des similitudes avec Colin Van Eeckhout de Amenra, de par son attitude sur scène et sa manière de se dissimuler derrière les jeux de lumières et de fumée, mais Nature Morte a bel et bien trouvé sa propre identité. En un peu moins d’une heure, le groupe révèle une excellente qualité de jeu, entre moments méditatifs et explosions sonores, que des titres comme “Knife” ou “Messe Basse” viennent sublimer. Vous l’aurez compris, j’adore ce groupe !

Mais la suite de la soirée allait s’annoncer encore plus intense avec l’arrivée de l’un des groupes phares de la scène Post-Black français : The Great Old Ones. Certes, le public des Hauts-de-France connaît très bien le groupe bordelais pour l’avoir entendu à plusieurs reprises ces dernières années dans la région. Mais jouer sur la scène du Black Lab est toujours une expérience à part : la proximité avec le public, la qualité sonore de la salle et le côté chaleureux et familiale de l’accueil figent souvent les prestations des groupes dans une unité temporelle qui marque les esprits.

Après une courte intro, le quintête à capuches déboule sur scène et impose sa présence avec ce son lourd et technique qui le caractérise dès les premiers accords. Une grande partie du dernier album, Cosmicism, est joué, et force est de constater que des titres comme “The Omniscient”, “Of Dementia” ou “Dreams of the Nuclear Chaos” gagnent en efficacité en version Live. Une véritable communion s’installe entre le groupe et le public lillois. La présence charismatique de Benjamin au chant, les jeux conjugués et démentiels des guitares de Benjamin, Aurélien et Alexandre, le déferlement rythmique et métronomique de la batterie de Julian et le son généreux de la basse de Benoit instaurent un set propre, énergique et qualitativement intéressant. TGOO renverse tout sur son passage, donne sans compter et confirme son statut de référence dans la scène Post-Black. D’ailleurs le public ne s’y trompe pas et en redemande. Après une heure de set intense, le groupe termine par un dernier rappel, sans oublier de remercier le Black Lab pour l’excellent accueil.

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Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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